Jeu paradoxal
Fiche
Titre | Marvel’s Avengers | ||
---|---|---|---|
Éditeur | Square Enix | Développeurs | Crystal Dynamics, Eidos Montréal, Nixxes Software, Crystal Northwest |
Plate-forme | PlayStation 4, Stadia, Windows, Xbox One | Date de sortie | 04 / 09 / 2020 |
Joué sur | PlayStation 4 | Genre | Action, Aventure, Fantastique, Science fiction |
Critique
Une très longue attente
Je l’aurais attendu longtemps celui-ci. Marvel’s Avengers. C’était d’abord un fantasme. Un fantasme devenu réalité depuis son annonce, il y a trois ans, via un curieux teaser sous le nom de The Avengers Project.
L’heure d’avoir enfin un jeu à la hauteur des plus grands héros de l’univers Marvel (si on excepte Spider-Man) ? Les premières informations étaient bizarres. Deux studios de développement majeurs, Crystal Dynamics et Eidos Montréal, sur un seul jeu. Ensuite, le projet Avengers a été vendu comme prévu pour durer plusieurs années avec du contenu régulièrement mis à jour gratuitement. Qu’est-ce que c’est ce bordel ?
À la découverte du bordel
Aujourd’hui, on peut se balader dans le jeu avec nos manettes pour enfin découvrir la signification de ce « bordel ». En fait, on débute avec une campagne nommée Rassemblement où on suit l’histoire de Kamala Khan alias Miss Marvel. Cette campagne sert également de tutoriel en nous faisant prendre en main les différents Avengers et en nous apprenant les mécaniques. Un tutoriel premium, car il faut compter sur plus de dix heures pour le boucler.
En soi, l’histoire est sympathique. Un comic vidéoludique où on a voix au chapitre de la bagarre. Mais j’en espérais bien plus. La faute à un méchant, M.O.D.O.K., pas vraiment flippant (je l’ai toujours vu comme un bouffon un peu ridicule façon Krang des Tortues Ninja) et une mise en scène plate pénalisée par un rythme mal maîtrisé.
En fait, le problème du rythme, c’est celui des jeux en monde ouvert (attention, ce que n’est pas Marvel’s Avengers). Comme on a le choix des missions, on peut très bien se perdre dans les missions secondaires (certaines sont sympathiques, une décernée à Thor implique Loki !!!) au point de délaisser l’histoire. Dès lors, le mélange « tutoriel » pour le mode du jeu principal (celui prévu pour durer plusieurs années) portant le nom de l’Initiative Avengers avec, tout de même, une volonté de proposer une histoire intéressante fait que la narration heurte quelques cailloux en chemin.
Mon cœur de fan ravi
Malgré tout, la campagne propose une fidélité et un amour pour le matériau d’origine (en tant que fan, je ne peux qu’adorer) et trois gros moments forts.
L’excellente ouverture où j’étais carrément dans la peau d’une jeune Kamala découvrant les Avengers. Je me substituais alors à Kamala et limite si je ne faisais pas ma midinette quand Thor a débarqué pour discuter avec moi. Le deuxième, c’est la première rencontre avec Hulk nous proposant de revivre la scène culte du film Avengers. Puis, le final où ça part en mode over the sky avec un déjà-vu sorti de God of War. Certaines missions de l’histoire valent le détour, mais bon, dans l’ensemble, ça reste oubliable. Je regrette surtout le trop faible nombre de vilain majeur. Seulement, quatre…
Difficile de juger ce jeu sur son premier mois
Pour juger le mode Initiative Avengers, c’est malheureusement un peu tôt car aucun véritable ajout n’a encore été apporté. Je pense, par exemple, à l’arrivée du protégé d’Hawkeye, Kate Bishop, prévue pour fin octobre.
Quant à l’archer violet, lui arrivera fin novembre. C’est avec ces deux ajouts qu’on pourra commencer à voir la viabilité du jeu sur le long terme. Est-ce que ce seront des missions anecdotiques ou un véritable prolongement de la campagne Rassemblement ?
Dans la peau d’un Avenger
Passons maintenant au gameplay. Alors là, on est dans du beat them all. Faut péter la gueule à tout le monde, le tout saupoudré de petites phases de plate-forme, de puzzle et de recherche, dans des maps assez grandes.
Au final, les mécanismes reposent sur un mélange simple mais technique entre attaque (légère ou lourde), défense, esquive et coups spéciaux. Si la base est la même pour tous les personnages, les nuances sont là donc chacun ne se joue pas de la même manière. Avec Hulk et Thor, j’aurais tendance à rentrer dans le lard tandis qu’avec Black Widow, Iron Man et Cap, je privilégierai une approche plus subtile. Néanmoins, mon personnage préféré du jeu, gameplay parlant, est Kamala Khan, la soigneuse et la Dhalsim des Avengers. Gros point positif pour un beat them all, on sent bien les coups. J’ai donc pris un vrai plaisir à casser de l’AIM.
On a également une dimension jeu de rôle où il faut améliorer son personnage via des équipements récupérés sur le terrain ou en accomplissant des tâches. Je rassure tout de suite. Le jeu est ultra généreux dans ce domaine, donc on est rarement frustré. En tout cas, je ne me suis jamais focalisé dessus, me contentant juste de choisir l’équipement le plus puissant à disposition (une touche permet d’automatiquement choisir le meilleur). Il reste alors les compétences. En montant de niveau, on obtient un point à positionner pour en débloquer une. Au final, au niveau 50, on les débloque tous. Mais le chemin est long avant d’y arriver.
Quant aux microtransactions, elles ne concernent que des aspects anecdotiques du jeu. Costumes, etc… Tant mieux, sinon j’aurais été dégoûté.
Défouloir à savourer à petites doses
Étant un grand fan de Marvel (quelle surprise), j’ai vite été pris au jeu au point de le trouver addictif. En effet, je veux toujours débloquer du contenu pour en avoir plus. Par contre, uniquement par courtes séances. Sur plusieurs heures de jeu, ça peut se révéler lassant comme la plupart des jeux orientés multi que ce soit Call of ou FIFA. Je pense que je relancerai Marvel’s Avengers de temps en temps. Comme quand, ils sortiront une grosse opération à la manière de celle consacrée à Kate Bishop. Et c’est exactement ce qui a été voulu par les développeurs.
Par contre, j’ai vraiment hâte de l’avoir sur PlayStation 5, car on sent bien les limites de la génération actuelle. Graphiquement, sans être magnifique (on notera que les visages se sont beaucoup améliorés depuis sa première présentation et que les costumes obtenus en finissant la campagne sont superbes), ça tient plus que la route (merci au HDR). Le seul problème, c’est quand des dizaines de robots de l’AIM et les quatre héros se pètent la gueule devant l’écran à coups de pouvoir (surtout avec Thor s’amusant à invoquer la foudre), ça lag. Mais ma première raison, c’est pour avoir des temps de chargement raccourcis. Parce qu’en l’état, c’est un peu longuet quand même.
La foire aux bugs et une curiosité
Il faut tout de même préciser que le jeu a plein de bugs. Fort heureusement, il y en a de moins en moins depuis la sortie. Surtout après la dernière mise à jour de 10 Go. On sent qu’ils ont voulu sortir le jeu pour la rentrée avant d’éviter toute concurrence. Par contre, je n’ai pas vraiment compris un truc. Pourquoi les sous-titres pour sourds et malentendants s’entêtent à vouloir raconter ce qui se passe à l’écran ? C’est pour les sourds, pas pour les aveugles… Non, mais sérieux, on a des trucs genre « [Le Quinjet est en train d’atterrir.] ». Plusieurs fois, ça m’a sorti de l’histoire.
Par Christophe Menat paradoxé. Il espérait mieux, mais s’amuse quand même comme un petit fou.
Conclusion
La grosse ambition de Marvel’s Avengers fait que l’ensemble connaît quelques ratés comme une campagne pas aussi soignée que j’aurais espéré, pas mal de bugs techniques et un système assez déroutant. Néanmoins, ça reste une sympathique aventure super-héroïque où on peut enfin incarner les plus grands super-héros de la Terre. La question est de savoir si, avec ses nouveaux contenus à venir, le jeu tiendra ses promesses sur le long-terme. Son but ultime. On commencera par vérifier fin octobre avec l’arrivée de Kate Bishop. |
|
+
|
–
|
8/10 |