Critique : Top Gun : Maverick

Je n’avais pas prévu de voir Top Gun : Maverick au cinéma. Il faut dire que j’avais tellement peur d’être déçu. Je considère l’original signé par Tony Scott comme un des meilleurs films d’action existants. Comme, j’en ai vu des suites surfant sur l’original sans jamais arriver à sa cheville… Sans moi. D’autant plus que Joseph Kosinski est derrière la caméra. J’ai vu deux de ses films et les ai détestés. Au scénario, c’était un peu inquiétant de voir qu’il avait tourné entre trois personnes.

Mais… Quand je lis beaucoup de très bons avis, découvre une moyenne hallucinante sur IMDb et que le film continue à faire des chiffres au box-office plus d’un mois après sa sortie. Bordel quoi, c’est le premier de Tom Cruise à dépasser le milliard. Je me raisonne en me disant qu’il y a très peu de chances que je sois déçu. Je me suis donc motivé et… bordel… Comment j’ai pu être à deux doigts de rater l’occasion de le voir dans une salle de cinéma. Comment ? Abruti de Marvelll !

Le fameux remake déguisé en suite sauf que…

J’ai totalement halluciné devant Top Gun : Maverick. Je m’attendais à un bon film. Certainement pas à être cueilli à ce point. Ça commence direct avec le début “remakant” l’ouverture de l’original jusqu’au texte d’ouverture (ayant subi de légères modifications). Il devient alors clair que cette suite surfe sur la fameuse vague du “on fait une suite tout en remakant l’original”, un peu dans le style de Jurassic World ou encore Star Wars Épisode VII. Le cahier de charges est parfaitement rempli sur ce point.

Mais… Mais, il y a quelque chose en plus. Cela se traduit par le parcours de Maverick. Quand Jurassic World ou Star Wars 7 misait sur une nouvelle génération, celui-ci reste avec l’ancienne pour prendre un peu de hauteur. On revit donc l’original d’un nouveau point de vue. Celui du vétéran. Le cinquantenaire sur le point de rentrer dans une nouvelle décennie / étape de sa vie.

Tom Cruise est absolument phénoménal dans ce rôle. Je pense qu’on peut dire qu’il s’agit d’une de ses meilleures compositions. Il y a comme un parallèle s’installant entre Mav et sa vie. À son âge, l’acteur aurait dû être remisé au placard pour laisser la place aux nouveaux beau gosses d’Hollywood. Sauf qu’il persiste. En étant toujours performant au niveau de l’action. Le box-office, on n’en parle même pas… Mais avant de m’y attaquer à l’action, je voulais m’attarder sur l’émotion.

Grandes boules de feu

Je ne m’y attendais absolument pas. J’étais préparé à recevoir une belle dose de nostalgie. Après tout, durant son adolescence, l’auteur de ces lignes a mis le DVD de Top Gun au moins 20 fois dans le home cinema de son père, histoire de se mettre bien avec le son à fond au point de faire pleurer le caisson de basses.

Bizarrement, ce n’est pas dans les scènes remake que la nostalgie a le plus fonctionné, mais dans la relation entre Maverick et le fils de Goose. C’est sorti de nulle part en plus. Le Mav se fait jeter du bar. Il est en mode déconne. Sourire au coin. Badassitude enclenchée. Bref, du Tom. Puis il entend LA chanson. Great Balls of Fire.

Et là, ça part en couilles. Les barrières tombent. Je n’en dis pas plus, mais bordel, ça a commencé à me tirer des larmes. Le pire, c’est que ces satanées larmes sont revenues plusieurs fois durant la séance. J’étais en totale hallucination. Je n’en revenais pas. Bordel, quoi, c’est un film de Joseph Kosinski. K-O-S-I-N-S-K-I !

Over the sky

Si Joseph Kosinski m’a totalement épaté en réussissant à provoquer de l’émotion chez moi (chose qu’il n’avait jamais réussi à faire sur ses films précédents) en étant tout de même bien aidé par un Tom Cruise en état de grâce, je savais que je pouvais compter sur lui quand l’action allait arriver et ça n’a pas manqué. Le mec a un talent fou pour peindre l’action avec des plans magnifiques, mais là, il a atteint son summum.

QU’EST-CE QUE J’AI KIFFÉ ! Il y a bien une chose que les effets spéciaux n’arriveront jamais à remplacer, c’est le réel. J’avais entendu le barouf médiatique autour de ces fameuses scènes, mais je m’attendais à être déçu. Un peu comme avec Mission : Impossible où les effets numériques se voient trop. Le passage à moto dans Paris a fait un flop chez moi à cause de ça.

Mais là… Je n’ai rien vu. Tout paraissait crédible. Du coup, ma tête chercheuse à effets numériques foirés s’est mise en mode silencieux. Elle s’est juste réveillée pour les explosions, mais encore, c’est très léger. Juste histoire de casser les couilles, mais je l’ai vite remis à sa place. Bref, les scènes d’action de Top Gun : Maverick sont exceptionnelles. J’ai vibré à fond la caisse. Mais à fond ! Séance cinéma OBLIGATOIRE !

Sortons les anecdotes

Une fois dans la rue après être sorti de la salle, je me suis renseigné sur le net pour savoir comment ils ont réussi tel prodige. J’ai lu des trucs qui ne trompent pas. Par exemple, Tom Cruise a accepté de s’embarquer dans l’aventure à condition que de vrais avions soient utilisés dans les séquences aériennes.

Ou encore le fait que les prises de vue rapprochées dans le poste de pilotage sont prises lors de véritables séquences en vol. Cela signifie qu’une grande partie de la troupe a dû suivre de longues séances d’entraînement à la force G pour résister aux pressions physiques pendant les vols. Aussi, les acteurs dans le poste de pilotage devaient non seulement se filmer eux-mêmes, allumer et éteindre la caméra, mais aussi retoucher leur propre maquillage, ajuster leur éclairage et gérer leur propre son. Le réalisateur a dû attendre des heures sur le terrain pour que les acteurs reviennent avec les images. Des ajustements étaient faits après visionnage puis les acteurs devaient remonter dans l’avion pour une autre prise.

Miles Teller, génial dans le rôle du fils de Goose, a même rapporté que trois des six nouveaux acteurs vomissaient chaque jour en filmant dans les jets. Il y a des trucs qui ne trompent pas.

Allez, je termine avec une dernière anecdote. Dans l’ouverture, on peut voir Ed Harris face à un avion en train de décoller. Le toit de la cabane à côté de lui n’était pas censé se soulever au passage de l’avion, mais comme ils n’ont eu qu’une seule chance pour tourner la scène, elle a été conservée. Perso, j’ai trouvé ça génial car ça intensifie la puissance de la scène.

Cette réponse magique du gamin

Je boucle cette critique en distribuant les mentions spéciales. D’abord au casting entourant Tom Cruise jusqu’à Val Kilmer (que c’était touchant sachant que l’acteur a un cancer du larynx dans la vraie vie). Pour les subtiles notes d’humour entre la dérision du regard de braise de Tom Cruise avec Jennifer Connelly, la running joke de Mav avec Hondo et surtout l’exceptionnelle réponse du gamin au restaurant à la question de Mav dans l’ouverture. Pour finir, pour les excellentes punchlines dont ma préféré est sans hésiter celle-ci :

Amiral Cain : La fin est inéluctable, Maverick. Votre espèce est en voie d’extinction.

Maverick : Peut-être, monsieur. Mais pas aujourd’hui.