Le diable est de retour
Fiche
Titre | Daredevil : Born Again | Titre VO | – |
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Réalisateurs | Aaron Moorhead & Justin Benson (épisode 1), Michael Cuesta (épisode 2) | Scénaristes | Dario Scardapane (épisode 1), Matt Corman & Chris Ord (épisode 2) |
Acteurs | Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Margarita Levieva, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Wilson Bethel, Zabryna Guevara, Nikki M. James, Genneya Walton, Arty Froushan, Clark Johnson, Michael Gandolfini, Ayelet Zurer, Kamar de los Reyes | ||
Saison | 1 | Épisodes | 1 et 2 |
Date de sortie | 05 / 03 / 2025 | Durée | 60 et 50 mn |
Genre | Action, Drame, Fantastique, Policier, Science-fiction, Thriller | Chaîne | Disney+ |
Matt Murdock tombe le masque. Wilson Fisk a de grands projets pour New York.
Critique
Six ans et des poussières après la saison 3, le diable revient enfin. Il est né de nouveau. Et il est attendu au tournant…
Tout d’abord, remettons les choses au clair. Non, les trois premières saisons de Daredevil ne sont pas de Netflix, mais de l’ancienne Marvel Television (qui a depuis été intégrée à Marvel Studios). Netflix avait juste les droits exclusifs de diffusion. Bref, on reste encore et toujours « chez Disney », comme certains aiment le rappeler.
Néanmoins, malgré le retour des acteurs emblématiques, tout n’a pas été un long fleuve tranquille, car la série a connu des changements durant sa production (j’en parle dans cet article).
Un début en fanfare (même si sans fanfare de Marvel Studios)
Quoi qu’il en soit, le début de Daredevil : Born Again frappe fort, mais m’a également mis devant une inquiétude : le budget est-il à la hauteur ? En effet, difficile de ne pas remarquer la pauvreté des fonds verts (c’est même franchement moche), tandis que les chorégraphies sont loin d’être impeccables (on voit trop les coups portés dans le vide). Malgré tout, cela fait plaisir d’avoir enfin un Daredevil virevoltant comme dans les comics.
Heureusement que l’impact émotionnel de l’ouverture m’a permis de passer légèrement outre cette déception. J’espère tout de même que la suite sera de meilleur acabit. En tout cas, le final de l’épisode 2 propose déjà un combat bien plus convaincant. Et toujours avec ce fort impact émotionnel. Mais j’y reviens dans la partie ci-dessous où je spoilerai les deux épisodes.
Une réalisation… de jour
Concernant la réalisation, hormis l’ouverture, le résultat est assez singulier. J’ai parfois eu l’impression d’assister à une série policière classique, avec ses petits effets stylistiques comme les plans furtifs sur la ville. Ce qui contraste surtout, c’est l’abondance de scènes lumineuses.
Néanmoins, le côté « stylisé » n’a pas totalement disparu, car on le retrouve. D’une part, dans l’ouverture, avec une mention spéciale pour l’excellente idée du changement de ratio d’image pour illustrer l’écoute de Matt Murdock, et d’autre part, dans le final de l’épisode, sur la chanson Staring at the Sun du groupe TV on the Radio, avec une mention spéciale pour l’éclairage rouge clignotant sur la moitié du visage de Matt Murdock (image qui sert d’ailleurs d’illustration à cette critique).
Par contre, là où la série m’a convaincu, c’est au niveau de l’écriture. On prend vite nos marques, à condition d’avoir vu les trois saisons précédentes, et on nous livre de nouveaux enjeux. Des enjeux inédits à l’écran, mais rappelant l’excellent run de Brian Michael Bendis (qui est d’ailleurs mentionné dans les crédits de fin) sur Daredevil. Un run qui lui a d’ailleurs valu le prix Eisner de la meilleure série avec Alex Maleev en 2003 et les prix Eisner du meilleur scénariste en 2002 et 2003.
Bref, les deux premiers épisodes sont très prometteurs.
À partir de maintenant, ça spoile
Entrons dans un monde où je suppose que vous avez déjà vu les deux premiers épisodes.
Évidemment, difficile de commencer par autre chose que le choc des quinze premières minutes du premier épisode, avec le retour de Bullseye. Un Bullseye plus terrifiant que jamais, vu le nombre de cadavres qu’il accumule. Sans oublier l’utilisation géniale de ses extraordinaires capacités. J’ai adoré voir le nombre d’éléments projetés par Bullseye qui restent sur le costume de Daredevil.
Le choc : c’est surtout la mort de Foggy Nelson. Tout est parfait dans l’exécution. Je ne l’avais pas revu depuis plus de six ans, pourtant, au début, c’était très sympa de le revoir, comme si on ne l’avait jamais quitté. Et boum. Une mort lente, horrible, surtout en regardant la détresse de Karen Page qui contraste avec l’impassibilité de Foggy. Le tout s’achève dans un torrent de tristesse et de rage. Quand Matt a jeté Bullseye du toit, j’ai hurlé de rage (et de joie) avant d’être estomaqué en voyant qu’il n’était pas mort. On n’en a pas fini avec ce monstre…
Où est-on dans la chronologie du MCU ?
Un an plus tard, on retrouve notre héros dans une nouvelle vie, marquant une rupture avec les trois premières saisons de Daredevil. Les choses ont changé. Karen est partie. Ce n’est plus le grand amour entre le Caïd et sa femme Vanessa (j’ai été très surpris par son accueil lors des retrouvailles, dont je ne savais qu’il s’agissait de retrouvailles). Surtout, Matt a totalement raccroché le costume.
Je ne vais pas détailler la suite, mais j’ai beaucoup aimé l’écriture fine qui permet d’installer le contexte et les nouveaux enjeux, comme le Caïd qui devient maire de New York. Cela permet aussi de situer chronologiquement la série. Lors du génial (et j’insiste sur le terme) échange entre Matt Murdock et le Caïd, on récupère des détails. Wilson Fisk y mentionne indirectement son ancienne protégée, Maya Lopez, permettant ainsi de situer la série après les événements d’Echo se déroulant en mai 2025.
La série She-Hulk, quant à elle, se déroule du printemps à l’automne 2025. Vu qu’on a droit à la fête du Nouvel An à la fin de l’épisode 1, sans oublier le « Un an plus tard », on peut donc situer le prologue à la fin de l’année 2025. Dès lors, la série se déroule à la fin de l’année 2026 et début 2027, ce qui permet de la situer, pour l’instant, juste avant Captain America: Brave New World, qui se déroule du 15 au 19 avril 2027.
« Je l’ai connu. »
Parmi les nouveautés que j’ai appréciées, il y a le procès de White Tiger (j’en profite pour rendre hommage à l’acteur Kamar de los Reyes, décédé le 24 décembre 2023 des suites d’un cancer — pour l’anecdote, il s’agit de l’acteur qui joue l’inoubliable Raul Menendez dans la saga Call of Duty : Black Ops). J’ai bien aimé l’héritage de Ben Urich via sa nièce. Quand Fisk le mentionne, j’en ai eu des frissons. C’est quand même lui qui l’a assassiné.
Comment ne pas mentionner aussi la nouvelle petite amie de Matt Murdock qui se retrouve en plein milieu d’ennuis entre sa (surprenante) thérapie de couple et l’autographe laissé au jeune garçon semblant un peu largué ? Est-ce lui qui a fait la magnifique fresque du Kingpin à la fin de l’épisode 1 ?
« Arrêtez. Ne faites pas ça. Vous allez le regretter. »
Pour finir, il y a ce cri déchirant à la fin de l’épisode 2. Suite à un combat prenant aux tripes, entre un bras brisé en deux et des têtes fracassées contre une table puis un frigo. À ce moment-là, la réplique de Wilson Fisk a résonné dans ma tête :
« Ça t’a plu, d’être sur le toit avec Dex ? Tu as aimé cette sensation. Être sans pitié. Dispenser la justice. »
Bref, vivement la semaine prochaine.
Par Christophe Menat plus qu’heureux de retrouver Daredevil.
Conclusion
Le diable est de retour, et ça commence avec quinze premières minutes totalement folles (même s’il y a des manqués, comme des fonds verts trop visibles et des chorégraphies moyennes). Tandis que la suite installe plusieurs intrigues diablement excitantes, dignes des meilleurs comics de l’homme sans peur. Oui, Daredevil est de retour. Mieux, il est en forme ! |
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9/10 |