Critique : Doctor Strange in the Multiverse of Madness (sans spoilers)

Un film Marvel Studios de Sam Raimi

Fiche

Titre Doctor Strange in the Multiverse of Madness Titre VO
Réalisateur Sam Raimi Scénariste Michael Waldron
Acteurs Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Chiwetel Ejiofor, Benedict Wong, Xochitl Gomez, Michael Stuhlbarg, Rachel McAdams
Date de sortie04 / 05 / 2022 Durée2h 06
GenreAction, Aventure, Fantastique, Horreur, Science fiction Budget200 000 000 $

Voyagez dans l’inconnu avec Doctor Strange, qui avec l’aide d’anciens et de nouveaux alliés mystiques, traverse les réalités hallucinantes et dangereuses du multivers pour affronter un nouvel adversaire mystérieux.

Critique

Après le départ de Scott Derrickson, réalisateur du premier Doctor Strange, on se demandait bien qui allait bien pouvoir prendre le relais. Personne, en tout cas, pas moi, n’aurait pu imaginer que le flambeau soit repris par un autre spécialiste de l’horreur. En l’occurrence, le légendaire Sam Raimi. En plus, il est également l’homme qui a fait exploser les adaptations Marvel au cinéma avec sa trilogie Spider-Man. L’originale. Avec Doctor Strange in the Multiverse of Madness, il retrouve aussi le compositeur Danny Elfman.

Néanmoins, au-delà de l’excellente nouvelle de son retour, un doute persistait chez moi. Voilà presque dix ans depuis son dernier long-métrage. Déjà un Disney et loin d’être excellent, Le monde fantastique d’Oz (2013) où le fils du Bouffon Vert essayait de ravir le cœur de la Gentille Sorcière du Sud. Entre-temps, on l’a aperçu derrière la caméra pour la série Rake à l’occasion de deux épisodes et surtout l’excellent Ash vs Evil Dead pour le pilote. Ça remonte déjà à 2015. En promo, le bonhomme avait expliqué qu’il avait besoin de prendre une pause pour retrouver la flamme et éviter de se répéter. Une pause fructueuse ?

Les enfants, papa est de retour

Après le visionnage de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, il est impossible de dire qu’il ne porte pas la patte de Sam Raimi. J’ai eu comme l’impression de voir un Evil Dead 3 : L’Armée des ténèbres (1992) à la sauce Marvel Studios. Si le film a évité le redouté R aux States, il est tout de même aux limites du PG-13 (le R est un cauchemar aux States car il oblige les mineurs à être accompagnés d’un adulte). Il y a comme cette sensation très agréable que l’équipe du film a rivalisé d’ingéniosité pour offrir des moments horrifiques tout en évitant le R. Parfois en suggérant ou en cadrant la caméra de manière à éviter le gore, mais l’effet est tout aussi efficace que si ça avait été montré frontalement. On peut également souligner une excellente galerie de démons.

En cela, j’ai adoré ce nouvel opus de Doctor Strange. Évidemment, je n’ai pas flippé, de toute façon, il m’en faut beaucoup, mais j’ai eu comme une poussée de nostalgie en revenant en enfance où je regardais des films qui jouaient pas mal avec l’horreur tout en le gardant dans un contexte tout public. Un exemple comme ça de tête, je dirais S.O.S. Fantômes (1984). Comment oublier cette flippante bibliothécaire de l’ouverture ? C’est de l’horreur « tout public », mais de l’horreur quand même. De l’horreur fun. À la Evil Dead. L’original, pas le remake.

Dans le multivers, pas le temps de se poser

Au niveau du montage, on a une cadence infernale. Vous le savez peut-être déjà, mais Doctor Strange in the Multiverse of Madness est un des films les plus courts du MCU. Il affiche la même durée que le premier Iron Man. Au prime abord, j’avais été surpris en découvrant la durée au vu du casting (Doctor Strange et la Sorcière Rouge) et le sujet. Comment peut-on imaginer condenser le multivers en deux heures et des poussières ?

Tout simplement avec un excellent rythme. Il m’a rappelé celui de Thor : Ragnarok (2017). Les événements s’enchaînent avec très peu de temps morts. C’est assez dingue. Par moments, j’avais même envie de crier “Pause !”, laissez-moi souffler deux minutes. Si on reprend les propos polémiques de Martin Scorsese et que les films Marvel, c’est comme un parc d’attractions alors ce Marvel-là est assurément un grand huit.

Et quel grand huit. À chaque fois qu’on prend une pause, c’est pour mieux se prendre la descente avec la décharge d’adrénaline qui va avec dans la scène suivante. Bref, cela a pour mérite d’en faire un long-métrage qu’on peut voir et revoir à l’infini sans se lasser.

S’attarder sur les émotions

Le plus amusant est de savoir qu’il s’agit du showrunner de la série Loki, Michael Waldron, qui officie au scénario. La série consacrée au frère de Thor n’étant pas de ce qu’on peut qualifier de la série Marvel Studios la plus rythmée. Quoiqu’il en soit, sa connaissance du multivers est très pratique afin de permettre de ne pas perdre de temps en exposition. Les enjeux et les règles sont rapidement clairs. Rien n’est confus.

Malgré tout, je regrette qu’il n’y ait pas eu plus de pauses pour mieux déployer la partie émotionnelle. Je rassure, il y en a. Mais par moments, je trouvais qu’il aurait été plus judicieux de s’attarder un peu plus. Ah oui, vu que je parle d’émotions. Si vous n’avez pas encore vu la mini-série WandaVision, je vous encourage très fortement à le faire. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est un beau plus.

Le multivers de la folie

Sinon au niveau de l’image, c’est de toute beauté. Évidemment, le multivers permet d’apporter plein d’idées géniales, mais il ne faut pas non plus oublier l’univers magique de Marvel permettant pas mal de délires visuels dans la lignée du premier opus. Au niveau des effets spéciaux, c’est du très propre. J’ai juste décelé quelques doublures numériques pas parfaites, mais c’est franchement anecdotique. On retrouve également la patte de Sam Raimi avec ses effets de caméra. Il y a également un petit rétro très sympa avec les fondus.

Pour en finir avec cette critique sans spoilers, je peux juste vous assurer que même si vous avez vu les deux bandes-annonces, il y a encore des surprises qui vous attendent. Que c’est beau quand même de voir un film et constater que tous les meilleurs moments ne sont pas dans la bande-annonce. Mais chut… Je n’en dis pas plus, on se retrouve pour la critique avec des spoilers.

PS : deux scènes durant le générique de fin.

Par impatient de retourner dans le multivers.

Conclusion

On peut le dire, avec l’arrivée du réalisateur légendaire Sam Raimi à la barre, Doctor Strange in the Multiverse of Madness est devenu un des films Marvel les plus attendus. Heureusement, le résultat est à la hauteur des attentes pour ce qui est un grand huit effréné (j’ai eu du mal à trouver des temps morts, c’est dingue). Pour le spectacle, on en a clairement pour son argent. Autres points positifs, l’aspect horrifique est délicieux et il y a pas mal de surprises. Le seul défaut que j’adresserais serait que parfois, il aurait été pas mal de se poser un peu pour développer encore plus l’aspect dramatique.

+

  • Visuellement, c’est jubilatoire
  • Touche Sam Raimi façon Evil Dead
  • Pas mal de surprises malgré les bandes-annonces
  • Très, très rythmé…

  • … un peu trop même, à mon goût
9/10
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