Le slasher rafraîchissant
Fiche
Titre | Velvet Buzzsaw | Titre VO | – |
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Réalisateur | Dan Gilroy | Scénariste | Dan Gilroy |
Acteurs | Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Zawe Ashton, Toni Collette, Natalia Dyer, John Malkovich | ||
Date de sortie | 01 / 02 / 2019 (Netflix) | Durée | 1h 53 |
Genre | Horreur, Mystère, Thriller | Budget | – |
Un critique redouté, une galeriste glaçante et une assistante ambitieuse s’emparent des tableaux d’un peintre récemment décédé… avec des conséquences funestes. |
Critique
Pourquoi aller au cinéma quand Netflix nous attend au chaud à la maison ? C’est la question que je me suis posée en découvrant Velvet Buzzsaw. Quand même, on parle d’un film écrit et réalisé par Dan « Night Call » Gilroy avec Jake Gyllenhaal, Rene Russo (épouse à la ville de Gilroy depuis 1992 – l’année de L’Arme fatale 3 / c’est Odin qui fait la gueule), Toni Collette, Zawe « Fresh Meat » Ashton, Natalia « Stranger Things » Dyer et John Malkovich. Bref, pas un truc qu’on imaginerait sortir directement en vidéo. Mais, ça, c’était avant.
Un slasher classique dans un cadre rafraîchissant
Clairement, ça ne vaut pas le premier film de Dan Gilroy, Night Call. Néanmoins, il a ses qualités. Tout d’abord, il s’agit d’un slasher surnaturel assez classique avec un boogeyman atypique. La structure de ce film n’a rien de surprenant : introduction des personnages puis les meurtres amusants s’enchaînent (dommage quand même que la bande-annonce montre tout – un mauvais point pour Netflix) jusqu’au générique de fin. La particularité de Velvet Buzzsaw, en dehors de son titre atypique, concerne ses protagonistes et son milieu. Exit l’habituelle bande de copains ou famille se retrouvant dans un coin désert (sans réseau, très important ce détail !) pour se faire charcuter par le taré du coin. On pénètre ici dans le milieu de l’art.
Deux acteurs en particulier semblent beaucoup s’amuser avec leur personnage : Jake Gyllenhaal et Toni Collette. Les deux doivent pourtant composer avec beaucoup de clichés, mais arrivent à les assimiler avec brio pour qu’ils en deviennent fun. Voir Jake Gyllenhaal jouer au maniéré a ce je ne sais quoi jouissif. Bref, il m’a amusé. Je n’oublie pas non plus la Nancy de Stranger Things (Natalia Dyer) en scream queen bloquée dans un amusant comique de répétition. Dans un registre plus sérieux, mais tout aussi réussi, on peut compter sur Rene Russo et Zawe Ashton.
Comprendre Velvet Buzzsaw
En gros, Velvet Buzzsaw est un slasher assez classique ponctué de meurtres sympathiques avec de supers acteurs et surtout un cadre qui change. Bref, on passe un bon moment, mais rien d’inoubliable. Néanmoins, le film n’oublie pas de faire une critique du système hollywoodien où, souvent, le pognon passe avant l’art.
Attention, on rentre dans un cadre où ça spoile, à ne pas lire si vous avez prévu de voir le film. Matez-le puis revenez.
Superman Lives… but dies before his birth
L’origine de Velvet Buzzsaw trouve ses racines dans un cadre comicbookien. Plus précisément le film annulé de Tim Burton, Superman Lives, avec Nicolas Cage en Clark Kent (?!) et Chris Rock en Jimmy Olsen (re ?!). En effet, Dan Gilroy en avait écrit le scénario. Il a même travaillé à fond sur le projet pendant un an et demi. Malheureusement, le film a été annulé à deux semaines du début du tournage. Raison : « le budget était trop chaud ».
Inutile de préciser que l’auteur en a été bien dégoûté ! Cela coïncide avec la scène survenant durant le générique de fin où le personnage de John Malkovich ne cesse de dessiner sur le sable même si les vagues effacent ses dessins. Après la mise à mort de Superman Lives, Dan Gilroy s’est retrouvé sur une plage à Santa Monica : « Je regardais les vagues et je me disais : ‘Je pourrais aussi bien descendre et écrire des mots sur le sable et laisser les vagues les laver.' ».
La vengeance est un plat (artistique) qui se mange froid
Bref, on retrouve cette volonté de se venger dans le film du jour où ceux qui sont assassinés sont ceux qui ont voulu exploiter l’art pour se faire du pognon. Ça casse pas trois pattes à un canard comme message, mais c’est sympathique.
Par Christophe Menat qui n’ose pas trop critiquer le film car il tient à la vie, le7 février 2019.
Conclusion
Difficile d’être surpris par Velvet Buzzsaw tant les codes du slasher surnaturel sont respectés. Néanmoins, le film offre un cadre rafraichissant en se posant dans le milieu de l’art et en offrant des protagonistes bien loin des clichés du genre (pas un seul ado à la ronde, que ça fait du bien). En bonus, une critique du système hollywoodien via un comic book movie mort avant d’être né : Superman Lives.
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6/10 |