Critique : La Demoiselle et le Dragon

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai beau me dire que le film ne va pas me plaire, car c’est un produit calibré pour adolescents pas trop regardants misant tout sur Millie Bobby Brown façon Enola Holmes. Déjà que je n’ai pas aimé les deux Enola Holmes. Mais rien à faire, je n’ai pas pu m’empêcher de lancer la lecture. La faute à ce pénible « on ne sait jamais, sur un malentendu », mais surtout, cette incapacité à résister aux sirènes du marketing. Sans oublier le dragon. J’aime bien les dragons.

Ça tombe bien, car c’est la réussite de La Demoiselle et le Dragon. Même s’il fait un peu trop penser à Smaug pour son bien. Les personnes derrière les écrans ont fait du bon boulot et chacune de ses séquences est un plaisir pour les yeux… et le cœur quand il « Jeanne d’Arcise » les méchants.

Par le scénariste de La Colère des Furieux

Le problème, c’est un peu le reste du film. On joue encore une fois sur le côté « on est des irrévérencieux à proposer un nouveau point de vue sur les contes » comme si ça n’avait pas déjà été fait des dizaines de fois. Rien que récemment, on avait le sympathique La Princesse (2022) où Joey King se la jouait The Raid avec des épées pour Disney+. Tout est prévisible de A à Z. Sans oublier les fautes de mauvais goût comme l’héroïne qui s’exprime à voix haute (alors qu’un dragon traîne dans les parages !) ou les flash-back ridicules. En même temps, le scénario est signé Dan Mazeau, derrière également les scénarios de La Colère des Titans (2012) et Fast & Furious X (2023). Je crois que ça se passe de commentaires.

Aussi, il y a Millie Bobby Brown qui commence à me sortir par les yeux. Plus les films passent, moins je lui trouve de talent. Elle joue toujours de la même manière. Entre son personnage dans Enola Holmes et ici, je n’ai pas trop vu de différences. En même temps, elle est un peu un vestige de l’ancien temps où c’est l’acteur qui prime sur le rôle, à la manière de The Rock ou de Tom Cruise.

Pour finir, j’ai bien aimé la réalisation qui tente de faire ce qu’elle peut pour sauver les meubles. Certes, il y a trop de fonds verts pour son bien, mais il y a une vraie générosité dans le côté fantastique et certaines images sont superbes. Mention spéciale au passage avec les cristaux. En regardant le CV du réalisateur, l’espagnol Juan Carlos Fresnadillo, j’ai vu qu’il avait réalisé le très bon 28 semaines plus tard (2007) avant de disparaître après avoir fait Intruders (2011) avec Clive Owen. Étonnant, ce passage à vide.