Critique : Secret Invasion – E1 « Retour sur Terre »

Dès son premier épisode, la mini-série Secret Invasion balance des éléments qui font parler.

Concernant cette première critique, je vais la diviser en deux parties. La première ne fera aucun spoil tandis que la seconde, ben, je me lâche. Dans ma tête, la première partie servira à ceux hésitant à se lancer, tandis que la seconde vise ceux ayant déjà vu Retour sur Terre.

Ce générique né d’une IA

Commençons par le commencement. À savoir le générique d’ouverture faisant l’objet d’une petite polémique. Ce générique a été fait par des IA. Ali Selim, réalisateur de ce premier épisode, parle de sa fabrication : « On leur donnait des idées, des thèmes et des mots-clés, et l’ordinateur se mettait à créer quelque chose. Ensuite, on changeait [le résultat] petit à petit en utilisant d’autres mots. […] Ça a été amusant et différent ».

Il est donc clairement question d’utiliser les IA comme un outil. Après, comme on le sait, l’IA ne créé pas pour l’instant, elle se contente de recycler. Là, où ça devient compliqué, c’est que l’humain le fait aussi. En reproduisant la nature, par exemple. M’enfin, on rentre dans un débat philosophique et ce n’est pas le but, ici. Je n’ai pas non plus l’expertise du sujet pour avoir un avis pertinent. J’ai quelques fois utilisé ChatGPT ou Midjourney. Pour l’instant, c’est sympa, mais ça demande, systématiquement, à reprendre derrière.

Du coup, je vais me contenter de juger le résultat d’un point de vue personnel et il faut avouer que j’aime beaucoup. Ça me donne comme une sensation que ce générique ne vient pas de notre monde. Ce qui colle parfaitement avec le thème de Secret Invasion. D’autant plus que ça dégage quelque chose de difficile à qualifier, je dirais que « dérangeant » est le terme collant le plus à mon goût. Bref, l’idéal pour être pénétré par de la paranoïa comme le souhaite Marvel Studios.

Le soldat de l’hiver

Passons maintenant à la série où Nick Fury tient la tête d’affiche (ENFIN). Sans surprise, les promesses ont été respectées. On est sur une série plus sérieuse, une sorte d’Andor du MCU. Reste à savoir si Secret Invasion atteindra la qualité exceptionnelle de la série Star Wars. Quoiqu’il en soit, les deux partagent déjà pour similitude de démarrer posément. Après la scène d’action classique servant d’amuse-bouche, les pièces sur l’échiquier sont mises en place, non pas sans surprises.

Au niveau de la réalisation, on est sur quelque chose de sommaire évitant toute notion de fantaisie. C’est très classique, mais efficace. Surtout au niveau des effets spéciaux où je n’ai rien trouvé à redire. Très important, car en voulant être sérieux, on s’expose à une demande de réalisme accentuée.

Quant à l’intrigue, pour l’instant, étant donné que nous sommes sur une mise en place, c’est assez difficile de la juger, mais il faut se rappeler que l’un des scénaristes de la série Mr. Robot est le showrunner de Secret Invasion. Quoiqu’il en soit, elle nous fait des belles promesses pour la suite. Surtout avec ses twists, mais il est l’heure maintenant de basculer sur la partie avec spoilers.

À partir de maintenant, ça spoile

Pour ceux connaissant le comic dont s’inspire la série, difficile d’être surpris par la scène d’ouverture. Dès le départ, j’avais compris qu’Everett Ross était un Skrull. Toutefois, la question qui demeure est s’il s’agit de l’Everett Ross qu’on a connu ou un Skrull ayant pris son identité depuis peu. En effet, la dernière fois qu’on l’avait vu, il était devenu fugitif suite aux événements de Black Panther : Wakander Forever où il était libéré par Okoye. Du coup, le voir travailler aux côtés de Maria Hill m’avait surpris. Bref, intrigue à suivre… ou pas.

Par la suite, on nous présente tranquillement les différents personnages. Surtout, on met en avant la nouvelle mentalité de Nick Fury semblant bien marqué par l’Éclipse. On est devant une figure classique de western, celui du vieux baroudeur désabusé et ayant perdu la foi devant rempiler par la force des choses. Style Impitoyable.

« C’était vous ».

En cela, le final est un moment fort. Autant Gravik ne m’inspirait pas grand-chose dans la bande-annonce que là, il s’impose rapidement comme une menace crédible. J’ai adoré le passage, m’ayant rappelé Le Témoin du mal (1998) avec Denzel Washington, où Fury le suit dans la foule. On peut constater qu’il est bien plus qu’un simple Skrull vu qu’il peut changer de morphologie allant jusqu’à être un enfant (d’ailleurs, ça m’a fait un peu flipper, j’ai eu un flash-back des jumelles de Shining et du clown de Ça).

Là où Gravik monte d’un cran en termes de menace, c’est qu’il tue Maria Hill. Le fidèle bras droit de Fury. C’est un choc, car je m’attendais à voir le duo Fury / Hill tout le long de la mini-série. Surtout qu’aucun indice n’est lâché concernant sa mort à venir. Pas de musique épique, pas de scène des adieux. Les clichés ont été laissés aux oubliettes. Elle ne fait que rejoindre un Fury la saluant avant d’être fauché par une balle.

Le plus triste, c’est de voir qu’elle croit que Fury l’a tué. Sa dernière réplique est déchirante. La caméra se pose sur elle, s’élève lentement, prenant bien le soin de nous faire comprendre qu’elle est morte. Pas de retour possible. Comme un coup de massue après le fondu en noir, le texte « Special Guest Star COBIE SMULDERS » s’affiche. Non, elle ne reviendra pas. Elle est morte…

Le père et la fille

Il reste à parler de trois personnages. Sonya Falsworth (Olivia Colman), Talos et G’iah. Rhodey étant trop brièvement aperçu. Pour Falsworth, pour l’instant, c’est trop tôt pour en dire plus. Mais quel kif de voir Olivia Colman dans le MCU. On parle d’une de mes actrices préférées.

Quant à Emilia Clarke, ça fait bizarre de la voir en dehors de GoT même si je l’ai déjà vu dans un Star Wars et en train de clasher avec des terminators. Reste une scène émouvante quand elle se rend compte que sa mère est morte, des mains de son chef. C’est d’ailleurs une autre surprise de cet épisode. Découvrir que Soren, la compagne de Talos, nous a quittés. Elle, qui avait un rôle important dans Spider-Man : Far From Home. Quant à Talos, le voir se retrouver avec Fury après Captain Marvel, pour un front contre front. C’est touchant. À part ça, on retrouve un duo typiquement buddy movie le temps d’un interrogatoire et d’une excellent blague :

Talos : Je n’ai pas encore fait ma crise de shopping de la cinquantaine. … Toi, tu t’es payé quoi ?

Nick Fury : Les Avengers.

Sur ce, je vous laisse avec cette énorme punchline du borgne. Rendez-vous à la semaine prochaine… ou pas.