Critique : Antigang : la relève

Quand t’es capable de faire plusieurs films pour Netflix puis d’en faire un autre chez l’ennemi, c’est que t’as percé. Bon d’accord, Alban Lenoir, ça fait un moment qu’il a percé. Mais là, il a passé un cran supplémentaire. Après l’excellent diptyque Balle Perdue dont je n’en peux plus d’attendre le troisième épisode et l’efficace AKA, Alban Lenoir is back avec Antigang : la relève.

Surprise, il s’agit de la suite d’un film sorti en… 2015. Je ne l’ai pas vu donc je peux confirmer : ça gêne aucunement le visionnage. On comprend juste que les personnages ont un passé et basta. De ce statut de séquelle, je peux juste constater que son réalisateur, Benjamin Rocher, est de retour derrière la caméra. En l’état, j’aurais zappé, mais le combo Alban Lenoir avec une batte de baseball aux côtés de la légende Jean Reno est beaucoup trop tentant.

Voilà pour l’introduction. Maintenant, place à la critique.

Il faut venger la daronne

À l’arrivée, Antigang : la relève est un buddy movie où un père doit composer avec son envahissante fille pour venger la daronne de cette dernière. Inévitablement, on doit faire avec de nombreux moments où les yeux roulent au ciel devant le comportement de la gamine n’ayant rien à envier à celui d’un kamikaze japonais durant l’attaque de Pearl Harbor. C’est le folklore du genre qui veut ça, mais il n’empêche que c’est parfois too much.

Qui dit buddy movie, dit alchimie entre deux personnes que tout oppose mais forcées de collaborer pour résoudre l’enquête. En l’occurrence, celle entre Alban Lenoir et Cassiopée Mayance. Sans tutoyer les sommets du genre, elle tient la route. Par contre, là où je serais plus critique, c’est au niveau du jeu comique de Lenoir. Il lui manque un petit truc pour arriver au niveau d’un John McLane. C’est sympa, mais clairement pas mémorable.

Faire du Jackie Chan ne s’improvise pas

Pourtant, ce n’est pas faute d’essayer avec des séquences d’action en mode Jackie Chan. Par contre, là où le bât blesse, c’est que ces séquences composent avec trop de phases arrêtées, cassant le rythme. En effet, si Jackie Chan offrait des scènes d’action d’une fluidité exemplaire, ici, trop souvent, les méchants s’arrêtent pour laisser le héros reprendre ses forces. Le plus flagrant, c’est le passage à Décathlon. Jackie Chan avait, aussi, ces phases de récupération, mais il perturbait toujours l’adversaire pour les obtenir. Au lieu de ça, le méchant se met en pose de combat et semble comme attendre qu’un arbitre invisible l’autorise à reprendre le combat.

Quant à l’enquête, à défaut d’être originale, elle a le mérite d’aller au droit au but et offrir des séquences variées. Sans oublier une réunion Balle perdue avec Stéfi Celma et Sébastien Lalanne m’ayant fait plaisir. De quoi me permettre de patienter un peu Balle Perdue 3.

Ah oui, j’allais oublier. L’humour. Vachement important, quand même, pour un buddy movie. Ici, beaucoup de punchlines sont balancées mais rares sont celles ayant réussi à me faire esquisser un sourire. Au moins, ça dégage une bonne ambiance façon feel good movie et c’est déjà pas mal.