Critique : Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne

Une méga-attraction d’une heure quarante !

Fiche

D’après la bande dessinée d’Hergé, plus précisément Le Crabe aux pinces d’or et Le Secret de La Licorne avec un soupçon de Le Trésor de Rackham le Rouge
Réalisateur Steven Spielberg
Scénaristes Steven Moffat, Edgar Wright, Joe Cornish
Acteurs (Personnages) Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Capitaine Haddock), Daniel Craig (Ivanovich Sakharine), Nick Frost/Simon Pegg (Dupond/Dupont), Gad Elmaleh (Ben Salaad), Kim Stengel (Bianca Castafiore), Daniel Mays (Allan)
Titre original : The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn
Pays États-Unis, Nouvelle Zélande Date de sortie 26 octobre 2011
Genre Animation, Action, Aventure, Famille, Mystère Durée 1h47
Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret. En enquêtant sur une énigme vieille de plusieurs siècles, il contrarie les plans d’Ivan Ivanovitch Sakharine, un homme diabolique convaincu que Tintin a volé un trésor en rapport avec un pirate nommé Rackham le Rouge. Avec l’aide de Milou, son fidèle petit chien blanc, du capitaine Haddock, un vieux loup de mer au mauvais caractère, et de deux policiers maladroits, Dupond et Dupont, Tintin va parcourir la moitié de la planète, et essayer de se montrer plus malin et plus rapide que ses ennemis, tous lancés dans cette course au trésor à la recherche d’une épave engloutie qui semble receler la clé d’une immense fortune… et une redoutable malédiction. De la haute mer aux sables des déserts d’Afrique, Tintin et ses amis vont affronter mille obstacles, risquer leur vie, et prouver que quand on est prêt à prendre tous les risques, rien ne peut vous arrêter…

Critique

En choisissant de prendre la motion capture qui avait fait des merveilles avec La Planète des Singes et La légende de Beowulf, l’équipe du film trouve le juste compromis entre le réalisme d’un film live et la fidélité d’une bande dessinée tout en évitant le ridicule que peut amener un film live (remember Tintin et le mystère de la toison d’or) et de perdre le public réfractaire aux dessins animés. Puis de toute façon, tout a déjà été fait de ce côté-là (et très bien), ça n’aurait aucun sens d’y revenir.

On bénéficie d’un casting bankable même si on ne devinera jamais qui-est-qui à l’écran. Jamie Bell, c’est Tintin, ah ok. Du coup, Daniel Craig, c’est qui? Capitaine Haddock ? Ah non, c’est Rakham. Autant pour moi. Et Andy Serkis, c’est Milou vu qu’il a fait King Kong et Gollum? Meuh non, c’est Haddock. Voici un extrait des différentes discussions qu’on pouvait entendre à la sortie du film. D’un autre côté, il était évident qu’on ne reconnaitrait pas les différents acteurs tant il y avait une volonté de s’attacher le plus fidèlement possible aux personnages de la bande dessinée. D’ailleurs on les reconnaît tous du premier coup d’œil mais un léger petit bémol quant à Milou. Ses poils semblent légèrement différents et surtout le chien est bien moins expressif que son homologue en deux dimensions, c’est un peu dommage surtout que ses différentes mimiques lui donnaient beaucoup de charme et d’humour. Par contre mon gros choc, c’était la Castafiore, n’ayant vu aucune photo d’elle (pour une fois que j’ai tenu en essayant de voir le moins possible du film même si ça ne m’a pas empêcher de voir la bande annonce des dizaines de fois). Un choc positif, je vous rassure.

Ensuite, c’est un véritable plaisir de plonger dans cet étrange hybride entre le live et l’animé qui ajoute un plus non négligeable : la caméra virtuelle. A la différence des autres réalisateurs qui ont tendance à l’utiliser pour se rapprocher le plus possible du réel. Spielberg, en tant que génie, s’affranchit justement des limites de la réalité. Il accouche alors des plus beaux plans jamais vu au cinéma, jamais transition entre scène n’avais jamais été aussi belle, jamais plan-séquence n’avait été aussi impressionnant. Tintin, c’est une claque au niveau de la réalisation. On sait alors qu’on ne pourra jamais arriver à un tel résultat en tournant un film live. Rien que la scène de l’évasion au Maroc nécessiterait des mois et des mois de tournage, et encore je ne suis même pas sûr que le résultat serait le même. Spielberg a sûrement montré la voie aux futurs réalisateurs de films en motion capture, James Cameron le premier.

Passons à un autre point positif. La beauté visuelle du film. C’est simple, il est tout simplement un des plus beaux films jamais sortis au cinéma. Chaque plan pourrait être arrêté et faire l’objet d’un tableau de haute facture. Le film est une pure merveille de ce côté-là.

Pour résumer, jusque là Tintin est une merveille technique et une adaptation parfaite de la bande dessinée d’Hergé. Passons maintenant au « Mais ». Oui, il y en a un.

Le premier opus de la trilogie Tintin au cinéma souffre d’un défaut, il manque cruellement d’humanité, de sentiment. Mais ce n’est pas du à la Motion Capture qui a largement fait ses preuves sur Avatar. Il souffre exactement du même défaut que Thor, visuellement impressionnant et drôle, le film péchait sur le voyage sentimental tandis que pour Captain America, c’était exactement l’inverse, le film faisait la belle part sur l’héroïsme et le courage mais malheureusement ses scènes d’actions étaient classiques. James Cameron avait réussi l’incroyable difficulté de concilier les deux sur Avatar tout comme Rupert Wyatt pour sa Planète des singes.

En fait, le problème du film, c’est qu’il va beaucoup trop vite. Ne bénéficiant d’aucun, je précise sur le AUCUN, temps mort (même le jeu vidéo Uncharted en possède plus, c’est dire), il est comme un gigantesque parc d’attraction où les évènements s’ensuivent à la vitesse d’une bagnole poursuivi par un T-Rex (« Clin d’œil à peine masqué à Jurassic Park, pfff Marvelll, t’aurais pu faire mieux »). Oui, le terme de parc d’attraction convient parfaitement à ce Tintin. Ce n’est pas spécialement un défaut dans la mesure où il permet de s’éclater à mort et de rigoler aux blagues de Captain Haddock qui booste le film à lui tout seul parce que Tintin sans Haddock, personnellement je trouve que ce n’est pas un vrai Tintin. D’ailleurs la première partie du film sans Haddock est inférieure à la deuxième où le capitaine aux jurons démentielles est omniprésent. A vous de voir, si vous êtes capable de tenir pendant une heure quarante sur un des plus grands-huits jamais créés au monde.

Je persiste à penser que le film aurait beaucoup gagné à être rallongé (un fait rarissime au cinéma où on a tendance à vouloir raccourcir les films) avec des scènes moins spectaculaires et plus intimes afin de s’imprégner davantage des personnages. Une version longue ? Ou défaut corrigé dans sa suite?

Il faudra aussi noter que si le film est très beau visuellement, il est aussi bourré de détails secondaires (à savoir en complément avec l’action principal) qui lui donnera sûrement une force de revisionnage quasiment illimitée (d’ailleurs comptez sur moi pour faire le test du blu-ray). La plupart de ces détails secondaires sont la plupart du temps incarnés par Milou (voir sa première rencontre avec un chameau).

Par rapport à l’histoire, le film se base principalement sur la trame Le Crabe aux pinces d’or/Le secret de la licorne et brièvement inspiré de Le trésor de Rackham le Rouge mais ce dernier sera davantage intégré au deuxième opus (ce qui explique l’absence du Professeur Tournesol). Le tout amène un constat, il est dommage pour un lecteur assidu des BD Tintin dont je fais partie, la trame n’est d’aucune surprise. C’est dans ces moments-là que j’aurais adoré bénéficier du flash des Men In Black.

Quid de la 3D, difficile de la juger étant donné que j’ai visionné le film en 3D passive donc de bien moins bonne qualité que celle active. J’ai hâte de voir le résultat sur mon installation home cinéma avec 3D active lors de sa sortie en blu-ray 3D. Quoi qu’il en soit, la 3D ne nuit en aucun cas au film et permettra une petite profondeur de champ sympathique avec quelques effets par-ci et par-là (comme la canne de Rackham pointée vers nous ou la poussière lors de la visite de la cave de Moulinsart).

L’adaptation parfaite, ils l’ont faite. Pour les 7 à 77 ans!

Les aventures de Tintin passe la barrière du cinéma avec réussite après un premier essai raté. Le film est un gigantesque grand huit où on a oublié le temps mort au départ de l’attraction. Ce qu’il gagne en rythme, il le perd malheureusement en humanité.

Sa scène culte : les souvenirs de Capitaine Haddock (une des scènes d’actions les plus spectaculaires qu’il m’ait été donné à voir de toute ma vie) et l’évasion au Maroc (une des scènes d’actions les plus spectaculaires qu’il m’ait été donné à voir de toute ma vie 2)

Note : 8/10

3D : bonne

PS : donnons-nous rendez-vous pour la suite réalisée cette fois-ci par Peter Jackson et qui sera inspirée du diptyque Les 7 Boules de Cristal – Le Temple du Soleil avec une partie de Le trésor de Rackham le Rouge. On devra notamment y voir la présence d’un des personnages les plus populaires de la saga : le Professeur Tournesol.

PS2 : le mystère plane toujours autour du réalisateur du troisième opus : Steven Spielberg, Peter Jackson, les deux ? Ou Edgar Wright, le réalisateur de Shaun of the Dead et Scott Pilgrim (scénariste sur Le Secret de la Licorne). Ma préférence va pour le troisième vu son excellent travail sur Scott Pilgrim lui aussi inspiré d’une bande dessinée.
On ne sait pas non plus sur quelle histoire il se basera.

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