Critique : Les Misérables

« Red, the blood of angry men! »

Fiche

D’après la comédie musicale éponyme d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg inspirée du roman de Victor Hugo
Titre Les Misérables
Réalisateur Tom Hooper
Scénaristes William Nicholson, Alain Boublil, Claude-Michel Schönberg, Herbert Kretzmer
Acteurs Hugh Jackman, Russell Crowe, Anne Hathaway, Amanda Seyfried, Sacha Baron Cohen, Helena Bonham Carter, Eddie Redmayne, Aaron Tveit, Samantha Barks, Daniel Huttlestone
Titre original Date de sortie 13 février 2013
Pays Royaume-Uni Budget 61 000 000 $
Genre Drame, Musical, Romance Durée 2h30

Dans la France du 19e siècle, une histoire poignante de rêves brisés, d’amour malheureux, de passion, de sacrifice et de rédemption : l’affirmation intemporelle de la force inépuisable de l’âme humaine. Quand Jean Valjean promet à Fantine de sauver sa fille Cosette du destin tragique dont elle est elle-même victime, la vie du forçat et de la gamine va en être changée à tout jamais.

Critique

Lorsque j’appris qu’ils allaient adapter Les Misérables, ma première réaction fut : « pfff, ces américains… ». Quand j’ai vu qu’Hugh Jackman allait incarner Jean Valjean, ma deuxième réaction fut « vas-y laisse tomber, ça va ressembler un horrible blockbuster ». Le seul nom a avoir réussi à m’intriguer fut celui-ci : Tom Hooper. Réalisateur du formidable The Damned United (probablement le meilleur film sur le foot) et l’excellent oscarisé Le Discours d’un roi. Finalement, la bande annonce sans dialogues, juste avec Anne Hataway chantant « Dreamed a Dream », m’a convaincu.

Cette adaptation de la comédie musicale affectueusement surnommée Les Miz est donc une vraie comédie musicale. Les interactions entre les personnages se font entièrement en chansons. Un brin déroutant au premier abord, on finit rapidement par y passer outre avant de succomber aux magnifiques paroles dont certaines restent en mémoire après la projection. Je pense notamment à la parole « Red, the blood of angry men! ».

Malgré tout, le gros problème de cette adaptation est à imputer au casting, vraiment inégal. Certains jouent superbement, d’autres font tâche. Parmi les meilleurs, on peut compter sur Russell Crowe pour être un Javert impitoyable mais surtout émouvant (ce qui était plutôt ardu étant donné la nature détestable du personnage, sorte de juge Dredd de la révolution française). De plus, l’acteur australo-néo-zélandais y fait étalage d’un talent méconnu pour la chanson. Fallait le savoir qu’il avait commencé sa carrière dans des comédies musicales.

Notons aussi Samantha Barks qui reprend son rôle d’Éponine, elle l’avait déjà incarnée dans la comédie musicale originelle. Franchement cette actrice m’a bluffé, se révélant très émouvante et éclipsant totalement sa confrère portant bien plus reconnue mondialement, oui, je parle bien d’Amanda « Mamma Mia ! » Seyfried. Cette dernière est finalement presque inutile alors qu’elle incarne Cosette… Son idylle amoureuse avec Marius (Eddie Redmayne) se révèle fade, les deux acteurs n’étant pas vraiment convaincants.

Pour Hugh Jackman, je suis plus partagé. On est admiratif devant l’acteur pour ses efforts physiques afin d’incarner le misérable le plus connu de la lecture française. Mais, c’est triste à dire, on y croit que moyennement. Je n’arrive pas à me détacher Wolverine de la tête. Et malheureusement, Hugh Jackman n’a pas le talent pour faire oublier son rôle phare et finit par nuire à la qualité de la version chantée de Les Misérables.

Pour la réalisation de Tom Hooper, on va pousser un léger petit coup de gueule et c’est vraiment parce que je l’aime bien. Mais sérieux, c’est quoi ces images de synthèse immondes ? Déjà ouvrir le film sur un bateau dégueulasse aux textures dignes d’une cinématique de jeu vidéo de Playstation 2, ça fout un choc. Un choc auquel j’ai mis un moment à m’en remettre. Heureusement, le réalisateur s’amuse avec la caméra en multipliant les envolées vers le ciel et ça permet de rêver un peu même si ça casse légèrement le côté réaliste et dramatique de l’histoire. En fait, il faut vraiment mettre de côté Les Misérables tel qu’on l’a connu pour prendre le film comme il est, une comédie musicale.

Ce que je vais dire par la suite, ça reste un avis personnel mais 2h30 de comédie musicale, c’est trop pour moi. J’adore ce genre mais 2h30 de chansons non-stop, au bout d’un moment, je sature. Après malgré tous ces défauts, le film a réussi à me toucher (j’en ai même versé quelques larmes) notamment grâce à Éponine et Gavroche.

Conclusion

Ces Misérables-là sont assez déroutants. Pour troller, on peut dire que ça fait un peu trop : « Wolverine adopte l’orpheline de Catwoman et se démène pour échapper à l’esclave qui défia un empire. Pendant ce temps-là, les deux comiques de Sweeney Todd font leur show. Quelques années après, la gamine de Catwoman tombe amoureuse du mec qui avait passé une semaine avec Marilyn. Toujours pendant ce temps-là, les deux comiques de Sweeney Todd font leur show. Miracle et heureusement, on a le droit à un vrai passage du vrai Les Misérables avec Éponine et Gavroche. Encore pendant ce temps-là, les deux comiques de Sweeney Todd font leur show. On finit par revenir à Wolverine qui nous fait son combat de l’immortel avant l’heure. ».

Un sacré bordel loin d’être au niveau de l’œuvre de Victor Hugo mais avec ses qualités.

+ – Russell Crowe
– Samantha Barks
– Daniel Huttlestone
– Des paroles magnifiques
– L’affiche avec Cosette jeune
– Eddie Redmayne
– Amanda Seyfried
– Trop long
6/10
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