Critique : Riddick

Pitch Black 2.0

Fiche

Titre
Riddick
Réalisateur David Twohy
Scénaristes David Twohy, Oliver Butcher, Stephen Cornwell
Acteurs Vin Diesel, Jordi Mollá, Matt Nable, Katee Sackhoff, Dave Bautista, Bokeem Woodbine
Titre original Date de sortie 18 septembre 2013
Pays États-Unis Budget 38 000 000 $
Genre Action, Science-fiction Durée 1h 59

Riddick a été laissé pour mort sur une planète brûlée qui semble exempte de toute vie. Pourtant, il se retrouve rapidement obligé de lutter pour sa survie contre des prédateurs aliens plus mortels que tous les humains qu’il a affrontés au cours de sa vie. Il trouve un refuge précaire dans une ancienne gare de transit interstellaire désaffectée. La seule façon pour lui de s’en tirer est d’activer une balise d’urgence et d’alerter les mercenaires et autres chasseurs de primes, qui se ruent vers la planète à la recherche de leur proie.

Critique

Le furyen le plus classe de l’univers est de retour. Faisons une petite intro pour présenter ce personnage à ceux qui ne le connaissent pas ou alors, pour se faire un bref coup de nostalgie (c’est toujours sympa). Riddick est né via le film Pitch Black (2000), un survival SF qui a fait son petit effet à sa sortie. Pour un budget de 23 millions, il a rapporté 53 à l’international dont 39 uniquement avec les States. C’est aussi avec ce film qu’on fait la connaissance de Vin Diesel.

Une suite est mise en chantier, pas étonnant vu l’énorme potentiel du personnage, mais on délaisse cette fois-ci le côté survival pour s’orienter vers le soap-opera. On conserve David Twohy le réalisateur, toujours scénariste sur cette suite, et Vin Diesel. Le budget est quadruplé, il passe à 105 millions de dollars. Une trilogie est envisagée. C’est Les Chroniques de Riddick (2004). Personnellement, j’ai littéralement adoré. Malheureusement, le film a fait un four (à relativiser tout de même, il a rapporté 115 millions au total et les ventes des DVD ont du ramener plein de fric). On retrouve un peu le syndrome d’Hellboy avec Riddick. Des films série B d’excellente facture mais boudés par le grand public. D’ailleurs, c’était un des points qui m’avait choqué dans Les Chroniques de Riddick, la violence était bien moindre que dans Pitch Black. Bref, les nouvelles aventures de Riddick au cinéma se font attendre, mais on avait eu les deux excellents jeux vidéo de Starbreeze Studios (The Chronicles of Riddick : Assault on Dark Athena et The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay) entre-temps et un anime sympa mais sans plus (Les chroniques de Riddick: Dark Fury). Et enfin en 2013, Riddick est de retour !

Pas de doute, on a bien retrouvé notre Riddick.

Avant tout chose, il faut savoir que Vin Diesel a hypothéqué sa maison pour pouvoir compléter le budget du film. C’est dire l’amour qu’il porte à son personnage. Assurément son meilleur, bien loin devant Xander Cage (xXx) et Dominic Toretto (Fast & Furious). Bref, dès le début de Riddick, j’ai été happé et j’ai même frétillé de plaisir à l’idée de retrouver cet univers si particulier même si j’avais une énorme crainte de me retrouver devant un reboot de Pitch Black. C’était sous-estimer David Twohy, encore scénariste (le personnage de Riddick lui appartient autant qu’à Vin Diesel). Après des galères très bien narrées dans un court récit avec la voix off toujours aussi sarcastique de Riddick, ce dernier se retrouve, tout seul, sur une planète où chaque élément veut sa mort. After Earth, c’est le monde des bisounours à côté. David Twohy en profite alors pour signer un survival qui enterre le film M. Night Shyamalan à dix mille pieds sous terre. Ça, c’est du survival ! De plus, la violence fait son retour. Il y a du sens, des effets gores, des séquences tendues. Pas de doute, on a bien retrouvé notre Riddick.

Par la suite, une histoire d’amitié entre Riddick et un xxx touche notre corde émotionnelle. Puis des mercenaires débarquent pour l’arrêter. S’ensuit un jeu de cache-cache très bien géré de la part du réalisateur-scénariste, car ce dernier joue beaucoup avec les codes du genre. David Twohy n’hésite pas à s’en moquer ou à les tourner en dérision, mais jamais dans un but gratuit. Ça a le mérite d’interpeller le public habitué en lui disant : « Je sais que tu as l’habitude de t’attendre à ça, donc je vais bousculer un peu tes habitudes. ». Un exemple ? Ce méchant secondaire qui s’exclame qu’il est inutile de se mettre à 11 pour arrêter Riddick. La réponse de son compagnon est sans appel : « Ta gueule ! Tu vas nous porter la poisse. ».

Pour le casting, inutile de parler Vin Diesel. Il EST Riddick, donc juger sa prestation est aussi intéressante que de parler de la reproduction des vers de terre. On va s’orienter vers les nouveaux venus : Katee Sackhoff, Jordi Mollá et Dave Baustita. Ce dernier joue le gros rôle habituel du bras droit montagne de muscle, mais non pas sans humour. Dommage que son combat contre Riddick soit si bref. Jordi Mollá, impeccable en bel enculé, rien à redire.

« Je sais que tu as l’habitude de t’attendre à ça, donc je vais bousculer un peu tes habitudes. »

Par contre, il y en a à dire sur Katee Sackhoff. Le fantasme absolu des geeks depuis son rôle de Starbuck dans la série culte Battlestar Galactica, est devenu un vrai sex-symbol. Dans Riddick, elle réussit à camper un personnage féminin fort en gueule, tout en conservant sa part de féminité. Un mix pas évident à gérer. En effet, ce genre de personnage devient fort détestable, car leurs interprètes confondent assurance avec mépris. En tout cas, j’ai hâte de la revoir ! Ça se fera peut-être du côté de chez Marvel où son nom a été cité pour interpréter Carol Danvers alias Captain Marvel (ou Miss Marvel). D’ailleurs, Marvel a pillé le casting de Riddick en recrutant Vin Diesel pour faire la voix de Groot et Dave Baustita pour incarner Drax le Destructeur, et vu sa perf’, aucun doute pour lui.

Là où Riddick m’a aussi éclaté, c’est par ses effets spéciaux. Le budget est de 38 millions de dollars et on a l’impression qu’il a coûté le double. Certes, ce n’est pas du haut niveau, mais ça reste très solide dans l’ensemble et j’ai été rarement gêné. Belle performance en tout cas pour un tel budget. Si seulement tout le monde pouvait en prendre de la graine.

PS: une version longue est prévue pour DVD/Blu-ray. Le film pourrait attendre une durée de 2h30 😯 . Les scènes supplémentaires étofferont les liaisons de ce troisième épisode avec ses prédécesseurs.

Conclusion

Riddick est une excellente série B dans la lignée de ses prédécesseurs. Un survival SF intelligent et jouissif ! Comme quoi, on peut encore faire des séries B en ayant un peu d’ambition.

+ – Riddick !
– Katee Sackhoff
– Des effets spéciaux très solides
– Du survival pur et dur
– La violence est revenue
– Les codes du genre revisités
– Ça ressemble quand même pas mal à Pitch Black par moments
– Je veux Les Chroniques de Riddick 2
Trophée8/10
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