La vie est schön
Fiche
Titre | Jojo Rabbit | Titre VO | – |
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Réalisateur | Taika Waititi | Scénariste | Taika Waititi |
Acteurs | Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Taika Waititi, Rebel Wilson, Stephen Merchant, Alfie Allen, Sam Rockwell, Scarlett Johansson | ||
Date de sortie | 29 / 01 / 2020 | Durée | 1h 48 |
Genre | Comédie, Drame, Guerre | Budget | 14 000 000 $ |
Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle. |
Critique
Une histoire d’amour cinématographique, ça commence parfois de la manière la plus innocente possible. Au départ, il y avait Marvel Studios. Plus précisément, l’annonce du choix du réalisateur pour le troisième épisode de Thor au cinéma. Un mec nommé Taika Waititi.
Tomber amoureux
Ne le connaissant ni d’Ève, ni d’Adam, je me suis penché sur sa filmographie. Comme j’avais du temps à perdre à l’époque, je me suis dit que ça pourrait être sympa de regarder ses films. Voilà comment j’ai aligné Vampires en toute intimité (What We Do in the Shadows – 2014), Boy (2010) et À la poursuite de Ricky Baker (Hunt for the Wilderpeople – 2016). À chaque fois, j’en suis ressorti avec la banane.
Puis Thor: Ragnarok est arrivé. Là, je me suis dit que le mec avait définitivement un putain de talent. Que ce soit dans le registre indépendant ou du blockbuster, il arrivait toujours à insuffler deux choses essentielles à mes yeux dans ses histoires : l’humour et l’émotion.
C’est ainsi que je suis tombé amoureux de Taika Waititi. Pourtant, je partais de loin vu qu’il incarnait un personnage secondaire dans un de mes comic movies détestés : Green Lantern. Aujourd’hui, quand je vois son nom sur n’importe quoi (que ce soit The Mandalorian ou son nouveau long-métrage), c’est séance obligatoire. Aujourd’hui, c’est tombé sur Jojo Rabbit.
La vie est belle… version nazi
N’allons pas par quatre-chemins. Tout respire le Taika Waititi dans Jojo Rabbit. Encore une fois, c’est un enfant qui est au cœur de l’histoire. Comme pour Boy et À la poursuite de Ricky Baker. Dès lors, on voit le monde depuis son point de vue naïf. L’originalité ici est qu’il s’agit d’un fanatique nazi des Jeunesses hitlériennes. En bonus, son ami imaginaire est… Hitler. Techniquement, tout ça n’est pas idéal pour s’attacher à lui et pourtant…
L’histoire comporte quelques belles surprises. Avant tout, je me suis attaché à ne regarder que le teaser du film et basta. Au point que deux ou trois fois, j’ai été pris au dépourvu par le virage que prenait le long-métrage. Encore une fois, Taika Waititi m’a épaté par sa capacité à passer du rire aux larmes sans que ce ne soit dépaysant. Pourtant, le contexte de l’histoire n’est pas propice au fun. En cela, on peut penser très fort à La vie est belle de Roberto Benigni. La folie en plus. En effet, plusieurs séquences dans le film sont assez géniales, question délire. Surtout quand le Hitler de Waititi s’en mêle.
Dans la famille Betzler, je demande Jojo et sa maman
Jojo Rabbit bénéficie également d’une distribution assez géniale. Néanmoins, celui qui m’a le plus épaté était vraiment un personnage dont je n’attendais rien. La maman de Jojo incarnée par Scarlett Johansson. Elle vole la vedette à chaque fois qu’elle apparaît à l’écran. Après, clairement, le gamin qui joue le Jojo du titre (Roman Griffin Davis) est excellent. Il arrive à être à la fois drôle et émouvant. On sent bien qu’il campe un enfant de 10 ans qui ne sait rien de la vie et, de prime, abruti par la propagande hitlérienne. La naïveté de son personnage est telle qu’il en devient immédiatement attachant.
Pour le reste, la réalisation est assez sommaire, même si elle offre une séquence magnifique durant le climax. Peu importe, car il y a une réelle volonté de se concentrer sur l’histoire et les acteurs. L’anti-1917 en somme. Je noterai également des répliques savoureuses. Pour la fidélité historique, on repassera, mais peu importe, car au final, Jojo Rabbit est une satire anti-haine comme le proclame l’affiche. Le but n’est donc pas de revivre l’histoire, mais d’assister à une fable. Pour cela, mission réussie. Mes rires se sont mélangés aux larmes et j’en suis ressorti avec un amour particulier pour le film. J’ai même envie de le revoir alors que ça ne fait que quinze heures que j’ai quitté la salle..
Par Christophe Menat qui n’en peut déjà plus d’attendre le prochain Waititi.
Conclusion
Encore une fois, Taika Waititi a réussi son coup en touchant mon cœur avec Jojo Rabbit. D’un sujet sérieux, le réalisateur néo-zélandais délivre une fable aussi drôle qu’émouvante et portée par un immense casting. J’ai souvent ri, un peu pleuré et été vraiment surpris deux ou trois fois. Sans oublier ce suspense durant une séquence glaçante. Bref, tout ce que j’aime au cinéma en une séance. Vivement le prochain Waititi. |
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8/10 |