Fiche
Titre | Mama |
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Réalisateur | Andres Muschietti |
Scénaristes | Andres Muschietti, Barbara Muschietti, Neil Cross |
Acteurs | Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier, Isabelle Nelisse |
Titre original | – | Date de sortie | 15 mai 2013 |
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Pays | Espagne, Canada | Budget | 15 0000 000 $ |
Genre | Épouvante, Horreur | Durée | 1h40 |
Interdit aux moins de 12 ans Deux petites filles ont disparu dans les bois le jour où leurs parents ont été tués. Quand elles sont sauvées, des années plus tard, et qu’elles commencent une nouvelle vie, elles découvrent que quelqu’un ou quelque chose cherche encore à les border pendant la nuit. 5 ans auparavant les 2 sœurs, Victoria et Lilly, disparaissaient de leur banlieue sans laisser de trace. Depuis lors, leur oncle Lucas et sa petite amie, Annabel, les cherchent comme des fous. Mais, lorsque les enfants sont retrouvées vivantes dans une cabane délabrée, le couple se demande si elles sont les seules à s’inviter chez eux. Tandis qu’Annabel tente de les initier à une vie normale, elle est de plus en plus convaincue d’une présence maléfique dans leur maison. Les 2 sœurs souffrent-elles d’un réel traumatisme, ou y a–t-il un fantôme qui leur rend visite ? Comment ont-elles pu survivre seules pendant toutes ces années ? |
Critique
Mama débarque en France précédé d’une excellente réputation. Grand Prix, Prix du public et Prix du jury au festival de Gérardmer, 71 millions de recettes aux States pour un budget de 15 (on peut aller même aller jusqu’à 138 si on compte à l’international) et la présence à la prod’ du mexicain Guillermo del Toro qui a participé à l’essor du cinéma fantastique espagnol (L’Orphelinat et Les Yeux de Julia). Préparez-vous à recevoir votre biberon…
A la question, Mama fait-il peur ? Je dirais non. Mais à l’autre question, le film fait-il sursauter ? Je réponds oui. Heureusement les effets de jaillissement sont toujours utilisés avec parcimonie, évitant de les diluer (l’autre exemple génial, c’est Sinister et en plus, il fout les jetons). Toutefois, ce n’est pas là où le premier long-métrage d’Andres Muschietti est le plus efficace.
« Préparez-vous à recevoir votre biberon… »
La surprise, ce sont les deux gamines du film toutes simplement hallucinantes surtout la petite dernière (Isabelle Nelisse). Un personnage hypnotisant tant il ne ressemble à rien de connu (sauf peut-être L’Enfant sauvage de Truffaut). C’est simple, la première fois qu’on la découvre, on flippe. L’effet de peur s’atténue au fur et à mesure qu’on la connaît mais jamais cette fascination ne disparaît. En tout cas, un gros coup de chapeau à la jeune actrice éclipsant totalement la star Jessica Chastain avec sa performance. Sa sœur dans le film (Megan Charpentier) est loin d’arriver à son niveau mais sert de lien émotionnel avec le spectateur.
Jessica Chastain a fait un choix fort avec le rôle d’Annabel, une guitariste punk. Ça change tout de même de la maman parfaite de The Tree of Life ou de l’agent du FBI de Zero Dark Thirty. Mine de rien, l’actrice américaine est en train de se faire une belle filmographie en se diversifiant le plus possible et tout ça en très peu de projets. Il ne lui manque plus que la comédie pour boucler son tour d’horizon (mais j’ai du mal à l’imaginer dans l’humour). Dans Mama, elle incarne une scream queen tout à fait classique mais c’est notamment son interaction avec les deux enfants qui va toucher le spectateur et elle est aussi au cœur de la meilleure scène du film lors d’un cauchemar en vue subjective (aussi puissante que la fameuse vidéo présente sur la K7 de The Ring).
On pourrait parler de Nikolaj Coster-Waldau, immortalisé par son rôle de frère incestueux dans la série Game of Thrones et vu dans l’excellent Headhunters, mais son rôle est très amoindri. Heureusement que la scène d’ouverture lui rend hommage. Passons plutôt à la grande star, la Mama. Un monstre qui fait une entrée fracassante dans le bestiaire du cinéma fantastique grâce à un look très recherché et une histoire la démarquant (rendant le personnage presque tragique).
Au lieu de faire un personnage entièrement en image de synthèse, l’équipe du film a plutôt préféré utiliser un acteur et l’embellir (ou plutôt le rendre encore plus terrifiant) en utilisant des ordinateurs. Attends Marvelll, un acteur ? Pas une actrice ? Eh non et en plus, pour ceux qui mangent régulièrement du film d’horreur, celui-ci ne vous sera pas inconnu. Il s’agit de Javier Botet. L’effrayant monstre de la scène finale culte de [Rec], c’est lui! Atteint du Syndrome de Marfan dont les caractéristiques les plus courants sont des doigts extrêmement longs et fins et une grande taille (près de deux mètres), il commence à se faire une petite réputation, la preuve je vous en parle.
D’ailleurs pour jouer à un avant/après :
« La Mama, un monstre qui fait une entrée fracassante dans le bestiaire du cinéma fantastique. »
Revenons à Mama, le film, pas le personnage. Au final, j’ai pris un pied monstre devant cette histoire classique mais envoutante de fantôme. Ça marche aussi bien grâce aux deux petites vraiment impeccables mais aussi grâce à des scènes d’épouvante très efficaces (le fameux cauchemar d’Annabel mais aussi la vision du personnage de Nikolaj Coster-Waldau) sans oublier un monstre fascinant. Pour une fois dans ce genre de film, la fin est réussie. En fait, la grande force de Mama, c’est de faire évoluer son histoire en traversant plusieurs genres au lieu de rester cantiné sur un seul.
Pour l’anecdote, ne parlez pas d’une suite au réalisateur pour Mama. Il risque de s’énerver et à raison parce que ça n’a franchement aucun intérêt.
Conclusion
Une ghost story classique sur papier mais dont le résultat rend super bien à l’écran notamment grâce à la petite Isabelle Nelisse et un monstre impeccablement mis en scène. Le trio indispensable à tout film fantastique d’épouvante est là: un méchant charismatique, des victimes attachantes et des bonnes scènes de flippe. |
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+ | – Isabelle Nelisse – Mama – la scène du cauchemar en vue subjective – les jaillissements |
– | – trop classique peut-être |
8/10 |
En bonus, le court-métrage d’Andres Muschietti qui lui aura permis de se faire remarquer par Guillermo del Toro.