Fiche
Titre | Tusk |
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Réalisateur | Kevin Smith |
Scénariste | Kevin Smith |
Acteurs | Justin Long, Michael Parks, Genesis Rodriguez, Haley Joel Osment, Johnny Depp |
Titre original | – | Date de sortie | 11 / 03 / 2015 (DTV) |
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Pays | États-Unis | Budget | 3 500 000 $ |
Genre | Comédie, Drame, Horreur | Durée | 2h 07 |
Un célèbre podcaster américain, connu pour ses sujets farfelus, se rend au Canada pour interviewer un vieil homme totalement fasciné par les morses. Leur rencontre va très vite dégénérer… |
Critique
Je n’ai jamais compris pourquoi Kevin Smith n’a jamais eu plus de succès que ça. Pourtant, le gars est talentueux, il n’y a qu’à regarder sa filmographie. Quoiqu’il en soit, la raison est peut-être due au fait que le bonhomme a un sens de l’humour assez particulier et surtout, qu’il a les cojones pour faire un peu ce qu’il veut (la hantise des producteurs). Rien que dans le film du jour, il nous propose d’admirer la transformation d’un homme en morse. Oui, oui, en morse, l’animal aux grosses dents qui galère à mort pour se déplacer !
Si j’adore Kevin Smith, ce n’était pas par ses films que je l’ai découvert. Mais par un comic. Celui qui m’a aussi fait tomber amoureux du protecteur d’Hell’s Kitchen, l’homme sans peur surnommé Daredevil. Sur un diptyque (Daredevil: Sous l’aile du diable et Daredevil: Chemin de Croix) qu’il a signé avec Joe Quesada, Kevin Smith avait réussi à m’émouvoir en me parlant de Matt Murdock et son grand amour, Karen Page. Ce n’est seulement qu’après que j’ai succombé à ses films et que je les ai tous dévoré. Tous. Je ne pouvais donc pas manquer son Tusk, malgré des critiques très moyennes. En même temps, c’était déjà le cas pour son pourtant excellent Red State avec un Michael Parks incroyablement flippant en gourou d’une secte.
Une comédie horrifique joyeusement malsaine
Michael Parks rempile ici dans la peau d’un homme fasciné par les morses. Si son rôle est moins marquant que dans Red State, il délivre tout de même de jolis monologues (le plus grand talent de Kevin Smith) et une folie qui rend son personnage vraiment inquiétant. Pourtant, le rôle n’était pas évident, car Tusk est davantage une comédie horrifique qu’un vrai film d’horreur. C’est justement le mélange de la comédie et de l’horreur qui rend le film atypique et provoque un véritable malaise. Pas mal accentué, lorsqu’on voit ce qu’il advient au personnage de Justin Long. Un destin bien pire que celui réservé à l’écrivain de Misery. Le final boucle à merveille, cette destinée tragique sur un dernier plan doté d’une puissante mélancolie.
Malgré tout, Tusk est imparfait, car il attache à l’aventure une sous-intrigue inutile qui plombe le rythme, même si elle permet quelques explications et l’arrivée d’un second rôle génial, Guy LaPointe. Nan franchement, j’ai reconnu l’acteur derrière le masque de LaPointe, mais ce n’était pas évident et je n’en étais pas complètement sûr, au point que j’ai dû aller faire un tour sur le net pour avoir la confirmation. Revenons à la sous-intrigue, elle implique Genesis Rodriguez et le gamin du Sixième Sens (Haley Joel Osment) pour un trio amoureux. Complètement inutile, car au final, ça n’apporte rien, sinon une certaine distance avec les héros, vu qu’ils passent pour des individus assez glauques.
À noter que Lily-Rose Depp et Harley Quinn Smith (admirez l’hommage à la « fiancée » du Joker), respectivement les filles de Johnny Depp et Kevin Smith, ont droit à un petit rôle. De quoi être frappé par la ressemblance entre Vanessa Paradis et sa fille.
Par Christophe Menat, le .
Conclusion
Inspiré par un de ses podcasts, Kevin Smith a signé avec Tusk, un film hors du commun, comédie horrifique racontant la fascination d’un vieil homme pour les morses. Malgré un excellent pitch, le film s’étire artificiellement en longueur, Kevin Smith ajoutant par exemple une sous-intrigue amoureuse inutile au lieu de se concentrer sur l’intrigue principale. Pas le meilleur Smith, mais pas un mauvais film.
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6/10 |