L’épilogue d’Avengers : Endgame
Fiche
Titre | Spider-Man : Far From Home | Titre VO | – |
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Réalisateur | Jon Watts | Scénaristes | Chris McKenna, Erik Sommers |
Acteurs | Tom Holland, Zendaya, Jon Favreau, Marisa Tomei, Samuel L. Jackson, Jake Gyllenhaal, Cobie Smulders, Jacob Batalon, Tony Revolori, Angourie Rice, Martin Starr, J.B. Smoove | ||
Date de sortie | 03 / 07 / 2019 | Durée | 2h 10 |
Genre | Action, Aventure, Comédie, Science fiction | Budget | 160 000 000 $ |
L’araignée sympa du quartier décide de rejoindre ses meilleurs amis Ned, MJ, et le reste de la bande pour des vacances en Europe. Cependant, le projet de Peter de laisser son costume de super-héros derrière lui pendant quelques semaines est rapidement compromis quand il accepte à contrecoeur d’aider Nick Fury à découvrir le mystère de plusieurs attaques de créatures, qui ravagent le continent ! |
Critique
Après un Homecoming plutôt sympathique mais gâché, à mes yeux, par pas mal de défauts, j’espérais que Spider-Man : Far From Home donne l’opportunité au Tisseur de l’univers Marvel de franchir un cap. Après tout, Peter grandit.
Avant de commencer, il est très conseillé d’avoir vu Avengers: Endgame avant le film du jour, ne serait-ce parce qu’il a été officiellement déclaré comme le film qui clôt la Phase 3 de l’Univers Cinématographique Marvel. L’épilogue, en somme.
Dès lors, pour la suite de la critique, je considère que vous avez vu Avengers: Endgame, car sans aller jusqu’à spoiler Far From Home, il est tellement lié à ses conséquences qu’il est impossible d’en faire un article sans en aborder certaines. Pour rester soft, je ne vais aborder que les points qui ont déjà été divulgués par les bandes-annonces.
L’héritage de l’homme de fer
Naturellement, vu le lien entre Peter et Tony développé successivement dans Captain America: Civil War, Spider-Man: Homecoming, Avengers: Infinity War puis Avengers: Endgame, Far From Home (mine de rien, le cinquième film avec Tom Holland dans le rôle, il est désormais le plus capé des acteurs avec deux de plus que Tobey Maguire) aborde l’héritage comme un de ses plus gros thèmes.
Dès lors, on reste dans la logique du plan qui avait été établi suite à l’arrivée de Peter dans le MCU. Celui de le faire grandir, film après film, comme pour un certain sorcier avec une cicatrice sur le front. Civil War et Homecoming permettaient de découvrir un Spider-Man novice. Infinity War l’a propulsé un cran plus haut, mais il demeurait encore le protégé de Tony Stark. Maintenant que ce dernier n’est plus, il faut grandir.
J’ai trouvé ce thème justement traité. Mention spéciale pour l’émouvante scène que Holland partage avec Jon Favreau (la liaison Happy Hogan). J’en ai lâché une larme. En passant, et c’était relou, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir les yeux mouillés à chaque fois que Tony apparaissait à l’écran. Le deuil n’est pas fini.
À l’exception tout de même de ce maladroit montage Power Point au début du film. L’idée de départ était bonne. Il s’agissait de rendre hommage aux héros tombés tout en conservant le manque de maturité technique d’un lycéen. Néanmoins, en tant que fan, après avoir vécu (deux fois) l’éprouvant Endgame, je me suis senti un chouïa insulté.
Bref, j’ai adoré le passage de flambeau surtout qu’il est astucieusement mélangé à l’intrigue générale. Je n’arborerais pas cette partie dans cette critique dite sans spoiler, car impossible d’en parler sérieusement sans en dévoiler des points spoilants. Juste : « Mystério, c’est oui ! ». Bravo pour, contrairement à Homecoming, ne pas avoir tout dévoilé dans les bandes-annonces.
En voyage scolaire
La différence majeure entre ce Spider-Man et le précédent réside pour moi en une ambition plus élevée. En soi, c’est logique, car Peter grandit. Il murit et les enjeux s’élèvent en conséquence.
Malgré tout, et c’est un vrai bonheur pour moi, on retrouve un de mes points préférés d’Homecoming, les camarades de Peter. Les effets du Snap sont abordés, notamment via le personnage Brad Davis, et c’était plutôt bien vu (je me suis bien marré avec l’histoire du petit frère).
Bref, par un gigantesque coup de bol, les camarades les plus proches de Peter ont été snapés et tout le monde se retrouve au même âge. On reprend (presque) là où on s’est arrêté. MJ (Zendaya) était et demeure toujours un de mes personnages préférés. Ned (Jacob Batalon), alléluia, est beaucoup moins lourd. Plus surprenant, il est même le personnage le plus drôle à mes yeux. L’évolution de Flash Thompson (Tony Revolori) commence à se faire voir et c’est habilement mené sous une apparence anodine. N’oublions pas non plus les profs, entre monsieur Harrington (Martin Starr) et monsieur Dell (J.B. Smoove qui a connu une grosse promotion). Avoir tout ce joli monde dans le cadre d’un voyage scolaire dépaysant est agréable. Ça a ce petit côté léger bienvenu après le Endgame.
Grandir, jour après jour, film après film
On sent que les personnages grandissent, que les relations évoluent, et je pense que ça va devenir l’un des points forts de la saga de l’Araignée sous le giron de Marvel Studios. À condition que son partenariat avec Sony continue. Si ça se fait, quand on y reviendra des années plus tard, je pense qu’on aura tous une petite émotion pour avoir vu cette troupe grandir.
Quand je lis certains avis qui critiquent le fait que Peter soit un adolescent et pas un mec charismatique, je me demande pourquoi ils sont aussi pressés ? N’est-il pas agréable de voir ce Peter grandir, numéro après numéro, comme dans les comics ? Jusqu’à qu’il devienne l’ultime Spider-Man. Le plus important, comme nous l’a appris Robert Louis Stevenson, n’est-il pas le voyage plutôt que la destination ? Si vous n’êtes pas convaincu, il suffit de se remémorer de l’impact d’Avengers: Endgame. De la réplique « Avengers Assemble » sortie au meilleur moment possible alors que les fans ne cessaient de la réclamer.
Pour Tom Holland. Il est le meilleur Peter Parker. Il est Peter Parker. Celui maladroit. Celui qui doute. Celui qui est capable de mettre son intelligence scientifique à contribution (bordel, un passage du film m’a carrément fait sniffer une page des comics Spider-Man old school où il bricolait une arme pour battre son ennemi). Je n’arrive même pas à dire quoi que ce soit de négatif le concernant. Pour moi, il est Peter Parker ET Spider-Man. Point.
Menace d’un niveau supérieur
Spider-Man: Homecoming distillait quelques bonnes scènes d’action, notamment la séquence du ferry et le combat final contre le Vautour. Néanmoins, on restait à un niveau assez gentillet par rapport à ce que le MCU nous avait habitué. En soi, rien d’illogique, car il s’agit des aventures d’un super-héros de quartier.
Grâce à l’arrivée de la menace des Élémentaires, on passe un barreau dans l’échelle du spectaculaire. J’en ai même parfois été choqué. Le pire, c’est qu’on nous offre des séquences délicieusement épatantes dans la deuxième partie. Mais du lourd bien bandant / mouillant (la mention est à barrer selon votre sexe).
Sinon, j’ai été agréablement surpris par la réalisation de Jon Watts. Le réalisateur, seulement âgé de 38 ans et dont le précédent Spider-Man ne représentait que le troisième long-métrage et premier blockbuster de sa carrière, a franchi un petit palier. J’imagine que le gars est désormais plus à l’aise. Il grandit en osmose avec le personnage qu’il met en scène. Quelque part, le symbole est beau. En tout cas, c’est comme ça que je vois les choses vu la différence entre celui-ci et son prédecesseur.
Voilà, c’est tout pour cette critique sans spoiler. Rendez-vous à celle avec spoiler. Après avoir vu le film, obviously.
Par Christophe Menat excité pour la suite.
Conclusion
Si j’avais trouvé Homecoming sympathique, ça ne m’empêchait pas de regretter ses défauts. Heureusement, Spider-Man : Far From Home monte d’un cran et délivre une aventure qui gagne en maturité dans tous les domaines tout en conservant l’agréable fraîcheur de son prédécesseur. Bref, un meilleur film, un bon Marvel Studios et des beaux motifs d’espoir pour l’avenir de la saga si elle conserve la même voie. |
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8/10 |