Cardiaques s’abstenir
Date de sortie cinéma : 15 juin 2011
Traduction du titre : Insidieux (définition : qui se répand de manière sournoise)
Écrit par Leigh Whannell ( Saw 1, 2 et 3, Saw le jeu vidéo, Dead Silence)
Réalisé par James Wan (Saw, Dead Silence, Death Silence, les têtes éclatées, il en prend tous les matins au petit déj’)
Avec Patrick Wilson (Morning Glory, L’agence tous risques), Rose Byrne (X-Men Le Commencement, American Trip), Ty Simpkins et Lin Shaye.
Interdit aux moins de 12 ans
Long-métrage américain
Genre : Épouvante
Durée : 1h42
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Josh (Patrick Wilson), sa femme Renai (Rose Byrne) et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l’aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l’âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l’oeuvre de forces maléfiques voulant s’emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s’aventurer dans l’au-delà …
Après avoir propulsé la saga Saw en signant le premier, toujours considéré comme étant le meilleur épisode de la franchise, puis réalisé un thriller nerveux vu comme étant la véritable adaptation du Punisher au cinéma : Death Sentence sans oublier une film d’épouvante traînant une bonne réputation (Dead Silence), James Wan nous livre son nouveau film avec son scénariste habituel : Insidious auréolé de son succès acquis dans les festivals où il est passé.
Ça fait longtemps que je n’avais pas flippé
Le début est assez poussif, les enjeux prennent leurs temps pour se mettre en place (au moins une demi-heure). On y fait la connaissance d’une famille plutôt froide, difficile de s’attacher aux parents même si j’adore Byrne depuis la série Damages. Par contre pour les gamins, c’est tout de suite plus facile même si c’est finalement le mioche le moins charismatique des deux qui se retrouvera possédé (il doit sûrement mieux savoir faire le poteau).
La suite se joue avec des moments de terreur où les tressautements sont légion : Wan ne lésine pas sur les différents artifices pour essayer de tuer notre papy entre les ombres qui courent, les mains qui surgissent et j’en passe. Votre rythme cardiaque sera interrompu plusieurs fois durant la séance. On ne devrait pas seulement interdire le film aux moins de 12 ans mais aussi aux plus de 60 ans (sous peine de voir les urgences remplies).
Les entités maléfiques sont terrifiantes
Vous, je ne sais pas mais j’ai toujours plus flippé devant une mamie que devant un T-Rex ou un requin aux dimensions homériques. Insidious correspond donc plus à mon style en proposant une entité cauchemardesque (une vieille drapée dans des fringues façon fifties) visible dès les premières secondes du film mais au lieu de se cantonner à une seule entité, Wan préfère les multiplier au risque de voir la qualité en pâtir.
Heureusement chaque entité a suffisamment été travaillé pour qu’ils puissent hanter un film à eux seuls (bon, ce serait principalement des séries Z). J’ai notamment pensé à 13 fantômes que j’avais adoré (surtout pour un fantôme obèse accompagné de sa maman naine auquel, encore aujourd’hui, j’y repense avec effroi). Je n’en dirais pas plus pour que vous vous amusez à les découvrir.
Un constat mitigé
J’ai déjà parlé du problème de rythme, le début est lent et ennuyant. On commence à s’amuser une fois que les entités maléfiques ont décidé d’arrêter de se cacher et de foutre le boxon. Les choses commencent à s’accélérer mais malgré cela, ça n’empêche de disposer d’effets assez ratés surtout vers la fin.
Spoiler
J’ai toujours du mal à avaler de voir les personnages se balancer tel de vulgaires X-Men dans le Lointain surtout lorsque les raccords entre chaque plan sont mal foutus. Sans parler d’incohérences, pourquoi les démons ne s’emparent-ils pas des personnages et se contentent de rester à distance ? Pourquoi le démon majeur, celui qui ressemble à Dark Maul, laisse les deux protagonistes s’enfuir sans moufeter ?
N’oublions pas cet effet qui a beaucoup pénalisé Silent Hill, pourquoi mais ô grand pourquoi, faut-il interrompre les scènes dans le noir absolu avec des séquences en plein jour ? Le réalisateur ne s’en rend-il pas compte que ça atténue beaucoup le degré de flippe.
Je suis encore traumatisé par cette scène où l’héroïne de Silent Hill découvre le monde alternatif. Le noir envahit la scène, les créatures sortent de l’ombre, la rouille crache son venin sur les murs, l’héroïne est seule armée d’une simple lampe. Les ténèbres commencent à la saisir et PAF, on bascule en plein jour avec un Sean Bean en train de questionner une jolie infirmière. Le trouillomètre revient à zéro (je ne sais pas comment ça marche mais j’imagine que plus tu flippes, plus c’est élevé à moins que ce soit l’inverse m’enfin vous m’avez compris).
Au lieu de pousser le malaise jusqu’au bout, pourquoi l’éventer après s’être attelé à l’installer (et difficilement) ? La visite dans le Lointain d’Insidious souffre du même mal et c’est franchement dommage car contrairement à d’autres films comme The Silent House même s’il souffre d’autres défauts se faisait un objectif de maintenir en vie la terreur non stop jusqu’à la fin !
Mais ce serait passer çà côté des scènes réussies, des scènes qui vous vont faire mouiller votre siège si vous n’avez pas penser à vous décharger avant.
Spoiler
Je suis encore marqué par la séquence où la jeunesse cachée du héros est éventée photos à l’appui. La caméra s’immobilise, les photos défilent et on voit cette terrifiante sorcière s’approcher de plus en plus du garçon à chaque photo. Je peux vous dire que j’étais assez mal à l’aise.
Sans oublier cette magnifique scène avec des pantins immobiles pour rejouer le massacre d’une famille par la fille aînée. Le dernier plan sur son visage m’a sûrement traumatisé à vie. Et puis, que dire de la fin ? On ne pouvait pas rêver mieux même si c’était prévisible. Désormais, les journalistes vont réfléchir à deux fois avant d’interviewer Wilson.
Réuni autour d’un duo d’acteurs plutôt à la mode : Wilson/Byrne et sur un sujet de possession habituel, le nouveau film du réalisateur de Saw souffre de gros défauts mais distille de tels moments de frissons et de tressautements qu’il en vaut le détour.
Sa scène culte : j’hésite entre le final et la première apparition des démons.
Note : 6/10