Critique : Evil Dead Rise

Alors qu’on attendait une suite au remake Evil Dead sorti en 2013, finalement, le prochain épisode de la saga, si on met de côté la série de Starz, est un film indépendant alors intitulé Evil Dead Now avec Sam Raimi et Bruce Campbell en producteurs exécutifs. Il faut comprendre par là qu’on n’est pas du tout obligé d’avoir vu les autres Evil Dead pour apprécier celui-ci tant il tient debout tout seul.

Pour l’écrire et le réaliser, Sam Raimi a choisi Lee Cronin après avoir collaboré avec lui sur la série horrifique 50 States of Fright où ce dernier avait réalisé 13 Steps to Hell (Washington). À l’époque, je n’avais pas été emballé par ce choix. En effet, le précédent long-métrage de Cronin, The Hole in the Ground (2019), affichait une moyenne IMDb (5,6/10 pour 20k votes) ne faisant pas rêver. Reste la présence de Dave Garbett en directeur de la photographie, lui qui avait occupé ce poste sur 14 épisodes de la série Ash vs Evil Dead (2015 – 2018).

Mais, le miracle semble être arrivé. Alors qu’Evil Dead Rise était initialement prévu pour sortir directement sur HBO Max, les retours des projections test étaient tellement bons qu’une sortie en salles a été privilégiée.

Vrai miracle ou non ?

Dès les premières secondes, Evil Dead Rise démarre sur les chapeaux de roue avant de terminer sa scène sur la présentation du titre. J’ai été bluffé par la beauté et la puissance de ce plan. J’en ai encore des petits frissons quand j’y repense. À ce moment-là, mon excitation était montée très, très haut. J’ai eu la réplique de Rocket, au moment où il arme l’énorme fusil durant l’évasion de la prison du premier film, en tête : « Oh yeah ! ».

La suite se calme pour nous introduire les nouveaux personnages. La caractérisation est assez sommaire, mais fait son effet en prenant soin d’éviter déjà le cliché de la bande de potes avec la petite « vierge » en héroïne. À la place, on a une famille dont la cadette est ultra attachante. Faut dire que non seulement, elle est trop mignonne, mais en plus, elle a des répliques hilarantes injectant un peu de l’ADN comique de la saga.

Ben ouais, car à la manière du remake de 2013, cet Evil Dead prend soin d’éviter la bouffonnerie de la saga d’Ash (surtout le 3). D’un côté, c’est dommage, car ça fait quand même partie de l’ADN. De l’autre, ça confère à Evil Dead Rise, une atmosphère horrifique efficace. Du coup, comme on dit, un peu mitigé, mais on ne va pas s’attarder dessus pour revenir aux qualités.

Du gore, beaucoup, beaucoup de gore

Très bon point pour la réalisation. À la base, on sent que le long-métrage a été fait avec peu de moyens vu le choix du huis clos. Perso, je vais avouer que ça m’a un peu gonflé, car j’aimerais vraiment que la saga prenne son envol façon L’Armée des ténèbres. D’ailleurs, j’ai adoré la série Ash vs Evil Dead pour ça. Mais Lee Cronin a judicieusement fait avec les limites du registre pour proposer des plans magnifiques. Par exemple, il y a celui où un Deadite tient un miroir brisé dans la main. Dans le reflet du miroir, on peut voir l’un des enfants effrayés. Le résultat est d’une efficacité redoutable. À noter également l’intelligence du récit quand il faut justifier le huis clos alors que nous sommes en ville. Généralement, ce n’est pas crédible, mais ici, ça tient la route.

Même constat concernant l’horreur et le gore. À la manière du remake de 2013, on préserve l’ADN de la saga. Du gore débridé. Que ce soit au niveau du livre des morts, des Deadites ou des meurtres, l’équipe du film s’est donné à fond. Résultat, c’est ultra jouissif de bout en bout jusqu’à un boss inattendu. Assurément, un des films d’horreur m’ayant le plus épaté dans ce domaine depuis un sacré bout de temps. Surtout, j’adore le fait que l’horreur des Deadites ne soit pas masquée, mais montrée de plein front, avec un excellent background.

Quid du futur ?

Je pense que les histoires vont progresser un peu plus maintenant. Nous allons essayer de les faire tous les deux ou trois ans plutôt que tous les 10 ans. C’est aussi la première fois que Sam [Raimi] travaille avec son frère Ivan pour créer une Bible globale qui donnera aux futurs scénaristes et réalisateurs une idée de l’endroit où cette chose devrait aller pour potentiellement lier certaines de ces histoires. Je pense donc que les choses seront un peu plus liées au fil des années. Mais parce que tout est une question de livres. Ce pourrait être un livre dans le passé, un livre dans le futur. Ce n’est pas encore déterminé.

Bruce Campbell

Alléluia !