Michael Myers se déchaîne
Fiche
Titre | Halloween Kills | Titre VO | – |
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Réalisateur | David Gordon Green | Scénaristes | Scott Teems & Danny McBride & David Gordon Green |
Acteurs | Jamie Lee Curtis, Judy Greer, Andi Matichak, Will Patton | ||
Date de sortie | 20 / 10 / 2021 | Durée | 1h 45 |
Genre | Horreur, Thriller | Budget | 20 000 000 $ |
Laurie Strode, sa fille Karen et sa petite fille Allyson viennent d’abandonner le monstre au célèbre masque, enfermé dans le sous-sol de la maison dévorée par les flammes. Grièvement blessée, Laurie est transportée en urgence à l’Hôpital, avec la certitude qu’elle vient enfin de se débarrasser de celui qui la harcèle depuis toujours. Mais Micheal Myers parvient à s’extirper du piège où Laurie l’avait enfermé et son bain de sang rituel recommence. |
Critique
Malgré ses défauts, l’Halloween par l’improbable duo David Gordon Green et Danny McBride sorti en 2018 avait des qualités. Me concernant, elles étaient bien suffisantes pour que je jette un coup d’œil à sa suite.
Droit au meurtre
Un des points que je reprochais au précédent Halloween, c’était se coltiner à nouveau la partie au lycée avec l’inintéressante petite-fille de Laurie Strode. Heureusement pour cette suite, les événements reprennent là où le précédent s’était arrêté. Michael Myers est coincé dans le sous-sol en feu de la maison de Laurie Strode. Évidemment, le tueur au masque va réussir à s’échapper. C’est d’ailleurs mon passage préféré visuellement. Le boogeyman entouré par les flammes pue la classe. Ce n’est pas pour rien qu’ils en ont repris le style pour le marketing.
Bref, on évite tout un pan d’exposition inutile et on plonge directement dans le bain avec un retour dans le passé permettant de faire le lien entre l’Halloween de 1978 et celui de 2018. J’ai bien kiffé. Surtout qu’en plus, le compteur de cadavres augmente considérablement sur cette suite. On a des meurtres sanglants et kiffants, à défaut d’être malheureusement imaginatif. Je regrette aussi un Anthony Michael Hall en faisant beaucoup trop. Au point que l’ensemble est parfois à deux doigts de sombrer dans la caricature. Heureusement, la réalisation de David Gordon Green est toujours aussi géniale avec pas mal de très beaux plans. Sans oublier la musique.
Surtout, le film prend le risque de mettre de côté la lutte entre Laurie Strode et Michael Myers, aucune scène en commun entre eux et l’héroïne devient même secondaire, pour s’orienter vers une réflexion plutôt intéressante sur le mythe. Mais on ouvre la partie spoiler.
La nuit des spoilers
Attention, ce qui suit contient des gros spoilers…
Le cordon est coupé
J’ai adoré la façon dont la relation entre Michael et Laurie est, comme disait Thanos, partie, réduite en atomes. Faisant d’elle un simple fantasme de Laurie (et des fans ?). Déjà qu’on avait supprimé la relation sœur/frère, là, on coupe définitivement le cordon. Dès lors, s’est exercée une fascination pour essayer de comprendre d’où vient l’obsession de Michael Myers (pourquoi toujours revenir vers cette fenêtre). Le mystère est à nouveau présent. Effaçant la relation fraternelle que Carpenter qualifie d’épouvantable.
Autre élément que j’ai bien aimé, la façon dont la violence sanguinaire s’empare des habitants d’Haddonfield faisant écho à des événements de l’Histoire. J’en ai eu froid au dos. Surtout vu qu’elle précipite le suicide d’un innocent. Elle fait l’objet d’une belle réflexion sur la manière dont le mal se propage. D’abord l’œuvre d’un homme, elle devient un véritable cancer meurtrier grossissant au point de devenir incontrôlable.
On arrive à un autre passage ayant provoqué le malaise chez moi. Celui où Michael Myers se fait massacrer par la foule en colère menée par Tommy Doyle. On parle d’un tueur sans pitié. Du mal absolu. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de le prendre en pitié, surtout avec la réplique « c’est un enfant de 6 ans dans un corps d’homme » résonnant dans ma tête. C’est horrible de voir un individu se faire massacrer par une foule en colère.
EVIL DIES TONIGHT !
Alors qu’on s’attendait à ce que Michael Myers succombe à ses blessures. Le Mal ne mourra pas ce soir. Le voir se relever et tuer toute la foule a un petit côté jouissif. Comme une revanche sur ces hommes et femmes ayant perdu une partie de leur humanité au moment où ils ont décidé de se la jouer Negan.
Reste l’aspect « fantastique ». J’ai pu voir que certains en avaient été offusqués. Je ne vois pas trop pourquoi. Il est clair que Michael Myers n’est pas un simple homme. D’autant plus qu’aucune blessure véritablement fatale n’a été adressée.
Ah oui, je pourrais parler des nombreux clins d’oeils aux précédents films de la saga, mais n’en ayant vu aucun mis à part le premier, le tout pourri 20 ans après et le diptyque de Rob Zombie, je n’ai pas été spécialement touché. Mis à part par l’effet de caméra à l’arrestation de Myers lors du flash-back faisant écho à quand il se fait arrêter après avoir tué sa sœur.
Par Christophe Menat chaud pour la fin avec Halloween Ends dans un an.
Conclusion
Clairement, sur cette suite, le duo David Gordon Green et Danny McBride se déchaîne. Plus d’exposition à faire (c’est la suite directe de l’Halloween de 2018), on rentre directement dans le bain avec un Michael Myers au top de sa forme. Le tout avec un passage que j’ai trouvé terrifiant. Bref, du basique mais efficace. |
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7/10 |