Et pour terminer, un remake moyen
Fiche
Titre | X-Men : Dark Phoenix | Titre VO | – |
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Réalisateur | Simon Kinberg | Scénariste | Simon Kinberg |
Acteurs | Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Alexandra Shipp, Evan Peters, Kodi Smit-McPhee, Jessica Chastain | ||
Date de sortie | 05 / 06 / 2019 | Durée | 1h 53 |
Genre | Action, Aventure, Science fiction | Budget | 200 000 000 $ |
Lors d’une périlleuse mission spatiale, Jean est frappée par une force qui la change en l’un des mutants les plus puissants qui soient. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men. |
Critique
Après une production chaotique marquée par de multiples reports, des reshoots conséquents et un rachat de la Fox par Disney, X-Men : Dark Phoenix sort enfin dans les salles. Il promet d’être une conclusion épique à la saga des mutants par la Fox. Une saga qui perdure depuis l’an 2000 avec le X-Men de Bryan Singer.
Pour X-Men : Dark Phoenix, exit Bryan Singer, plus trop en odeur de sainteté nulle part, et place au fossoyeur de la saga, du moins d’après votre serviteur : Simon Kinberg. Je suis méchant, je sais, mais pour moi, ce mec a ruiné les mutants. Bref, tout ça pour dire que je craignais le pire.
J’attendais le pire, ce con n’est même pas venu
Au final, me concernant, on est bien loin du désastre annoncé. Le tout commence même plutôt bien avec une séquence spatiale très réussie. C’est beau, bien mis en scène, mais surtout dépaysant. Ce qui fait du bien à la saga où j’ai souvent l’impression de voir la même chose tout le temps.
Malheureusement, ça ne dure pas longtemps. La suite retombe dans les travers habituels avec beaucoup de blabla qui tourne en rond. C’est marrant, même Magnéto (meilleur personnage du film en passant, merci Michael Fassbender) le dit délicieusement bien dans le film. Je peux également ajouter une impression de déjà-vu permanente. Malgré tout, l’ensemble est bien rythmé (aucune baisse de régime durant les deux heures) et techniquement solide. Bref, contrairement à Godzilla 2, je n’ai pas rouspété pendant la séance.
Un simple remake de L’Affrontement final
Le gros problème du film, et contrairement à ce qui avait été annoncé, c’est qu’il s’agit d’un remake de X-Men : L’Affrontement final où le Phénix de Famke Janssen se déchaînait. D’autant plus surprenant que la saga d’origine, dans les comics quoi, est bien plus ambitieuse et sensiblement différente. Dès lors, la seule surprise que j’ai eue avec le film, c’est qu’il n’y a justement pas de surprise. Tout est bloqué sur des rails et demeure classique jusqu’à la conclusion (j’y pense, pas de scène post-générique à compter).
Ah si, j’oubliais une grosse surprise. En tant que dernier épisode de la saga et des mutants de la Fox (même si Les Nouveaux Mutants sont toujours en embuscade), je m’attendais à une fin épique, un peu à la Endgame, ou au moins tragique. Que nenni. La seule mort vraiment notable a été spoilée par les bandes-annonces et ne m’a procuré aucune émotion, sinon le soulagement. Faut dire que ceux qui me suivent depuis un moment savent que j’attendais ça depuis des années.
La conclusion, vraiment ?
Avec le recul, on peut se dire que la Fox avait prévu de continuer à faire d’autres films avec les X-Men et que Dark Phoenix n’est qu’une simple itération de plus comme Apocalypse pour engranger du pognon. Mais cela contredit les paroles de son réalisateur. De plus, il a connu des reshoots assez conséquents ayant fait grimper la facture jusqu’à 200 millions de dollars (ça ne se voit pas du tout). Du coup, je m’étais dit qu’ils en avaient profité pour tout faire péter. Sauf que non…
En fait, je ne le trouve pas mauvais. Seulement moyen. Rien ne sort vraiment de lot. Tout est calibré gentiment. Évidemment, on se focalise sur la Jean Grey de Sophie Turner. Alors, je vous préviens, si les adolescents qui s’apitoient sur eux en pleurnichant vous agacent, passez votre tour.
Où est passé le Phénix ?
Quant au Phénix en question, cette fameuse force cosmique légendaire. Déjà, première incohérence. Dans Apocalypse, Jean tue En Sabah Nur en déployant la Force du Phénix. Dans Dark Phénix, elle la récupère après une petite balade. Euh… Après bon, c’est tellement le bordel dans l’univers des mutants que je vais juste me contenter de tiquer.
Revenons à la fameuse force cosmique. Je m’attendais vraiment à ce que le Phénix parle avec Jean pour la manipuler, comme dans les comics quoi. Au point de voir en Jessica Chastain, son avatar humain (toujours avec des talons, même quand c’est galère) comme l’Intelligence Suprême le faisait dans Captain Marvel. Mais non, le Phénix, c’est un peu le nuage Galactus dans Les Quatre Fantastiques et le Surfer d’argent. Quelle déception !
Climax sans émoi
Tout comme la fin. Il a été dévoilé que le climax a été retourné car trop proche d’un autre film Marvel sorti récemment. Pas compliqué de deviner lequel. Captain Marvel. Au final, on termine dans un petit bois sur une scène d’action minimaliste à coup de « non, ce jouet est à moi » avec les deux protagonistes qui tirent le jouet chacun de leur côté pour s’en accaparer. Pour la fin en fanfare, on repassera. Et encore, ça aurait pu être cool sinon niveau émotion, il y avait quelque chose. Mais là, encore une fois, c’est le néant. En même temps, il faut dire qu’on n’aura pas vraiment eu le temps (ou l’envie) de s’attacher aux personnages. Encore moins, à la Jean de Sansa Turner.
Bref, il n’y a pas grand-chose à dire de plus sinon que ça m’a bien fait marrer de voir le Fauve jouer à Hulk et le cliché ridicule avec le restaurant parisien portant le nom « Aux vieux copains ». Petit coup de cœur pour le caméo de Quentin Quire. C’est un de mes personnages préférés dans les comics récemment.
Par Christophe Menat ravi de refermer le livre des X-Men de la Fox, le6 juin 2019.
Conclusion
Avec le douzième et dernier film X-Men sous le giron de la Fox, je m’attendais à vivre une conclusion épique ou au moins tragique. Une fin en apothéose. À la place, il ne s’agit que d’un simple film, pas mauvais, mais moyen. Le tout se regarde sans déplaisir, mais sans vrai plaisir non plus. Aussi, c’était bien la peine de refaire la saga du Phénix Noir si c’est pour nous offrir un film très sensiblement proche de X-Men : L’Affrontement final. Bref, une grande saga s’achève non pas sous les applaudissements ou les pleurs, mais dans l’indifférence.
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5/10 |