Critique : Wicked

Wicked, j’en ai entendu parler de loin (comme la plupart des gens, j’imagine) pour le roman et surtout la comédie musicale. Concernant son adaptation cinématographique, la bande-annonce m’avait l’air sympathique, mais sans plus. Du coup, j’ai été surpris par son excellente performance au box-office. Notamment américain. Mais en fait, si j’avais réfléchi un peu, c’était logique. Le souci, c’est que j’avais encore en tête la dernière tentative hollywoodienne d’adaptation d’une comédie musicale à succès. C’était en 2019, avec le traumatisant Cats (2,8/10 sur IMDb, ça ne s’invente pas). À côté de ça, les retours, presse et public, sont bons. Bref, il fallait que j’enfourche le balai, surtout que j’étais encore dans un mood de sorcière, merci Agatha !

Deux détails à noter : il s’agit d’une première partie (sur deux) et elle dure deux heures quarante. Je ne vous cache pas que j’ai un peu senti la durée, mais beaucoup moins que je ne m’y attendais. Probablement aidé par le fait que je suis tombé sous le charme de cette adaptation portée par deux actrices extraordinaires.

« Le ‘Ga’ est muet »

Logiquement, je devrais commencer par parler de l’Elphaba de Cynthia Erivo, mais je suis trop pressé de clamer tout mon amour pour la Glinda d’Ariana Grande. Vu que cette dernière est connue pour être chanteuse, je ne m’attendais pas à une performance mémorable. C’est même l’inverse, je m’attendais à être gêné (un peu comme devant Christina Aguilera dans Burlesque, 2010). Monumentale erreur. L’actrice est subjuguante. J’ai trouvé sa Glinda hilarante. Il y a plein de petits détails, comme la posture ou le côté décalé, qui rendent le personnage phénoménal dans le registre comique. Je ne connais pas du tout Ariana Grande, donc je ne sais pas si elle est comme ça de base, mais en tout cas, sa Glinda, je valide à 100 %.

Pour Cynthia Erivo, on est dans un registre plus classique, à la Mercredi. D’ailleurs, devant Wicked, difficile de ne pas penser à la série Netflix, mais le film est bien plus drôle et réussi. Et en plus, vu qu’il est sorti en premier, Mercredi a visiblement beaucoup pompé sur Wicked (il y a même la danse). Bref, la méchante sorcière de l’Ouest est un personnage fascinant, en plus d’être (étonnamment) drôle et émouvant. Au passage, énorme coup de cœur pour son climax. La classe ! Elphaba est prête à rejoindre sa cousine éloignée Gamora dans le MCU.

À dos de cheval

Personnage surprise (je rappelle que je ne connais pas du tout l’histoire, dès lors, je suis très pressé de découvrir la deuxième partie), le Fiyero de Jonathan Bailey. Je fais une petite pause anecdote pour en sortir une aux fans de la série La Chronique des Bridgerton. Le cheval de Jonathan Bailey dans Wicked est le même que celui que l’acteur chevauche dans la série Netflix. Bailey ressent une telle connexion avec le cheval, Jack, que quand il a su que son personnage avait un cheval, il a demandé à avoir le même.

Bref, dans le rôle classique du prince, Bailey livre une excellente performance pour offrir un personnage rafraîchissant. J’ai adoré sa chorégraphie dans son premier numéro musical. Dans un registre moins marquant, on notera les performances de Michelle Yeoh et Jeff Goldblum.

Des décors monumentaux

Quant à l’histoire, j’ai été captivé du début à la fin. J’ai adoré le début, avec sa liaison à Le Magicien d’Oz et la perspective d’offrir une nouvelle vision de cette histoire, même devenue un classique, comme en témoignent Maléfique (2014) et Cruella (2021).

Coup de cœur aussi pour les extraordinaires décors. On sent une vraie volonté d’éviter au maximum les fonds verts. Pour le coup, c’est une grosse réussite, tant il est difficile de ne pas laisser notre regard flâner dans les décors au lieu de se concentrer sur ce qui se passe au premier plan. On n’oublie pas non plus les excellents numéros musicaux, mais bon, de ce côté-là, il n’y avait pas trop de surprise vu le matériau d’origine.