Critique : Thunderbolts* (sans spoilers)

Après le décevant Captain America : Brave New World (2025), on pourrait croire que j’avais des craintes pour Thunderbolts*. Mais non. Au fond de moi, je savais qu’on allait avoir droit à un bon film (rien à voir avec le mème « MCU is dead, MCU is back, MCU is dead, MCU is back »).

Pour preuve, les différentes bandes-annonces ont volontairement minimisé l’importance de Bob. Les fans des comics savent qu’il ne faut pas négliger ce personnage, mais le grand public ? Si Marvel Studios se sent confiant au point de masquer ce perso, ça veut dire beaucoup de chose. Red Hulk n’avait pas eu le droit à ça.

En plus de ça, avant la séance, j’ai pu voir la moyenne Rotten Tomatoes. Avec 88 % pour 113 critiques, on n’est clairement pas sur les pas de Brave New World (48 % pour 336 critiques).

Bref, il y avait des indicateurs positifs.

Malgré tout, je ne m’attendais certainement pas à kiffer autant Thunderbolts*.

Quand la formule MCU fonctionne, elle cartonne

Clairement, j’ai adoré. Il a tout ce que j’aime chez Marvel Studios. À ce niveau, il est certainement celui qui renoue le plus avec la formule de ses meilleurs longs-métrages : du cœur, du fun et des surprises. C’est pour ce genre de mélange que j’adore le cinéma.

On pouvait se poser la question de qui allait s’intéresser à cette équipe de bras cassés au point de payer une place de cinéma ? En effet, quand on regarde l’équipe dans son ensemble, il manque d’icônes super-héroïques marquantes. Mais n’est-ce pas ce qu’on disait des Gardiens de la Galaxie ? En plus, ils avaient un arbre.

Le dard de la nouvelle Veuve pique au cœur

Mais, ces Thunderbolts ont Yelena Belova, la nouvelle Black Widow. Marvel Studios avait misé sur Captain Marvel pour prendre le lead du MCU, comme l’avaient fait Iron Man ou Captain America, sans oublier Thor. Mais Captain Marvel (même si je l’adore) peine à convaincre le grand public, tout comme le nouveau Captain America. Au moins, il reste Thor, même si Love & Thunder semble avoir égratigné son image. Par contre, une étoile inattendue s’est illuminée au milieu de tout cela : Yelena Belova. Jouée par Florence Pugh.

Elle était déjà merveilleuse dans Black Widow (2021) et avait fait une apparition marquante dans la série Hawkeye (2021). Dans Thunderbolts*, pour moi, elle confirme qu’elle est une figure sur laquelle on peut compter pour représenter le MCU. Elle est tout simplement son cœur et forme avec Bob un formidable duo. À noter également une très émouvante scène avec David « Red Guardian » Harbour.

Bref, avec Thunderbolts*, Yelena Belova est devenue un de mes personnages préférés du MCU.

Le crossover des losers

Mais elle n’est pas seule. À la manière des Avengers ou des Gardiens de la Galaxie, chaque membre compte. Évidemment, les temps alloués ne sont pas les mêmes, mais il y a un effort de fait pour chacun des membres. De plus, à la différence des Gardiens, Thunderbolts* sonne comme un crossover, vu que chaque membre a déjà été introduit auparavant.

On ne présente plus le Soldat de l’Hiver (Sebastian Stan, toujours aussi formidable et qui peut se targuer d’être apparu dans chacune des Phases du MCU – je crois d’ailleurs que c’est le seul) qui retrouve toute son aura badass. Red Guardian avait marqué les esprits dans Black Widow. Ici, il est dans la même lignée, avec un côté bouffon très drôle, mais toujours ce petit côté tragique qui permet de ne jamais le ridiculiser. Une belle réussite, sans oublier sa superbe scène avec Yelena.

Ghost et John Walker marquent moins (même si j’aime beaucoup la scène tragique de John Walker), mais je les ai beaucoup apprécié grâce à leur charisme et leur côté bad ass. Ghost a clairement glow up depuis Ant-Man et la Guêpe (2018). Tandis que John Walker bénéficie de son introduction dans Falcon et le Soldat de l’Hiver.

La veep fontaine

Je ne parlerai pas de Bob car son intrigue a été préservée par le marketing, donc je le réserve pour ma critique avec spoilers. Juste qu’il est formidable, à la hauteur de ce que j’attendais. Par contre, je peux parler de Valentina Allegra de Fontaine. Julia Louis-Dreyfus nous livre une performance digne des magistrales performances de la série Veep (2012 – 2019), dont on retrouve certains éléments (impossible que ce ne soit pas fait exprès). Après plusieurs apparitions plus ou moins courtes (Falcon et le Soldat de l’Hiver, Black Widow et Black Panther : Wakanda Forever), madame Fontaine a enfin un rôle plus conséquent.

Bref, au niveau du casting, c’est une grosse réussite et la réunion provoque des étincelles façon Breakfast Club (1985), car l’alchimie est présente. C’est juste fendard, quand tout le monde s’engueule. Mais il y a également un travail de fait sur la psychologie des personnages (si je m’interrogeais sur la pertinence d’associer Sentry/The Void avec les Thunderbolts, après coup, ça coule de source ; la fameuse bonne idée qui permet un excellent film). Tout est fait pour rendre l’équipe attachante, car elle a ses failles. Une équipe parfaite n’intéresse personne.

Deux acharnés à l’œuvre

Au niveau de la réalisation de Jake Schreier, beaucoup de bonnes choses. Déjà, les images numériques ont été réduites au strict minimum. La promotion avait mis l’accent sur les effets pratiques, et le résultat final le confirme. Dès lors, les scènes d’action sont très appréciables (car spectaculaires). C’est clairement d’un autre niveau que Brave New World. Naturellement, vu l’antagoniste, des images de synthèse ont été impliqués, mais ça reste toujours en mode « on en veut le moins possible ».

Là, où le mec réussit impeccablement son coup, c’est quand il plonge dans la psyché de ses personnages. Nulle surprise vu son excellent travail avec la saison 1 de la série Acharnés (où on retrouve d’ailleurs la scénariste Joanna Calo – pas un hasard), dont il a réalisé six épisodes. Je serais Marvel Studios, j’essaierais de lui confier un autre projet, car il est clairement un bon réalisateur. Un réalisateur avec de bonnes idées et une vision !

P.S. : Deux scènes au générique de fin.