Critique : Tucker & Dale fightent le mal

Le quiproquo ultime du film d’horreur

Fiche

Réalisateur Eli Craig (a juste réalisé un épisode de Brothers & Sisters)
Scénariste Eli Craig
Acteurs: Tyler Labine, Alan Tudyk, Katrina Bowden (élue femme vivante la plus sexy du monde en 2011)
Titre original Tucker & Dale vs Evil
Pays Canada, États-Unis Date de sortie 1 février 2012
Genre Comédie, Épouvante-horreur Durée 1h28
Tucker et Dale sont deux gentils péquenauds venus se ressourcer en forêt. Ils y rencontrent des étudiants venus faire la fête. Suite à un quiproquo entraînant la mort d’un des jeunes, ces derniers pensent que Tucker et Dale sont des serial killers qui veulent leur peau, alors que nos héros pensent que les jeunes font partie d’une secte et qu’ils sont là pour un suicide collectif ! C’est le début d’un gigantesque malentendu dans lequel horreur et hilarité vont se mélanger.

Critique

Un pitch ingénieux

Dans ce monde de l’horreur où règnent en maître les clichés, Tucker and Dale vs Evil est une véritable bouffée d’air frais comme l’ont été Severance et Shaun of the Dead pour respectivement le survival et le film de zombies. Sauf qu’à la différence des deux derniers, il n’est pas anglais mais canadien.

Le film est scindé en deux points de vue, celui du duo Tucker/Dale et celui des jeunes. De leur côté, tout est structuré comme un film d’horreur classique : la première rencontre avec le mal, la perte de leur ami, l’héroïne survivante, le beau gosse ténébreux (pour ce film, il n’est pas vraiment beau mais se comporte tel donc c’est ok), les premiers meurtres, la découverte de l’antre du mal et le combat final. Mais grâce à une idée simplissime mais géniale (c’est même étonnant que personne n’y ait pensé avant), le film devient totalement jouissif.

Cette idée fonctionne comme un What if (trad : et si) : et si les méchants péquenots du film n’étaient pas des serial-killers mais juste des pauvres ploucs. On pourrait résumer le film comme un Détour Mortel (qui mettait Eliza Dushku (Faith dans Buffy contre les vampires) en conflit avec des paysans dégénérés donc cannibales) mais où les péquenots sont des braves types qui n’ont rien demandé et que les étudiants rongés par les clichés veulent tuer.

Une comédie horrifique = parodie de film d’horreur ?

Tucker… est ce qu’on appelle un film d’horreur mais aussi une comédie. On pourrait le qualifier de parodie si seulement le terme n’était pas tellement nivelée vers le bas par des films comme Scary Movie ou Mords-moi sans hésitation. Drôle néanmoins le long métrage d’Eli Craig n’oublie pas de réussir son côté horrifique (scie planté dans une tête, corps broyé par une déchiqueteuse, étudiant empalé sur une branche). Le film n’est pas interdit au moins de douze ans pour rien.

On sent que sa plus grande référence est Massacre à la tronçonneuse, cette même tronçonneuse que Leatherface trainait péniblement dans le final de Massacre à la tronçonneuse : le commencement pour un des plus beaux plans de films d’horreur (dommage que le reste du film ne suivait pas trop) devient l’objet d’une des meilleures blagues du film et servira pour un combat final so cute.

Le film offre une belle morale semblable au proverbe qu’on nous a récité des milliers de fois mais que beaucoup ont occulté : « l’habit ne fait pas le moine ». De nos jours où une personne est considérée comme suspecte si elle porte une barbe ou un tchador, Tucker… fait du bien et nous rappelle que le mal n’est pas toujours là où on pense. Une morale totalement surprenante et plutôt bien amenée (le twist final même s’il est assez prévisible est plutôt bien foutu).

Des acteurs issus de la télé pas réalité

Tyler Labine qui joue Dale est désormais connu par tous les fans de la série Reaper (Le diable et moi en VF). Il dispose d’une grande force comique et sa prestation dans Tucker… ne fait que le confirmer. En ce moment, on peut le voir dans Mad Love, un sitcom assez mauvais (voir dossier et pour preuve, il a été annulé).

Il y a aussi l’héroïne jouée par Katrina Bowden qu’on peut voir de temps en temps dans 30 Rock. Elle a été élue « femme vivante la plus sexy du monde » par le magazine Esquire cette année et moi, je dis OUI!

Sans oublier Alan Tudyk alias Tucker qui joue dans Dollhouse.

Le reste du casting est constitué d’habitué de séries et de films de merde.

Conclusion

Une comédie horrifique dans la pure lignée de Severance et Shaun of the Dead doublée d’une belle réflexion (même si elle est simple) sur la condition humaine. Deviendra probablement culte comme ses deux prédécesseurs.

 

Tyler Labine, Alan Tudyk et Katrina Bowden explosent dans ce film canadien et nous régalent.

Sa scène culte : la reprise hilarante de Massacre à la Tronçonneuse pour une fin assez … surprenante.
7/10
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