Critique : Godzilla II – Roi des Monstres

Courte vie au roi

Fiche

Titre Godzilla II – Roi des Monstres Titre VO Godzilla: King of the Monsters
Réalisateur Michael Dougherty Scénaristes Michael Dougherty, Zach Shields
Acteurs Vera Farmiga, Kyle Chandler, Millie Bobby Brown, Ken Watanabe, Sally Hawkins, Ziyi Zhang, O’Shea Jackson Jr., Aisha Hinds
Date de sortie 29 / 05 / 2019 Durée 2h 12
Genre Action, Aventure, Fantastique, Science fiction Budget 200 000 000 $

L’agence crypto-zoologique Monarch doit faire face à une vague de monstres titanesques, comme Godzilla, Mothra, Rodan et surtout le redoutable roi Ghidorah à trois têtes. Un combat sans précédent entre ces créatures considérées jusque-là comme chimériques menace d’éclater. Alors qu’elles cherchent toutes à dominer la planète, l’avenir même de l’humanité est en jeu…

Critique

Troisième film du MonsterVerse de Legendary après Godzilla et Kong : Skull Island, Godzilla II: Roi des monstres débarque avec non pas un Kaiju, ni deux et encore moins trois, mais une dizaine ! Ben ouais, ce n’est pas le roi des monstres pour rien. En plus, au scénario et à la réalisation, on retrouve Michael Dougherty, auteur des sympathiques Trick ‘r Treat et Krampus.

À fond, d’entrée de jeu

Surprise (ou pas), contrairement au film de Gareth Edwards, il n’est pas question d’attendre la fin du film pour avoir Godzilla dans toute sa splendeur. D’entrée de jeu, cette suite balance des images où le roi des monstres se tape des poses de beau gosse.

L’introduction est d’ailleurs réussie en nous présentant un trio familial qui annonce des personnages plus attachants que ceux insipides du premier opus. Du premier, je fais quand même exception des personnages de Bryan Cranston et du duo Sally Hawkins / Ken Watanabe. D’ailleurs, bonne nouvelle, ces deux-là sont de retour.

Puis ça merde.

Ces parasites d’humains

On nous introduit un MacGuffin insupportable (l’ORCA) qui rend les humains bien plus maîtres de leur destin. Déjà que ça me cassait les couilles dans le premier de devoir délaisser les Kaijus pour des humains dont je me fichais éperdument. Dans cette suite, c’est encore pire tant le scénario accumule les clichés, les twists et les situations ridicules avec, pour bien enfoncer le couteau dans la plaie, un discours moraliste. Résultat, les humains y ont beaucoup trop d’importance à mes yeux. Pire, ça démystifie l’aura des Kaijus.

Moi, si je suis allé voir Godzilla II: Roi des monstres, c’est pour voir des monstres se mettre sur la tronche. Du coup, quand un combat commence, je piaffe d’excitation. Les premières attaques sont lancées. Oh ouais, ça va castagner, comme dirait la Chose. Bam, le réalisateur coupe sur les humains en train d’essayer d’échapper aux débris laissés par le combat.

La rage ! Mais qu’est-ce qu’on s’en branle !!! Pour le premier combat, ça passe. Avec le second, ça commence à bouillir intérieurement. Pas de bol, ça ne s’arrête jamais et j’ai fini avec des sacrées envies de meurtre. Vas-y, Godzy, tu ne veux pas « malencontreusement » écraser tous ces humains, histoire qu’on puisse en être débarrassé ?

L’anti Godzilla d’Edwards

Pour couronner le tout, la réalisation, malgré certains jolis plans et encore rien au niveau de Godzilla et de mon coup de cœur Kong: Skull Island, est prodigieusement agaçante. Il y a trop de volonté de faire stylé.

Par exemple, on nous offre un plan sur deux Kaijus en combat, la caméra dézoome et on se retrouve avec un effet caméra de surveillance. La caméra continue de dézoomer et on se retrouve dans le QG des humains. C’est cool quand c’est une ou deux fois, mais ce genre de trucs arrive trop souvent. Ça casse la dynamique des scènes d’action.

J’ai comme l’impression qu’ils ont tellement peur de reproduire le rythme lancinant de Godzilla qu’ils font tout pour en avoir un en mouvement constant. Sauf qu’il n’y a pas le talent de Jordan Vogt-Roberts… Bref, on ne nous laisse jamais le temps d’admirer les plans. C’est con parce que la photographie est superbe.

Un peu de positif

Il y a quand même des points que j’ai apprécié (et heureusement).

Déjà, c’est toujours un régal quand les Kaijus se déchaînent que ce soit Mothra, Rodan, Ghidorah (même si sa première apparition fait cheap question images de synthèse) et évidemment Godzilla. Quand le film délaisse les humains pour se concentrer sur les forces de la nature, j’en ai enfin pour mon argent. Ma scène préférée est lorsque Godzilla fonce sur le laboratoire de Monarch. Il n’y a pas beaucoup d’action, mais c’est posé, stylé et le Kaiju fait frissonner.

Allez, il y a quand même de la réussite chez les humains. Une scène émouvante et puissante avec le Docteur Serizawa (Ken Watanabe). Mais c’est tout. Pour me marrer, je remarque qu’il s’agit d’une des rares scènes où la réalisation semble prendre son temps au lieu de rusher comme un malade.

J’ai beaucoup aimé aussi quand le film prend le temps d’explorer la mythologie des monstres via le(s) personnage(s) de Ziyi Zhang. Dommage que ce soit trop abrupt et mis en retrait au détriment du pathétique et désespérément gênant Mark Russell (Kyle Chandler).

Par Christophe Menat inquiet pour Godzilla vs Kong, le4 juin 2019.

Conclusion

Si je vais voir Godzilla II: Roi des monstres, ce n’est pas pour le scénario, mais pour voir des Kaijus se mettre sur la tronche. Alors quand on ne cesse de mettre en avant les humains, même pendant les scènes d’action, ça commence à m’agacer. Mais alors quand, en plus, il ne s’agit que d’un ramassis de clichés sur pattes prétexte à des situations ridicules, j’ai des envies de meurtre. Quelle déception ! Le symbole même du scénario tellement mauvais qu’il finit par dégoûter du reste. Surtout après Godzilla et Kong: Skull Island. Espérons que Godzilla vs Kong redresse la barre même si son réalisateur m’inquiète.

+

  • Des bonnes scènes d’action…
  • Scène hommage de Ken Watanabe
  • Look des nouveaux Kaijus

  • … même si la réalisation et le montage en gâchent beaucoup
  • Beaucoup trop d’importance donnée aux (trop nombreux) humains
  • Scénario pillant dans le pire d’Hollywood
  • Montage bordélique
4/10
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