Critique : Aquaman et le Royaume perdu

DCEU (2013 – 2023)

Avec Aquaman et le Royaume perdu, on assiste à la fin du DCEU. Univers né en France le 19 juin 2013 avec Man of Steel et mort le 20 décembre 2023 avec, donc, ce deuxième opus consacré aux aventures du super-héros mi-humain, mi-atlante. Jeune DCEU, repose en paix, car tu n’as pas eu une vie facile.

Pour les plus optimistes d’entre nous, subsiste-t-il un espoir ? Pas vraiment, si on se fie aux propos de Jason Momoa à Entertainment Weekly :

Je ne veux pas nécessairement que ce soit la fin… [mais] je ne pense pas que ce soit, genre, un choix […] La vérité est, je suppose, si le public l’aime, alors il y a une possibilité […] Mais maintenant, je suis plutôt « Ça ne sent pas vraiment bon. »

De toute façon, pour le bien du DCU de James Gunn, il vaut mieux faire table rase du passé. Jason Momoa pourrait y retrouver un rôle lui seyant mieux comme, par exemple, Lobo (visiblement, Momoa profite du film pour faire passer un message en montrant ses prouesses en dérapage de moto). C’est d’autant plus pertinent dans le sens où son Aquaman ne fait pas vraiment penser à sa version des comics.

Quand Aquaman marche sur les pas de Thor

Encore plus avec ce Royaume perdu où j’ai eu l’impression d’avoir la version Love & Thunder d’Arthur Curry. C’est d’ailleurs assez amusant de constater la parallèle entre l’Aquaman de Jason Momoa et le Thor de Chris Hemsworth. Entre un trône qu’il ne veut pas, la nouvelle génération, un frère autrefois vilain et désormais allié, une propension à aligner les litres de bière et faire de l’humour. Beaucoup d’humour. Dans la lignée de son apparition un peu gênante dans The Flash où il finissait la tête dans une flaque.

Sauf qu’autant Love & Thunder avait des bonnes blagues dans le lot, autant Le Royaume perdu, ben, je les cherche encore dans les profondeurs. Je n’ai pas (sou)ri une seule fois aux blagues éculées d’Aquaman et, pourtant, il en balance un tas à faire pâlir les poubelles des grandes surfaces. Encore une fois, en parallèle avec Love & Thunder, on a une introduction super-héroïque tournée sur le ton de la blague. De Korg narrant comment Thor a repris les choses en mains après sa dépression, on a Arthur Curry racontant ses aventures récentes à un spectateur inattendu (à condition de ne pas avoir vu la bande-annonce).

Côté vilain, Black Manta fait son grand retour avec son masque ridicule, mais toujours le charismatique Yahya Abdul-Mateen II derrière. Ce dernier compose un vilain réussi, à défaut d’être mémorable. Néanmoins, il n’est pas seul. Je n’en dis pas plus, mais le look de ce nouveau vilain est tellement ridicule que je n’ai jamais réussi à le prendre au sérieux. Non, mais sérieusement, comment cet aspect a pu franchir l’étape du concept art ?

Le Loki du DCEU est son MVP

Le reste du casting n’a rien de mémorable à l’exception du Mera d’Amber Heard dont les pouvoirs sont toujours aussi impressionnants et l’Orm de Patrick Wilson. Là où est James Wan, on retrouve souvent Patrick Wilson. Il faut dire que le réalisateur l’apprécie beaucoup. Sur le tournage, je ne sais pas ce qu’il vaut, mais devant la caméra, Patrick Wilson est, à mes yeux, le MVP de ce Royaume perdu. Avec son style proche du Loki du MCU, il suit naturellement le même arc. Bon, ça sent un peu le recyclage (idéal pour un film écologique), mais, force est de constater, que ça a fait mouche chez moi. En gros, dès que Patrick Wilson apparaît, le film s’illumine.

Qui dit film super-héroïque, dit scène d’action au pluriel. D’ailleurs, un point que j’avais apprécié dans le premier. Sur cette suite, j’étais étonné de n’en retenir aucune. La plupart du temps, c’est une bouillie numérique où tout va trop vite. Reste juste quelques combats sympathiques mais dont le mélange image live et image numérique n’est pas toujours de bon goût. En effet, les effets numériques restent dans la lignée du premier, c’est généreux, mais rarement impeccables. Mention spéciale à l’effet raté des cheveux dans l’eau.

PS : à noter une scène mid-générique… mais totalement anecdotique.