Critique : Werewolf by Night

Une chose est sûre pour la Phase 4 de l’Univers Cinématographique Marvel : Marvel Studios n’aura jamais été aussi loin dans la diversification. Malgré tout, rien ne nous avait préparés à la sortie du jour.

La surprise du chef

Un moyen métrage (durée de moins d’une heure) réalisé par Michael Giacchino. Ceux s’intéressant à la musique des films sauront qui il est. Il s’agit en effet d’un compositeur avec une filmographie longue comme le bras de Mister Fantastic où on peut compter, entre autres, sur Là-haut (2009), les nouveaux Star Trek, Doctor Strange (2016), la trilogie Spider-Man du MCU ou encore The Batman (2022).

Mais qu’est-ce qu’il fout comme réalisateur ? Surtout en ne comptant à son actif que deux courts-métrages : Monster Challenge (2018) et un épisode de Star Trek : Short Treks sorti en 2019. C’est la question qu’on peut légitimement se poser. Marvel Studios a-t-il voulu le récompenser ou assiste-t-on à l’émergence d’un réal’ ?

Avant de répondre à cette question, jetons un coup d’œil côté scénario. L’histoire nous vient de Heather Quinn qui a travaillé sur la série Hawkeye dont elle a coécrit l’épisode 4. Le scénario a été écrit par elle et Peter Cameron. Lui est moins novice vu qu’il a, à son actif, les séries Carnival Row, WandaVision et Moon Knight.

C’est bien joli tout ça, mais…

Werewolf by Night, ça vaut quoi en fait ?

Si vous avez vu la bande-annonce, vous ne serez pas surpris par la réalisation et l’atmosphère. Pour le coup, je suis fan. Notamment du côté old-school. Par exemple, avec la présence d’un générique d’ouverture totalement calqué sur l’époque jusqu’à la voix off mettant en place le contexte. J’ai trouvé la réalisation réussie grâce aux nombreuses bonnes idées permettant d’avoir non seulement un côté old school du plus bel effet. Les avantages d’un budget serré ? Sans oublier, les effets gores sympathiques et des chorégraphies bien emballées.

Malgré tout, je regrette que Michael Giacchino ne soit pas allé assez loin dans le délire. Par exemple, l’utilisation de la caméra faisant trop moderne. C’est vraiment pour chipoter, mais j’aurais kiffé que le délire soit poussé à fond. D’autant plus que la bande-annonce présentait des effets assez cool finalement absents ici.

Les nouveaux

Pour le reste, c’est un petit coup de cœur. Déjà, j’aime beaucoup Gael García Bernal dans le rôle de Jack Russell. Son côté humain est attachant. Tandis que son côté loup-garou est réussi avec un look très proche des comics. Je ne suis pas spécialement fan car je préfère quand le museau est allongé, mais ça passe.

Par contre, l’Homme-Chose, ou plutôt Ted, je valide à 100%. Je m’attendais pas à ce qu’il soit aussi réussi. Son look est parfait. J’adore l’utilisation de son toucher brûlant tous ceux qui ont peur pour donner naissance à des Fatalities. Pour l’anecdote, il est joué par Carey Jones alias Krrsantan le Noir dans Le Livre de Boba Fett (2022).

Quant à Elsa Bloodstone, avec Laura Donnelly, je ne sais pas vous, mais moi, je ne pouvais pas m’empêcher de voir Jessica Jones. Quoi qu’il en soit, l’actrice est impeccable. J’ai apprécié le fait de la rendre humaine en montrant sa frayeur face au loup-garou, alors que la facilité aurait été d’en faire une femme totalement badass.

Pour terminer le tour du casting, quel plaisir de retrouver Felicia Tilman. Ça ne parlera qu’aux fans de Desperate Housewives. J’ai bien aimé son rôle dans le style hystérique et exubérant à l’ancienne.

Le monde horrifique de Marvel pénètre dans le MCU

L’intrigue reste basique, mais a son efficacité dans un moyen-métrage. On va droit à l’essentiel. Surtout ça installe superbement le background horrifique de Marvel pour le MCU. Par exemple, j’ai bavé devant la galerie des trophées de chasse avec les monstres au lieu des animaux. Ça stimule l’imagination pour rêver de tout un pan de créatures monstrueuses dans le MCU.

Vu que Blade a perdu son réalisateur, vous ne voulez pas filer les rênes à Michael Giacchino ? Il y a un moyen d’avoir un truc génial. En tout cas, Marvel Studios, s’il vous plaît, gardez le style de Werewolf by Night pour les nouvelles aventures du chasseur de vampires et les films qui en découleront dans le même coin du MCU.

D’autant plus qu’ils ont eu l’excellente idée de conserver cette idée des comics d’avoir des monstres gentils comme Jack Russell et l’Homme-Chose. Qui sait un jour, on aura peut-être droit à FrankenCastle, la version Frankenstein du Punisher. Non, ce n’est pas une blague !