Critique : Les Muppets, le retour

Le retour des oubliés

Fiche

Réalisateur James Bobin
Scénariste Jason Segel, Nicholas Stoller
Acteurs Jason Segel, Amy Adams, Chris Cooper, Rashida Jones
Titre original The Muppets
Pays USA Date de sortie inconnue
Genre Animation, Comédie, Famille Durée 1h43
Budget 45 000 000 $
Un homme d’affaires est sur le point d’acheter le théâtre des Muppets. Ces derniers doivent rapidement trouver 10 millions de dollars pour le conserver. Sur les conseils de la marionnette Walter et de ses deux amis humains Gary et Mary, la grenouille Kermit part à la recherche de ses anciens compagnons de scène. S’il arrive à mettre la main sur Fozzie, Gonzo et Miss Piggy, il doit néanmoins trouver un réseau de télévision qui acceptera de diffuser leur téléthon. Pour y arriver, il lui faut absolument trouver une personnalité vedette…

Critique

Le titre de l’article comporte deux sens, d’un on parle de légendes, de grand bonhommes, fabriqués à partir de chaussettes et balles de ping-pong, tombés dans l’oubli et qui reviennent en force avec ce film et de deux, on parle aussi d’un long-métrage qui n’est pas sorti dans nos frontières, une décision inexplicable vu l’énorme succès du film (il a rapporté le double de son budget uniquement aux States) et sa qualité aussi. Sans compter qu’il est sorti à peu près partout dans le monde.

Souvent ce genre de comédie ne traverse pas la douane française à cause d’un humour difficilement importable. Mais ce n’est point le cas ici, c’est même excellent, toujours avec ces petites phrases tournant en dérision à peu près tout sans jamais tomber dans la lourdeur typique des comédies hollywoodiennes (pipi, ah ah ah, caca, ah ah ah). Le grande force de Les Muppets est de pouvoir être vu par les enfants ET les adultes et que les deux y prennent du plaisir.

Les enfants se régaleront avec l’histoire de Walter, un enfant rêvant de devenir un Muppet et des blagues comme ils en raffolent (personnages électrocutés entre autres). Les adultes tomberont sous le charme de ces répliques toujours bien trouvées. Ma préféré est celle où mise à mal dès le départ par la décision de Kermit de ne pas rempiler, l’héroïne proclame un superbe « Ben dis donc, le film va être vachement court ! ». Typiquement le genre de répliques parsemées un peu partout dans Les Muppets et il est suffisamment rare pour qu’un long-métrage réconcilie les enfants et les adultes pour que cela ait le mérite d’être souligné au moins trois fois (mais comme ce n’est pas possible de souligner plus d’une fois avec le clavier, je vous le dis).

L’histoire est classique, un remix de Blues Brothers mais demeure inoxydable et fonctionne très bien par moments surtout grâce au nouveau personnage, Walter. Une peluche absolument attachante et la découverte de son alter-ego humain a failli me mettre à terre et me faire éclater d’une joie typiquement fanboy : il s’agit de l’interprète de l’illustre Docteur Sheldon Cooper de The Big Bang Theory. Ce dernier intervient durant la meilleure chanson du film, celle-là même qui a rapporté une statuette dorée du nom d’Oscar à Les Muppets. Il s’agit de la chanson Man or Muppet chantée par Jason Segel et Peter Linz (alias Walter). Un petit moment de bonheur et ce n’est pas la seule chanson notable du film qui en propose pas mal dont un hallucinant par Chris Cooper (vous la reconnaîtrez sans peine).

La dernière partie, la résurrection du Muppet Show est tout simplement magique avec de nombreux sketches plutôt drôle et faisant intervenir un casting de stars de série télé à faire pâlir les Vengeurs. Jugez du peu : Zach Galifianakis (Bored to Death), Ken Jeong & Donald Glover (Community), Jim Parsons (The Big Bang Theory), Kristen Schaal (30 Rock), Selena Gomez (Les sorciers de Waverly Place), Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother), John Krasinski (The Office), Rico Rodriguez (Modern Family). On ne pouvait pas faire mieux comme tour d’horizon des sitcoms indispensables du moment (euh après réflexion, peut-être pas Les sorciers de Waverly Place)

Avec ça, vous ajoutez quelques stars : Jack Black, Whoopi Goldberg, Bill Cobbs et Emily Blunt (Le diable s’habille en Prada). On pouvait même compter sur Danny Trejo malheureusement sa scène a été supprimée au montage.

Les acteurs principaux Jason Segel et Amy Adams sont un peu les seuls défauts du film. L’un en fait beaucoup trop tandis que l’autre semble gênée de jouer parmi tout ces Muppets. Mais au final, leur prestation finit par nous enchanter surtout Amy Adams qui se débrouille très bien lors des chorégraphies de danse.

En tout cas, en regardant Les Muppets, je suis halluciné par la capacité des mecs à être capable d’insuffler la vie à des personnages ne ressemblant à rien, Kermit fait penser à une chaussette verte avec des balles de ping-pong découpés en deux en guise de yeux. Un véritable tour de force! Vive les Muppets!

Conclusion

Les Muppets est la comédie qui reconciliera sans peine les enfants et les adultes à dose d’humour fin, d’émotions et de chansons magiques. Décidément à ne pas rater et peut-être le meilleur Disney de cette année. En tout cas, espérons que Disney reprenne ses esprits et décide le sortir en France afin de pouvoir le voir et revoir à volonté.
+ – l’humour très fin
– les Muppets
– les chansons
– film pour enfants ET adultes
– Walter et son talent spécial
– je trouve que Jason Segel et Amy Adams en font des tonnes
8/10
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