Vous ne regarderez plus votre steak de la même façon
Titre original: Dread
Date de sortie DVD/Blu-ray : 1 mars 2011
Basé sur la nouvelle Dread de Clive Barker
Écrit et réalisé par Anthony DiBlasi
Avec Jackson Rathbone (la saga Twilight), Shaun Evans, Hanne Steen et Carl McCrystal (à part Jason, les autres n’ont fait que des séries et films obscurs donc je ne cite pas).
Interdit aux moins de 16 ans
Direct-to-Video
Long-métrage américain, britannique
Genre : Drame, Horreur, Thriller
Durée : 1h48
Quaid, étudiant en philosophie, se lance avec deux camarades dans la réalisation d’un film pour étayer sa thèse sur les peurs les plus profondes de l’être humain. Ce projet va faire ressurgir chez lui des traumatismes liés à son passé.
La critique
Troisième épisode du renouveau Clive Barker au cinéma après l’excellent Midnight Meat Train et le mauvais Livre de Sang. Par contre, point de fantastique pour cette adaptation d’un des très rares écrits dénués de fantastique parmi les œuvres de Barker.
Dans Terreur, on suit le périple de trois jeunes qui décident de faire un reportage sur la terreur. On retrouve donc une idée déjà vue dans le terrifiant Candyman mais le sujet est moins bien exploité. La faute à des acteurs amateurs qui ont un peu de mal à densifier leurs personnages à l’exception de cette jeune fille dévorée par une tache de naissance (recouvrant 50% de son corps).
J’ai beaucoup galéré pour m’accrocher au début du film. J’ai été limite sur le point d’arrêter le visionnage en me disant que finalement Midnight Meat Train était une exception dans ce projet consistant à adapter le max d’œuvres de Barker avant que le public (et les fans) en aient marre.
Dans Midnight Meat Train, il y avait l’excellent Bradley Cooper, le beau gosse de Very Bad Trip et Limitless et surtout un Vinnie Jones (ancien footballeur professionnel réputé pour être un boucher et reconverti au cinéma, on l’a notamment vu dans 60 Secondes Chrono) imprégné d’une aura terrifiante et envoûtante (chacune des scènes où il apparaît est un régal).
Or ici, on n’a que trois jeunes et surtout pas de vrai méchant si ce n’est ce tueur survenant durant les cauchemars d’un des héros pour une des meilleures scènes du film. C’est bien le gros problème de Terreur, c’est que les enjeux prennent trop longtemps pour se mettre en place. Ce n’est qu’à la dernière demi-heure qu’on saisit où le réalisateur veut en venir en poussant ses personnages à combattre leur terreur. Pour la même trame, Saw mettait 5 minutes avant de lancer les festivités.
Mais une scène sauve tout le film. Durant ce passage, l’héroïne est confrontée à sa pire terreur :Spoiler
violée par son père, un ouvrier travaillant dans un abattoir. Elle en a tiré un dégoût de la viande dont le parfum lui rappelle celui de son progéniteur. Afin d’observer le comportement des individus face à leur pire terreur, le méchant l’enferme dans une pièce avec pour seule nourriture… de la viande. Bien sûr, il se passe plusieurs jours avant qu’elle ne décide de se servir mais le réalisateur n’oublie pas auparavant de nous faire un gros plan sur la viande dont on voit l’état de décomposition avancé (accéléré par la chaleur) et les asticots y remuer. Lorsque la fille dévore la viande (et jusqu’au bout) est un pur moment d’empathie, j’ai presque été sur le point de vomir (je n’avais pas eu cette effet depuis la scène du mec noyé dans les tripes de cochons dans Saw 3).
Le film est assez intéressant pour cette dernière partie où le tueur (un gros lâche tout de même) tel Jigsaw observe le comportement des gens face à leur terreur afin d’essayer d’y trouver un moyen d’affronter les siennes.
Le blu-ray
La qualité de l’image est bonne et donnée importante vu que le film se passe en grosse majorité dans la pénombre, les contrastes sont nickels et saisissants.
Au niveau sonore, on a des pistes VF et VO en DTS-HD Master Audio 5.1 et rien à redire de ce côté-là.
Au rayon des bonus, c’est classique :
– Face à la peur : les coulisses du tournage
– Scènes Coupées
– Bandes Annonces des trois films de la saga Livre de Sang
Mais c’est surtout celle-là qui est excellente : Rencontre avec Clive Barker et Anthony DiBlasi. On y voit le réalisateur et l’auteur débattre à propos du film (même si ça reste un peu promotionnel, c’est intéressant loin des sempiternels clichés). Clive Barker y est mal en point, ce qui ne l’empêche pas de fumer un gros cigare, mais nous livre des petits bijoux de commentaires dont un démontage dans les règles de Transformers 2 et de Saw (qu’il ne nomme pas, la classe toujours).
Plutôt moyen, le film, sur un sujet intéressant trop peu exploité (il sert plus de prétexte), n’est sauvé que par une excellente scène (définie dans la partie spoiler). Un ersatz de ces films voyeurs (dérivé de Saw) déjà vu des milliers de fois.
Sa scène culte : la scène définie dans la case spoiler.
Film : 4/10
Un bon blu-ray.
Image : 8/10
Son : 7/10
Bonus : 6/10