Critique : Hannibal – Saison 1

Bon appétit

Fiche

D’après le roman de Thomas Harris
Titre
Hannibal
Créateur Bryan Fuller
Showrunner Bryan Fuller
Acteurs Hugh Dancy, Mads Mikkelsen, Caroline Dhavernas, Laurence Fishburne, Hettienne Park
Titre original Saison
1
Pays États-Unis Nombre d’épisodes 13
Genre Drame, Mystère, Policier, Thriller Format 42mn
Diffusion d’origine 4 avril 2013 Chaîne NBC
La relation étrange entre le célèbre psychiatre Hannibal Lecter et l’un de ses patients, un jeune profiler du FBI nommé Will Graham, torturé par sa fascination dévorante pour les serial killers.

Critique

Hannibal et le cinéma, c’est une longue histoire qui a commencé avec Le Sixième Sens (1986, adaptation du roman Dragon Rouge) où Brian Cox incarnait le serial killer le plus charismatique de sa génération. Anthony Hopkins n’a prêté ses traits qu’en deuxième, avec Le Silence des Agneaux (1991). Avant de remettre ça avec deux suites moins enviables, Hannibal (2001) et Dragon Rouge (2002). Cette amourette cinématographique s’est terminée avec le moyen Hannibal Lecter: Les Origines du Mal où le frenchie Gaspard Ulliel prêtait son visage.

Puis, un projet d’adaptation des aventures du docteur Lecter en série avait fait des premiers remous dans la websphère. « Oh non, ils ne savent plus quoi inventer », « ça va être nul ! », les premières réactions négatives ne se sont pas fait attendre. Évidemment. Puis deux noms ont calmé tout ce joli monde. Bryan Fuller, créateur des deux excellentes séries Dead Like Me et Pushing Daisies, et Mads Mikkelsen, pas besoin de vous le présenter.

La photographie est tout simplement à tomber par terre.

Que vaut vraiment la série ? Ce qui frappe d’emblée, c’est le très haut niveau technique. La photographie est tout simplement à tomber par terre. Dès mes premiers pas dans l’univers du docteur Lecteur et son ennemi/ami Will Graham, j’ai été bluffé par la maestria des images. J’ai rarement vu une telle maîtrise pour une série télévisée. A noter que David Slade, réalisateur des efficaces Hard Candy et 30 Jours de Nuit, est à la réalisation de plusieurs épisodes de la saison. En plus, l’équipe du film dote une identité visuelle très forte à Hannibal. Hannibal est une série qu’on reconnaitrait aisément juste en regardant quelques plans, sans même prêter garde aux acteurs.

Mais bon, la photographie, ça ne forge pas une série. Que vaut l’histoire ? Cette première saison se focalise autour de la relation entre Will et Hannibal, une relation… amicale (surprenant quand on connaît la suite). Le showrunner en profite pour étoffer une relation à peine entraperçue dans les précédentes adaptations car la première saison d’Hannibal commence avant Dragon Rouge (le premier épisode, chronologiquement parlant, si on exempt Les Origines du Mal). Bryan Fuller a parlé de faire jusqu’à sept saisons qui engloberaient tous les romans de Thomas Harris (encore une fois, sauf Les Origines du Mal).

Je vais quand même vous avouer que la trame de fond évolue très épisodiquement, la majorité des épisodes se consacrant à la chasse de serial killers. Des serial killers assez charismatiques. L’apothéose survient avec celui qui fait carrément un totem à partir de ses victimes. À chaque début d’épisode, on trépigne d’impatience à l’idée de découvrir le serial killer du jour et surtout le rituel du meurtre. Un ingénieux procédé visuel avec Will Graham permettant de découvrir comment s’est déroulé le meurtre.

Malgré tout, j’ai trouvé que ça se trainait un peu des pieds notamment sur le traitement du personnage de Will Graham, l’évolution de sa « folie » mettant un temps fou (sans jeu de mots) à se mettre en place. C’est certes plutôt réaliste, mais ça nuit au rythme. Fort heureusement le nombre restreint des épisodes nous épargne des intrigues à rallonge comme on en a souvent le droit sur les TV Show (Smallville pour ne citer personne). En plus, la folie de Graham permet de bénéficier de visions cauchemardesques du plus bel effet.

L’évolution de sa « folie » mettant un temps fou (sans jeu de mots) à se mettre en place

Au niveau des interprétations. L’ensemble est plutôt solide. Toutefois, celle qu’on scrute le plus est celle de Mads Mikkelsen (en même temps, ça me paraît normal). Ce dernier offre une interprétation différente de celle d’Anthony Hopkins tout en conservant ses traits maniérés, presque inhumaine tant elles sont fluides. J’ai été globalement satisfait même si j’ai trouvé qu’il perdait beaucoup en charisme lors d’un combat le mettant fort à mal.

Pour le truc cool, le nom des épisodes semble sortir d’un menu d’un restaurant gastronomique. Et en français s’il vous plait.

Conclusion

Une première saison prometteuse même si un peu lente. Le cliffhanger final laisse envisager de bonnes choses pour la suite.
+ – Mads Mikkelsen tient la route en Dr Lecter
– Une identité visuelle splendide
– Des meurtres originaux
– L’intrigue évolue leeeeeentement
7/10
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