Critique : Stranger Things 4

Attention, cette critique contient des spoilers…

Stranger Things 4. J’avoue avoir hésité avant d’écrire la critique. Car je n’ai pas envie de me prendre des seaux de merde dans les commentaires. Déjà qu’avec la saison 3 de The Boys, c’était limite-limite… Mais là, c’est pire à mes yeux. Malgré tout, je tente quand même. Je ne pourrais pas dire que je ne me suis pas prévenu.

Version ultra méga longue

Déjà, en toute franchise, j’ai mis un temps FOU à finir la série. C’est long. Beaucoup trop long. Beaucoup trop. Beaucoup, beaucoup trop.

J’ai fait le calcul :

• Stranger Things  : 405 minutes (6 heures et 45 minutes)
• Stranger Things 2 : 467 minutes (7 heures et 47 minutes)
• Stranger Things 3 : 449 minutes (7 heures et 29 minutes)
• Stranger Things 4 : 782 minutes (13 heures et 2 minutes)

D’accord, j’ai compté les deux parties de la saison 4 ensemble, mais sachant que la deuxième ne fait « que » 235 minutes (3 heures et 55 minutes), bon… Bref, la quatrième saison fait presque le double de la durée de la première saison. Ça se joue seulement à 28 minutes. Une différence juste ÉNORME.

Je ne sais pas vous, mais je l’ai ressenti sévère. Il fallait vraiment que je me force à lancer chaque épisode. Et c’est un mec ayant donné les notes de 10/10, 9/10 et 9/10 aux trois saisons qui le dit. Oui, même la saison 3 ayant mal été critiquée, je l’ai adoré !

Détachement émotionnel

Sur cette saison, c’était souvent un supplice. Je dis direct, j’ai regardé la plupart des épisodes en deux ou trois fois. Je ne sais pas si ça a cassé l’empathie, mais je me suis surpris à n’en avoir presque aucune sur cette saison. Attention, je ne dis pas que j’ai lâché quelques larmes, car heureusement, il y a des moments forts. Prévisibles, certes, mais peu importe car ça fonctionne. À ce jeu, la MVP est clairement Maxine. Sadie Sink balaie tous ses confrères. Même Millie Bobby Brown. Ses dernières paroles m’ont déchiré le cœur. Sa détresse était glaçante.

Autour d’elle, c’était très moyen. En fait, j’ai trouvé que ça tournait beaucoup en rond. Avec comme cerise sur le gâteau, une Eleven à lever les yeux au ciel. C’est simple, on régresse, mais depuis le début. Le problème principal, à mes yeux, c’est qu’il y a beaucoup trop de personnages.

Du coup, l’intrigue part dans tous les sens avec un peu (énormément ?) de recyclage. Les allers-retours entre chaque intrigue sont agaçants. Ça désamorce toute tension. Un coup, je vais en Russie. Oh, ça devient tendu, hop on va à Hawkins. Mince, là, ça sent pas bon. Boum, on bascule en Californie. Ah mais, il faut qu’on voit notre star Eleven, allons l’admirer dans le bunker. Et rebelote. Une boucle sans fin. Dès lors, j’ai eu l’impression de prendre de la hauteur et de me détacher des personnages au lieu de suivre les événements à leurs côtés. Comme si je regardais des fourmis en train de se débattre. 

Nez qui coule

Ok, l’emballage est superbe. Avec un joli nœud. La photographie est excellente comme d’habitude. La caméra s’amuse beaucoup à faire des balades dans la scène (surtout quand les Duffer sont à la réalisation). Les effets spéciaux, bon, là, c’est le yoyo, mais on est sur une série, ambitieuse de surcroît, donc je ne vais pas trop être regardant et faire semblant de ne pas avoir vu les très nombreux fonds verts et doublure numériques parfois discutables. Juste une mention spéciale à l’évasion absolument dégueulasse de Maxine des mains de Vecna.

Malgré tout, l’action ne m’a jamais pris aux tripes. Encéphalogramme plat. Il faut dire qu’on a sans cesse du recyclage. Peu de réelles nouveautés. En gros, on tend la situation au max. Au moment où ça va éclater. On sort l’atout Eleven, sa main levée et son nez qui coule (sérieusement, depuis le temps, son cerveau n’est pas entièrement vidé ?). Un schéma répété tellement de fois qu’il perd de sa substance.

Le méchant cliché absolu

Du côté du méchant. C’est la déception. Alors que Vecna m’emballait à mort au début grâce à son design de toute beauté. Il m’a très vite gonflé. D’un, son twist, je l’ai deviné beaucoup rapidement. De deux, pourquoi faut-il que les méchants n’aient pas de nez ? De trois, mais putain, qu’est-ce qu’il cause. C’est le genre insupportable. Ceux qui s’écoutent parler. Ceux qui se branlent en faisant étalage de leurs plans machiavéliques tout en prenant suffisamment de temps afin d’en laisser aux héros pour mettre à mal son plan. Le Flagelleur Mental était incroyablement badass, Vecna pfffff. Plusieurs fois, j’avais juste envie de lui dire : « Ta gueule. Juste, ta gueule ! ». En plus, il va revenir sur la saison suivante en mode Voldemort. Ou plutôt Team Rocket. Quelle déception.

Il y a bien un truc que j’ai aimé avec Vecna. C’est qu’il pose quelques explications sur le monde à l’envers et sur les événements survenus à Hawkins. J’ai vibré devant le plan où il crée le Flagelleur Mental.

Quand le MVP de la saison 3 devient le plus nul de la saison 4

Avant de boucler, parce que j’en ai un peu marre (quand je dis que je n’en pouvais plus, je ne déconne pas), un petit mot concernant Robin. Mais qu’est-ce qu’elle est devenue nulle ! Je l’avais adoré dans la saison 3, mais là, je l’ai trouvé insupportable. À balancer des répliques moisies à la pelle. Vecna 2. « Ta gueule. Juste, ta gueule ! ». Bon, j’avoue avoir bien aimé sa love story. C’était tout mimi.

Allez, encore un truc parmi les nouveaux. Le pote de Jonathan, c’est poubelle direct sans oublier de la vider. Eddie Munson était cool au début et à la fin, un peu lourd la majorité de la saison, mais il a la scène la plus mémorable de Stranger Things 4. Inutile de préciser quelle scène, hein. Dommage que le montage ait foutu du plomb dans l’aile de l’épique. M’enfin quoi. Il faut rester sur lui pendant toute la chanson Master of Puppets. Pas couper toutes les deux minutes.

Va falloir se sortir les doigts du…

Dans le style Billy, il y avait Jason Carver. Le perso faisait un peu recyclé, mais j’ai trouvé qu’il amenait un côté flippant que jamais Vecna n’a réussi à atteindre. Ni même à toucher du doigt. Pour terminer, pour de vrai, cette fois-ci. Le final est quand même foiré. Si les émotions sont là entre la “mort” de Max, la discussion entre Dustin et l’oncle d’Eddie et les retrouvailles entre Eleven et Hopper. Le suspense est aux abonnés absents. L’épique également. Le fight entre Eleven et Vecna m’a fait l’effet d’un pétard mouillé.

D’ailleurs, Eleven, ça commence à devenir l’excuse un peu trop facile. Tout comme le côté totalement WTF de la série. Ça n’a jamais été réaliste, mais là, je trouve que ça commence à dépasser mes limites de l’acceptable. Ça devient strictement n’importe quoi. Le monde à l’envers qui était un endroit hyper dangereux. Ben, le gang (rien à voir, mais mention spéciale à celui de Philadelphie) fait des aller-retours selon leurs envies. L’armée les poursuit et massacre tout le monde sur son passage, sur le sol américain de surcroît. Sans aucun problème. Papa est de retour. Je vais m’arrêter là parce que faire une liste prendrait beaucoup de temps. Autant que regarder la série.