Critique : The Dark Pictures Anthology – Saison 1

Après The Quarry (2022) m’ayant permis de faire connaissance avec le studio Supermassive Games, j’ai eu envie d’en découvrir plus. Surtout pour tenter d’atténuer ma soif sans fin pour le genre film interactif, l’héritier du point & click ayant bercé mon enfance. Je me suis donc attaqué au très bon Until Dawn (2015). Puis, plus rien.

Pourtant, il y avait The Dark Pictures Anthology avec 4 jeux. Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais un a priori. Dans ma tête, c’était des jeux bas de gamme, loin des des hauteurs d’Until Dawn et The Quarry. L’habit ne fait pas le moine, comme on dit. Ne vous fiez pas à son caractère anthologie, les jeux proposés sont bien des jeux à la hauteur. Certains leur sont même supérieurs à mon goût.

Je vais donc faire une critique en suivant l’ordre de sortie de chaque morceau de l’anthologie. J’ai d’ailleurs suivi cet ordre durant ma session de rattrapage.

Man of Medan (2019) – 7/10

Avec le recul, c’est sans hésiter le moins bon jeu de l’anthologie. Tout d’abord, j’ai été ravi de constater l’absence des immondes bandes-noires qui m’ont gâché une partie de l’aventure The Quarry. Au niveau du gameplay, pour peu qu’on ait joué à The Quarry ou Until Dawn, on n’est pas du tout dépaysé entre phase d’exploration, dialogues, prémonitions et choix.

Le gros problème de Man on Medan, c’est son exposition. Elle est très longue. Quand arrive le moment où les choses s’emballent, tout se termine trop vite. Ça ne lui empêche pourtant pas d’avoir des bonnes choses, à commencer par les jump scares. Je ne sais pas si c’est parce que je me suis habitué ensuite, mais je n’ai jamais retrouvé les sursauts dans les épisodes suivants (sauf peut-être sur The Devil in Me).

Au niveau de l’histoire, on est sur une histoire de bateau fantôme plutôt sympathique.

Little Hope (2020) – 7/10

En 2023, jouer à ce jeu, c’est immédiatement s’attacher à Will Poulter alias Adam Warlock dans Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 (2023). Le gameplay ne change pas, mais devient plus fluide. Ça se voit par des petites corrections à droite et à gauche.

Cette fois-ci, on nous propose de vivre une histoire de chasse aux sorcières, le tout combiné avec l’atmosphère d’un Silent Hill. Le mélange est réussi. Surtout, le casting prend ses distances avec le groupe de jeunes proposé par Man of Medan, Until Dawn et The Quarry. Mine de rien, les personnages deviennent plus intéressants.

À noter une résolution m’ayant surpris et le prologue le plus traumatisant de la franchise.

House of Ashes (2021) – 9/10

Mon préféré et de loin. Il s’agit sans hésiter de l’épisode le plus original au niveau de l’histoire allant puiser dans des inspirations très diverses. D’ailleurs, à ce niveau, le prologue de House of Ashes m’a totalement pris au dépourvu avant de faire un grand écart avec la scène suivante.

Le fait d’avoir à gérer un groupe de militaires permet d’accéder à des options plus originales que d’habitude. En effet, les personnages sachant se battre, on n’est plus systématiquement obligé d’être en mode fuite pour survivre. Cela permet également de suivre des protagonistes avec une caractérisation plus intéressante que la moyenne de l’anthologie.

Le must restera tout de même la découverte de la mythologie. Je n’en dis pas plus car les twists successifs valent le détour.

The Devil in Me (2022) – 8/10

Retour aux origines avec une histoire de tueur en série et un groupe classique où les jeunes prédominent avec tout de même un thème original et une star, Jessie Buckley. Un groupe n’étant d’ailleurs pas sans rappeler celui de Little Hope. Néanmoins, l’histoire réussit à captiver grâce à son atmosphère et son tueur en série façon Michael Myers au look mémorable.

C’est également l’épisode ayant connu le plus gros changement au niveau du gameplay. Pour le meilleur (enfin, la possibilité de vraiment courir – dans Man of Medan, c’était sacrément rageant de ne pas pouvoir avancer plus vite que la marche) et le pire (quel intérêt, ces pièces, sinon de rallonger la durée de vie). Chaque protagoniste a également des « capacités spéciales ». Un point plutôt bienvenu car permettant un peu de diversité.

À noter que cette histoire est inspirée de l’histoire du premier serial killer américain H. H. Holmes. Au début, j’ai cru que le mec a été inventé pour l’occasion avant de découvrir avec stupeur qu’il a réellement existé. Sur ce, je vous conseille, après avoir terminé votre partie, de vous diriger vers les bonus pour découvrir un mini-documentaire très intéressant sur H. H. Holmes.