Critique : Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 (sans spoilers)

Quelle histoire que celle du Marvel Studios Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 et je ne parle même pas du film. Mais celle des couloirs.

Une longue histoire parsemée d’embûches

Rendez-vous compte. Mi-avril 2017, avant même la sortie du deuxième Gardiens de la Galaxie, James Gunn annonçait qu’il allait écrire et réaliser le trois. Le 26 avril 2017, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 sortait dans les salles. Fin mai 2017, l’attraction Guardians of the Galaxy – Mission: BREAKOUT remplaçait Tower of Terror au Disneyland de Californie. Janvier 2018, James Gunn estimait une sortie en 2020 pour le 3. Le 25 avril 2018, les Gardiens étaient de l’aventure d’Avengers : Infinity War.  Mi-juillet 2018, le coup de tonnerre, James Gunn était viré par Disney à cause de vieux tweets. Finalement, en mars 2019, grâce à du soutien, James Gunn était réembauché pour réaliser le troisième volume dont il avait déjà écrit le scénario avant d’être éjecté.

Entre-temps, DC a saisi l’occasion et fait un coup de maître en embauchant le réalisateur pour The Suicide Squad. Le 24 avril 2019, le mastodonte Avengers : Endgame avec les Gardiens ravageait les salles. Deux ans plus tard, le 28 juillet 2021, The Suicide Squad sortait suivi par sa série dérivée, Peacemaker, le 13 janvier 2022. Ensuite, retour à la production du troisième Gardiens. En octobre 2022, Gunn est nommé par la Warner pour devenir le boss de DC Studios avec Peter Safran. Les deux ont pour tâche de construire un univers partagé.

Les retrouvailles et les adieux

Le 13 juillet 2022, on retrouvait les Gardiens dans Thor : Love and Thunder puis le 25 novembre de la même année sortait sur Disney+, le prélude du troisième volume avec Les Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes tourné en même temps. Enfin, le 3 mai 2023, sort l’ultime volume. Le chant de cygne de James Gunn chez Marvel. Ça me fait quelque chose car c’était un des réalisateurs parmi les plus talentueux qui soient passés chez eux. Sans oublier qu’avec Jon Watts, il aura été le seul à faire une trilogie complète (voir plus, vu le spécial Noël). Toutefois, avant de s’émouvoir de ce départ, il faut se poser LA question.

Quitte-t-il Marvel Studios en fanfare ?

James Gunn, de retour au sommet

Avec Les Gardiens de la Galaxie Volume 3, il n’y a aucun doute. Nous sommes bien devant une œuvre de James Gunn. On retrouve son humour sale gosse. Sauf que cette fois-ci, les choses sont plus sombres. Plus curieux, certains plans auraient parfaitement leur place dans un film d’horreur. Comme si James Gunn, n’ayant plus rien à perdre vu qu’il se casse, avait décidé de ressortir son expérience chez Troma. Je précise bien “comme si”, car le scénario avait déjà été écrit avec son éviction. Mais ça ne s’arrête pas seulement au visuel.

Au niveau de l’histoire, on peut également ressentir cette sensation qu’on n’est plus là pour déconner avec un pas de danse pour sauver la galaxie. N’ayant vu que les deux premières bandes-annonces (surtout, par pitié, évitez les spots diffusés sur les réseaux sociaux qui en montrent beaucoup trop), j’avais une vague idée de la direction de l’histoire, mais ça ne m’a pas empêché d’avoir pas mal de surprises, un peu comme avec Infinity War et surtout Endgame. D’autant plus que nous sommes à l’heure des adieux, car comme l’avait annoncé James Gunn, c’est la dernière fois que nous voyons cette formation des Gardiens. J’ai donc traversé le film avec le cœur lourd et été, plusieurs fois, submergé par les émotions. Il faut dire que le Gunn a mis le paquet.

Une affaire de famille… hilarante

Mais pas d’inquiétude, même s’il y a beaucoup d’émotions, il y a également énormément d’humour… et d’engueulade évidemment, sinon ce ne seraient pas nos Gardiens. Bref, j’ai très souvent rigolé. Même les séquences humoristiques déjà vues dans les bandes-annonces demeurent toujours aussi efficaces. À ce jeu, le duo révélé par l’épisode spécial Noël, à savoir Drax et Mantis, est au top. Pom Klementieff a un jeu exceptionnel au niveau de la gestuelle humoristique. Tandis que Dave Bautista continue à faire des merveilles.

D’ailleurs, ça me fait penser au Adam Warlock de Will Poulter. Alors, là, je sens que certains vont grincer des dents comme d’autres l’ont fait avec MODOK (si ça se trouve, ce seront les mêmes). Mais j’ai adoré l’adaptation du personnage pour le MCU. Non seulement, il est ultra puissant (sa première apparition, bordel, c’est quelque chose), mais il a une particularité le rendant vraiment à part. Au lieu d’être un simple super-héros puissant, il devient un super-héros puissant mémorable, car différent.

Autre nouveau venu, le Maître de l’évolution incarné par Chukwudi Iwuji. Même si l’acteur m’avait épaté dans la série Peacemaker. Ici, il est plus impactant. Je n’en dis pas plus pour la surprise, mais je m’attendais à un vilain lambda, pas un avec un caractère aussi prononcé. D’autant plus que le Maître de l’évolution n’est pas un super-vilain m’ayant marqué dans les comics.

Des scènes d’action spectaculaires

On a parlé de l’émotion et de l’humour, il reste l’action. Déjà, il convient de souligner que les effets spéciaux sont au top. Je ne sais pas si Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 compte parmi les films de Marvel Studios ayant bénéficié de la vague de reports afin de soigner la qualité des effets numériques décriés. Mais c’est impeccable de bout en bout. Pourtant, le film n’est pas avare en images dingues.

En effet, on nous fait balader dans des lieux variés. Certains endroits apportent visuellement de la nouveauté, permettant un peu de fraîcheur dans le domaine de la science-fiction où j’ai un peu la sensation de revoir les mêmes environnements. Je ne parle même pas du surprenant bestiaire, à la différence de celui un peu fade d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.

Comme disait un beau gosse aux yeux bleus, quand vient l’heure de castagner, ce troisième volume n’est pas en reste avec pas mal de moments forts. En plus de l’introduction de Warlock, il y a une scène de couloir m’ayant spécialement bluffé. Visiblement, les couloirs et Marvel, c’est une grande histoire d’amour.

Je vais m’arrêter pour la critique sans spoilers, car je ne veux pas gâcher cette conclusion épique de la saga des Gardiens. À la fin, je n’avais plus qu’une seule chose en tête. Merci les Gardiens pour cette formidable aventure. Merci James Gunn. Surtout, fais-nous autant rêver chez DC. Pour les autres, je n’ai plus qu’un conseil : foncez au cinéma.

À noter une scène mid-générique et une scène post-générique.

La critique se poursuit dans celle avec spoilers : poursuivre la lecture.