Critique : Mickey 17

Live Die Repeat

Fiche

Titre Mickey 17 Titre VO
Réalisateur Bong Joon-ho Scénariste Bong Joon-ho
Acteurs Robert Pattinson, Naomi Ackie, Steven Yeun, Mark Ruffalo, Toni Collette, Holliday Grainger, Anamaria Vartolomei
Date de sortie05 / 03 / 2025 Durée2h 17
GenreAventure, Comédie, Fantastique, Science-fiction Budget118 000 000 $

Héros malgré lui, Mickey Barnes se tue à la tâche… littéralement ! Car c’est ce qu’exige de lui son entreprise : mourir régulièrement pour gagner sa vie.

Critique

Après le carton de Parasite (2019), on peut dire que le prochain film de Bong Joon-ho était particulièrement attendu. Pour le coup, la Warner a mis les bouchées doubles avec des stars à l’affiche et un budget conséquent (avec 118 millions de dollars, c’est littéralement dix fois plus que Parasite – après, ce n’est pas le même pays d’origine, donc les coûts ne sont pas les mêmes). Bong Joon-ho en profite pour revenir à ses thèmes de prédilection : la science-fiction (le génial Snowpiercer, 2013) et les monstres (The Host, 2006).

À noter qu’il adapte le roman d’Edward Ashton, Mickey7. Dans une interview, le réalisateur sud-coréen a expliqué qu’il avait changé le titre en Mickey 17 afin de pouvoir tuer Mickey dix fois de plus (tiens, un chiffre qui revient). Bonne stratégie, car les différentes morts de Mickey sont clairement un moment jouissif. À noter que j’ai découvert que « expendable » signifiait « remplaçable ». Voilà ce qui m’explique le titre de la saga avec Stallone.

Dans l’espace, tout le monde vous verra mourir

Par ailleurs, le premier tiers du Mickey 17 passe beaucoup de temps à mettre en place le contexte futuriste dans lequel évolue le personnage joué par Robert Pattinson. J’ai adoré cette partie, car non seulement elle permet de découvrir tout un univers avec ses codes (ce que j’adore), mais en plus, le montage est très efficace et le rythme effréné. Le tout avec l’humour noir dont Bong Joon-ho est si friand.

Malgré tout, la deuxième partie patine un peu avec un changement de style de montage, ce qui amène un rythme moins effréné et surtout une intrigue moins intéressante. Sans oublier un point qui m’a préoccupé : on demande souvent à Mickey ce que c’est que de mourir.

Sauf que techniquement, il ne le sait pas, vu que sa réimpression (j’adore la blague de l’imprimante où le corps bouge d’avant en arrière comme lorsqu’on imprime du papier) n’a que les souvenirs du Mickey au moment de sa sauvegarde. Donc, s’il meurt après son passage à la machine à écrire (dédicace spéciale à Resident Evil), techniquement Mickey ne se souvient pas de ce passage.

De plus, à chaque nouveau corps, c’est un nouveau Mickey. Donc l’ancien Mickey est bel et bien mort. Du coup, ça fait bizarre que tout le monde s’en fiche ou ne s’en rend pas compte (sont-ils tous complètement débiles façon Idiocracy, je me suis posé la question ?). Néanmoins, cela amène une magnifique séquence avec Nasha (formidable Naomi Ackie). Seul moment d’émotion du film pour moi.

Il y a clairement un « plot hole », comme on dit, à ce niveau que le récit tente d’ignorer.

Make Space Great Again

Bref, la troisième partie surmonte cet élément et bascule le récit dans une nouvelle dimension, mais toujours avec cet humour noir grinçant. J’ai été soufflé par la performance hallucinante de Mark Ruffalo en Donald Trump du futur (est-ce une explication de l’échec du film aux States, vu le sort réservé à The Apprentice ?). Robert Pattinson n’est pas en reste non plus, surtout quand il incarne simultanément deux Mickey à l’écran.

Au niveau de la réalisation, c’est impeccable. Les effets spéciaux ne se voient pas, sauf sur certains points, mais ça passe. La photographie est superbe (Darius Khondji que Bong Joon-ho retrouve après le netflix Okja, 2017). Tout comme les décors. En gros, techniquement, c’est solide ; scénaristiquement, un peu moins, déjà pour l’élément dont j’ai parlé plus haut, mais aussi pour la gestion du rythme (c’est trop long pour ce qu’il y à raconter, à mon goût).

Par se disant que c’est dommage que le succès ne soit pas au rendez-vous au box-office. Il ne faut pas s’étonner si Hollywood ne prend pas de risque vu le sort réservé aux films « originaux ».

Conclusion

Après Parasite (2019), Bong Joon-ho retourne à la science-fiction et au film de monstres avec Mickey 17. Le film souffre de faiblesses, comme un rythme moyennement maîtrisé et un curieux « plot hole », néanmoins, il demeure suffisamment généreux, drôle et fou pour mériter le visionnage.

+

  • La première partie
  • Excellent jeu d’acteurs
  • Techniquement solide
  • Scénario un peu fou

  • Plot hole
  • Rythme durant le deuxième tiers
7/10
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