Netflix a son John Wick
Fiche
Titre | Tyler Rake | Titre VO | Extraction |
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Réalisateur | Sam Hargrave | Scénariste | Joe Russo |
Acteurs | Chris Hemsworth, Golshifteh Farahani, Rudhraksh Jaiswal, Randeep Hooda, David Harbour | ||
Date de sortie | 24 / 04 /2020 (Netflix) | Durée | 1h 56 |
Genre | Action | Budget | 65 000 000 $ |
Tyler Rake est un mercenaire intrépide qui travaille dans l’ombre. Alors qu’il n’a plus rien à perdre, il est chargé par un puissant caïd mafieux, pour l’heure incarcéré, de sauver son fils qui a été enlevé. Mais dans le milieu glauque de la pègre où se côtoient marchands d’armes et narcotrafiquants, la mission ultra-périlleuse de Rake frôle l’impossible et bouleverse à jamais la vie du mercenaire et du jeune garçon. |
Critique
Avec Tyler Rake, Netflix cherche clairement à lorgner sur le terrain de John Wick. Ok, le titre original est Extraction, mais quand tu vois que Netflix France l’a sorti chez nous sous ce titre, ça veut dire beaucoup.
Des origines semblables à celle de JW (non, pas Jurassic World, l’autre)
Ça va même plus loin. Comme pour John Wick, à la réalisation, on retrouve un transfuge des cascades. Chad Stahelski pour le film avec Keanu Reeves et Sam Hargrave pour celui de Netflix. Ce dernier a bossé en tant que coordinateurs des cascades sur, tenez-vous bien, Captain America: Civil War, Mr Wolff, Atomic Blonde, Avengers: Infinity War et Avengers: Endgame. C’est également la doublure de Chris Evans sur Captain America: Le soldat de l’hiver. Encore une fois sur les traces de Stahelski, Hargrave signe ici son premier long-métrage.
L’histoire a une résonnance John Wickienne avec un soupçon de Man on Fire. Mais bon, à la base, il s’agit d’un roman graphique écrit par Ande Parks avec les frères Russo (les fameux réalisateurs des deux derniers Captain America et Avengers) sorti sous le titre Ciudad en 2014. Soit la même année que John Wick, donc on ne peut pas parler de plagiat. Par contre, difficile de ne pas tiquer devant sa construction qui est exactement la même que celle du long-métrage de Stahelski. Principalement avec l’ouverture nous montrant la fin avant de revenir en arrière.
Le style de combat de Tyler Rake rappelle un peu celle du croque-mitaine. En fait, c’est surtout pour sa manière d’utiliser son flingue en combat rapproché. Pour le reste, ça n’a pas grand-chose à voir, le Tyler ayant un style bien plus bourrin. Il faut bien mettre tous ces muscles à contribution. Bref, ce qu’il faut en retenir, c’est qu’on est avant tout devant un gros film d’action fait par des cascadeurs.
Pour l’amour du cinéma d’action
Chris Hemsworth est impeccable dans le rôle principal. Badass comme il faut, il fait également le job quand vient le temps des cascades. On n’oubliera pas sa doublure Bobby Holland Hanton qui l’est depuis Thor: Le monde des ténèbres. Il est également bien entouré entre le gamin assez attachant (Rudhraksh Jaiswal), la sublime et ténébreuse Golshifteh Farahani et ma révélation, Randeep Hooda. Je l’ai beaucoup aimé grâce à son enjeu qui en fait un personnage ni totalement gentil, ni totalement méchant.
Évidemment, un tel film, on va le juger principalement pour ses cascades. Ouf, on échappe à la catastrophe 6 Underground. On a un truc bien puriste, totalement premier degré (même s’il y a une excellente blague impliquant un râteau – en effet, la traduction de rake en français, c’est justement râteau) et bien violent comme il faut (sans atteindre l’ultra violence de The Night Comes for Us quand même).
Surtout, à la manière d’un The Raid, on a mal pour les cascadeurs et les scènes d’action sont trépidantes. Je n’ai pas vu de supercherie durant les bagarres donc c’est un gros oui pour moi. Pour finir, il y a une course-poursuite où la réalisation est juste folle. Le seul bémol, c’est d’avoir impliqué des effets numériques ratés.
J’ai également adoré l’endroit où se déroule les événements, le Bangladesh. Ça change des environnements qu’on a l’habitude de côtoyer dans un film hollywoodien (et ça permet de bien faire mal aux cascadeurs sans avoir les syndicats à dos ?).
Malgré tout, dans mon cœur, John Wick lui est largement supérieur, car il a réussi à me toucher émotionnellement. Pourtant, Tyler Rake n’est pas en reste et tente aussi de faire vibrer cette corde. Seulement, du moins pour moi, l’ensemble respire tellement le déjà-vu qu’il m’a été impossible d’y plonger totalement.
Parlons de cette fin
Bien évidemment, mes cocos, on est dans un partie avec des SPOILERS. Donc si vous n’avez pas encore vu le film, sautez directement à la conclusion.
Concernant la fin ouverte, évidemment, elle a l’été en partie pour garder sous le coude la possibilité d’une suite (dixit Joe Russo) mais également pour être satisfaisante pour tout le monde :
Nous l’avons faite d’une manière délibérément ambiguë, si vous regardez le film et que vous avez l’impression que la rédemption de Tyler est achevée par le sacrifice, alors vous verrez cela d’une certaine manière, avec l’enfant qui l’honore au travers d’une vision. Ou si vous avez aimé le personnage et le fait qu’il ait surmonté toutes les chances de survie est ce qui a rendu l’histoire plaisante pour vous, alors vous verrez Tyler Rake sur cette image. J’espère que les gens seront satisfaits de la fin, peu importe ce qu’ils pensent du film en cours de route.
Sam Hargrave
Pour ma part, je penche sur la première idée. Mais j’ai bien envie que Tyler soit vivant. Pourquoi ? Car je veux une suite ! C’était tellement cool que ce serait dommage de s’arrêter à un.
Anecdote, le réalisateur Sam Hargrave joue le rôle de G. Le sniper barbu qui se fait buter par Saju. Encore une autre pour terminer, le fils de Tyler Rake dans le film est joué par le vrai fils de Chris Hemsworth.
Par Christophe Menat qui espère que Netflix va continuer à nous pondre des bons films comme ça.
Conclusion
S’il fallait faire un pitch grossier de Tyler Rake, je dirais : Thor dans le rôle de John Wick va en Inde pour se faire un délire Man on Fire. Si ça ne donne pas envie, je peux rien pour vous. Bref, tous les fans de cinéma d’action vont s’éclater avec les impressionnantes cascades. Reste un côté émotionnel qui n’a pas autant marché que je ne l’aurais souhaité à cause d’une déplaisante impression de déjà-vu. Néanmoins, ça fait le job. Surtout quand on se rappelle de 6 Underground. |
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7/10 |