Critique : Zero Dark Thirty

Where in the World is Oussama ben Laden ?

Fiche

Titre Zero Dark Thirty
Réalisateur Kathryn Bigelow
Scénariste Mark Boal
Acteurs Jessica Chastain, Jason Clarke, Joel Edgerton, Jennifer Ehle, Mark Strong, Edgar Ramírez, Kyle Chandler, Harold Perrineau, Jeremy Strong, Chris Pratt, Nash Edgerton, Scott Adkins
Titre original Date de sortie 23 janvier 2013
Pays États-Unis Budget 40 000 000 $
Genre Action, Drame, Thriller Durée 2h29

Le récit de la traque d’Oussama Ben Laden par une unité des forces spéciales américaines…

Zero Dark Thirty Photo
Jessica Chastain joue à l’extension de Where in the World is Carmen Sandiego? avec Oussama ben Laden à la place de la célèbre voleuse.

Critique

Je vous le dis tout de suite, je vais avoir un peu de mal à parler de ce film. Pourquoi ? Pour une raison toute simple, je n’ai pas réussi à savoir sur quel pied danser avec ce long-métrage. S’agit-il d’un documentaire ? S’agit-il d’un film ? Un peu des deux à la fois sans doute avec l’énorme défaut que cela comporte. Car on ne peut jamais vraiment savoir ce qui est vrai et ce qui est romancé. Du coup, il en ressort un sentiment mitigé à la fin du visionnage.

N’ayant pas une grosse expérience sur la recherche de Ben Laden (juste ce que j’ai lu vite fait à droite et à gauche), je m’enthousiasmais à l’idée de revivre cette traque. C’est surtout la perspective d’avoir un film offrant les coulisses de cette chasse à l’homme qui m’emballait et j’étais rassuré en voyant l’ampleur du casting… C’est la première déception du film! Tout le film s’axe autour d’un seul personnage, Jessica Chastain donc. Un personnage d’ailleurs complètement inintéressant surtout quand on pense à celui qu’incarne Claire Danes dans la série Homeland. Deux personnages au profit similaire sauf que celui de Chastain se révèle rapidement pompeux et sans humanité, elle est dépeinte comme un Terminator n’ayant que pour seul objectif: l’éradication d’OBL (Oussama ben Laden). On perd déjà un lien émotionnel avec Zero Dark Thirty. Et puis bon, nomination aux Oscars pour la meilleure actrice, vous vous foutez de moi ? D’ailleurs, ça m’agace légèrement la propension du film à dire que c’est elle qui a tout fait pour arrêter OBL (j’exagère un peu mais c’est l’impression qui en ressort).

Le reste du casting est moins développé et ne consiste qu’à de passages éclairs donc je ne vois pas trop l’intérêt d’en parler. Juste un petit mot pour Chris Pratt que j’adore dans la série Parks and Recreation, il incarne ici un des soldats qui fait partie de l’escadron derrière la mort d’OBL. Un rôle où il est convaincant, pourtant à des années-lumière des rôles comiques qui ont fait sa réputation. Mention spéciale à Mark Strong… avec des cheveux!

L’autre problème du film, c’est qu’il est chiant, très chiant ! Surtout dans sa première partie, à tel point qu’on se demande si cela valait vraiment la peine d’étendre la durée du film à deux heures et demie ? On assiste au même problème déjà rencontré chez Démineurs (l’Oscar du meilleur film le moins mérité depuis que je suis la cérémonie) : une certaine monotonie et un sentiment de répétition noyant le spectateur (au moins, moi) dans un état d’emmerdement absolu (je me suis mis à regarder la salle avec l’espoir de trouver quelque chose de plus intéressant). Il y a bien une séquence de torture à base de « waterboarding » (chiffon sur la tête du mec et je vide ma carafe d’eau dessus) mais bof quoi, c’était déjà mieux employé dans d’autres films et surtout dans la série 24h Chrono. De même, la séance d’interrogatoire de la saison 2 d’Homeland est bien meilleure (avec de vrais bons acteurs et une putain de tension pas ces machines désincarnées aussi profond qu’un Bisounours).

Certes le film est impressionnant du côté technique. L’Inde a très bien été utilisée pour faire revivre les villes pakistanaises Lahore et Abbottabad (tombeau de Ben Laden). On y croit dur mais en même temps, on sait qu’il s’agit d’une fiction et on est davantage intéressé par la technique que par l’histoire. N’y a-t-il pas quelque chose qui cloche dans ce que je viens de dire ? Ne sommes-nous pas devant un film ? Pourquoi désintéressons-nous de l’intrigue ? Autant de questions qui me taraudent. En fait, avec Zero Dark Thirty, on est là à se dire: putain ouais, c’est bien foutu, bien réalisé (magnifique caméra, l’Arriflex Alexa) et ça a l’air crédible (je n’ai aucune connaissance pour dire si c’est bon ou pas au niveau de la reconstitution) mais qu’est-ce que c’est chiant et qu’est-ce que c’est faible émotionnellement parlant !

En fait, le seul truc que j’ai bien aimé du film concerne l’impressionnant raid ayant mené à la mort d’OBL. Une séquence magnifiquement maîtrisée (quoiqu’un poil longue). Ça m’a fait pensé à la franchise vidéoludique Rainbow Six et je me suis dit : « Ben merde, le jeu est quand même fidèle à la réalité ».

Le petit moment flippe, c’est en regardant les anecdotes à propos du film, on y apprend que l’histoire a été modifiée suite à la mort d’OBL. Ils ont donc pu rajouter la passionnante séquence finale. Là, où on se met à flipper avec un gros « what if ». Et si jamais le film n’avait pas eu cette séquence? Brrr… A part ça, on apprend aussi que James Cameron a été rattaché au projet avant de se consacrer à Avatar. Zero Dark Thirty version Cameron, ça aurait eu plus de gueule vu le talent du réalisateur pour relier émotion et froideur mécanique. Pour l’origine du titre, cela réfère à minuit et demie en jargon militaire.

Zero Dark Thirty Photo
Les Navy Seals sont les seuls à apporter un peu d’humanité.

Conclusion

Intéressant mais beaucoup trop long et chiant. Zero Dark Thirty, le long-métrage de Kathryn Bigelow (aucun lien de parenté avec la superstar du catch Bam Bam Bigelow) n’est sauvé que par sa maîtrise technique et sa séquence finale.

+ – intéressant
– techniquement impressionnant
– chiant
– trop long
– Jessica Chastain fade
5/10
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