Critique : M3GAN

M3GAN, c’est un classique Blumhouse. Film à petit budget reposant sur une idée forte finissant par rapporter un max au box-office. Excuse-moi, le film est à 132 millions de dollars pour un budget de 12. C’est par où pour acheter des actions Blumhouse ?

Derrière la caméra, on retrouve beaucoup de têtes connues du monde horrifique. À la réalisation, Gerard Johnstone dont j’avais beaucoup aimé Housebound (2014). Au scénario, Akela Cooper qui avait travaillé avec James Wan sur Malignant (2021).

Pareil devant la caméra, Allison Williams était géniale en prédatrice dans Get Out (2017), la jeune Violet McGraw brille partout où elle passe, surtout dans la série The Haunting of Hill House (2018). À noter qu’elle joue la jeune Yelena dans Black Widow (2021). Pour terminer, l’humoriste Ronny Chieng. Pas connu du monde horrifique, mais de la comédie oui.

Bon, tout ça, c’est joli, mais le plus important dans le film d’horreur. C’est le méchant. Pour le coup, la poupée M3GAN a un look mémorable entre la petite fille sage des années 50 et le tueur psychopathe. Ce dernier trait est plutôt curieux sachant que c’est censé être un jouet pour enfants. Je vois mal les parents se jeter en masse pour acheter un robot avec ce visage. À part ceux bien décidé à traumatiser leurs mioches. Doit y en avoir. M’enfin bref, on ferme les yeux, parce que les films d’horreur, c’est rarement logique. En passant, y a un cliché m’ayant bien gonflé. Un moment, t’as un gars et une fille (non pas Loulou et Chouchou) face à M3GAN et qui doit y aller. Le mec, évidemment… Ils auraient pu faire un effort et éviter le cliché.

“Cady, sérieusement, tire la chasse.”

En même temps, le film en entier est classique dans son déroulement et donne l’impression de l’avoir déjà vu des centaines de fois. Ceux qui risquent de kiffer, ce sont sans doute les jeunes. Je soupçonne d’ailleurs les producteurs de le savoir, car il y a deux gros indices. Premièrement, la scénariste a raconté qu’à l’origine le nombre de morts était beaucoup plus élevé et le film plus gore. Deuxièmement, le film a été tourné à l’origine pour être classé R jusqu’à ce que les producteurs ont remarqué pendant le montage qu’il était assez proche du PG-13. Du coup, ils ont retourné certaines scènes pour arriver au PG-13 beaucoup plus rentable au box-office. Pour le coup, ils ont eu du flair. M’enfin bref, du flair, il n’en faut pas beaucoup pour comprendre que le film a subi des modifications pour plaire aux jeunes.

La belle surprise de M3GAN est de réussir à se montrer émouvant grâce à son drame planqué dans l’horreur. Bon, j’avoue qu’au début, ça me cassait un peu les couilles, car moi, je voulais voir un Chucky 2.0 en train de charcuter des gens. Mais le talent de Violet McGraw fait que j’ai été ému. M’enfin bon, dommage que la part laissée au charcutage se révèle anecdotique. C’est fun (avec une jolie danse de M3GAN et un hilarant combat final renvoyant à Real Steel), mais ça ne dure pas longtemps.

Pour ceux qui veulent savoir, sous la poupée M3GAN, il y a une actrice.