Critique : Espion à l’ancienne – Saison 1

Comment j’ai pu passer à côté de ça ? En effet, Espion à l’ancienne est la nouvelle série de Michael Schur. J’imagine que ce nom ne dira rien à la plupart d’entre vous, mais on parle quand même du gars qui a créé les séries : accrochez-vous à vos accoudoirs et prenez une grosse inspiration, Parks and Recreation (2009-2015), The Good Place (2016-2020) et Brooklyn Nine-Nine (2013-2021). Pour l’anecdote, il a également œuvré sur la série The Office en tant que producteur et scénariste, tout en incarnant le cousin de Dwight, Mose, un rôle qu’il a détesté jouer.

Bref, adorant toutes ces séries, il a fallu évidemment que je regarde Espion à l’ancienne. En fait, j’avais la série depuis un moment dans mes téléchargements de l’application Netflix, « à cause de » Ted Danson. Pas besoin de dire autre chose. Mais à chaque fois, je regardais autre chose. Puis, un moment, après avoir regardé la sympathique série La Meneuse avec Kate Hudson et, comme le monde est petit, cocréée par une autre transfuge de The Office : Mindy « Kelly Kapoor » Kaling, je me suis dit qu’il fallait y aller et c’est en découvrant le nom de Michael Schur au générique que je me suis rendu compte de ma boulette.

Les héritiers

Sur Espion à l’ancienne, Michael Schur retrouve Ted Danson, qui était un des rôles principaux de The Good Place (on notera d’ailleurs quelques caméos d’autres personnages). Il retrouve également l’inoubliable Stephanie Beatriz, la Rosa Diaz de Brooklyn Nine-Nine, dans un rôle totalement différent. Tandis que Mary Elizabeth Ellis, la Serveuse de la série It’s Always Sunny in Philadelphia, débarque dans son univers.

Pour l’anecdote, Michael Schur a eu l’idée de la série après avoir regardé le documentaire chilien El Agente Topo (2020), où un détective privé engage une « taupe » pour travailler dans une maison de retraite où un de ses clients soupçonne les soignants de maltraiter des personnes âgées. Il s’est ensuite dit que cela plairait beaucoup à Ted Danson. Bingo !

Pour le coup, le Danson livre une excellente performance, arrivant à conjuguer parfaitement les deux côtés du rôle : le détective comique et le veuf solitaire.

L’après vie de Derek

On retrouve tout le style de Michael Schur avec des personnages secondaires forts, mais colorés, à défaut de meilleur terme, de l’humour fin et surtout de l’émotion (les derniers épisodes sont très forts à ce niveau). Je pourrais également parler d’un mélange entre deux perles de Ricky Gervais : Derek (2012-2014) et After Life (2019-2022). Dans le premier, c’est le cadre d’une institution pour personnes âgées ; dans le second, c’est l’histoire d’un veuf.

Je regrette juste une intrigue policière trop basique, malgré les jolies références dans le titre de chaque épisode. Par exemple, le premier épisode s’appelle, en VO, Tinker Tailor Older Spy, joli hommage au classique de John le Carré, Tinker Tailor Soldier Spy. Par contre, j’ai bien aimé la résolution finale.

Mais peu importe, au final, car Espion à l’ancienne est une série dont on enchaîne les épisodes avec le sourire béat et les yeux un peu mouillés à la fin. Une série feel-good, en somme, dont Michael Schur a le secret.