Critique : No Pain No Gain

Trois débiles dans le vent avec une Bay

Fiche

D’après une histoire vraie
Titre No Pain No Gain
Réalisateur Michael Bay
Scénaristes Christopher Markus, Stephen McFeely
Acteurs Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Anthony Mackie, Tony Shalhoub, Ed Harris, Rob Corddry, Ken Jeong, Rebel Wilson, Bar Paly
Titre original Pain & Gain Date de sortie 11 septembre 2013
Pays États-Unis Budget 26 000 000 $
Genre Action, Comédie, Drame, Policier Durée 2h 10

Interdit aux moins de 12 ans

À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux.

Photo de No Pain No Gain
Tu t’es retourné, ça veut dire que tu n’es pas un mec cool. Sors de notre trio !

Critique

Quand Michael Bay décide de revenir au cinéma plus traditionnel, on est forcément piqué au vif. On parle quand même du maître de l’explosion à gogo et des robots géants qui se foutent sur la tronche pour des histoires de lune et machin-truc. En plus, c’est une histoire vraie (vraiment).

Basé sur une série d’articles comme pour le truc bling-bling de Sofia Coppola, The Bling Ring, No Pain No Gain est plus bandant que suivre des ados complètement cons en train de voler des trucs dans la maison de Paris Hilton. Parce que là, ce sont des culturistes (aussi cons que les ados) qui décident d’enlever un gars pété de thunes pour lui soutirer tout son fric. Évidemment, on se doute que tout va partir en couille et bien, sinon aucun intérêt d’en faire un film.

Ce sont des culturistes (très cons) qui décident d’enlever un gars pété de thunes pour lui soutirer tout son fric.

Par contre, en dépit des acteurs vraiment excellents dans leurs rôles de culturistes complètement débiles, il faut tout de même dire que Michael Bay fait une énorme connerie sur son film : il est trop long. 2h10 pour deux kidnappings, c’est too much. Le réalisateur semble avoir oublié qu’une bonne durée pour un film dit « normal » (sans grosse bataille ou baston de la mort) se situe entre 1h20 et 2h. Du coup, No Pain No Gain connait une partie d’ouverture qui traîne des pieds et qui va saper la patience des moins assidus d’entre nous. Dommage, car la deuxième partie est de très bon niveau avant un « dérapage incontrôlé » jouissif.

Avec No Pain No Gain, j’ai beaucoup pensé à Snatch. Seulement Bay n’arrive jamais à égaliser le style de Ritchie qui n’a pas son pareil pour les films chorals (voir aussi son Revolver, de bonne facture). Là où Ritchie misait sur un style nerveux et rapide tout en restant lisible. Bay mise sur un truc assez original, la multiplication de voix off. Chaque personnage aura droit à sa partie (à la Sin City). Une idée qui aurait mérité d’être plus poussée. Mais mis à part ça, difficile d’être convaincu. Sa réalisation n’étant pas assez nerveuse (un comble pour le réalisateur de Transformers) pour dynamiter les enjeux de No Pain No Gain. Une bonne vingtaine de minutes aurait pu être coupée.

Malgré le bémol, tout à fait relatif, de la réalisation, difficile de ne pas être convaincu par la performance des acteurs. Si Dwayne Johnson éclabousse tout le monde avec son rôle d’attardé mental adepte de Jésus lui permettant d’avoir pas mal de situations comiques comme la scène où il soupçonne un prêtre d’être gay ou la découverte de l’entrepôt où le gang va garder son otage. Mark Walhberg est aussi bon et commence à montrer qu’il est désormais à l’aise avec la comédie, basculant sans peine de l’un vers l’autre. Un acteur désormais au sommet de son art.

Pour le moins connu Anthony « Gangster Squad » Mackie, il est davantage en retrait, mais offre quelques séquences hilarantes notamment sa relation avec l’unique Rebel Wilson. Tony Shalhoub, universellement connu comme étant Monk, est méconnaissable dans le rôle d’un bel enculé colombien pété de thunes. Ed Harris fait dans le classique avec son regard de braise et son sourire narquois.

Dwayne Johnson éclabousse tout le monde avec son rôle d’attardé mental adepte de Jésus.

Le gros attrait du nouveau film de Michael Bay concerne son sujet car après tout, il s’agit d’une histoire vraie et quand les évènements partent en couille à tel point que ça devient n’importe quoi, l’image s’arrête une seconde pour nous rappeler qu’il s’agit toujours d’une histoire vraie (excellent). En plus d’être drôle, cet arrêt sur image nous fait halluciner parce que ça part vraiment dans le n’importe quoi. Very Bad Trip, petit joueur (on notera la présence de Ken Jeong). On reviendra aussi, avec délice, sur l’ambiance eighties du film au niveau des bagnoles (Bay toujours aussi amoureux des belles voitures), des nanas siliconées à mort (Floride oblige) et des armes.

Photo de No Pain No Gain
« I’m the fucking monk ! »

Conclusion

Basé sur une histoire vraie, No Pain No Gain est un film bien barré, souvent drôle et porté par des acteurs à fond dans leur trip. Seulement, il est pénalisé par une durée trop longue et une réalisation pas vraiment au niveau du délire. On n’ose imaginer le résultat si Guy Ritchie avait été à la barre.

+ – Dwayne Johnson
– L’histoire (vraie)
– L’humour
– Réalisation trop classique pour coller avec le sujet
– Trop long
6/10
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