Critique : Marvel’s Daredevil – Saison 3

La renaissance du roi

Fiche

Titre Daredevil Titre VO Marvel’s Daredevil
Showrunner Erik Oleson
Acteurs Charlie Cox, Deborah Ann Woll, Elden Henson, Joanne Whalley, Jay Ali, Wilson Bethel, Vincent D’Onofrio
Saison 3 Nombre d’épisodes 13
Date de sortie 19 / 10 / 2018 Format 50/60 mn
Genre Action, Drame, Science fiction, Thriller Chaîne Netflix
Photo de la troisième saison de la série Daredevil dirigée par Erik Oleson avec Matt Murdock
Retour au noir

Critique

Attention, cette critique contient des spoilers…

Constat. Les séries Marvel sur Netflix ne sont plus une denrée rare. Même si j’ai globalement apprécié les deuxièmes saisons de Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist (en attendant celle du Punisher), je ne pouvais pas m’empêcher de constater que l’excitation des premières fois n’était plus là. Au final, je me suis fait une raison. Quand la rareté n’est plus là, l’excitation s’atténue aussi. Ça marche également avec Star Wars. Du moins, jusqu’à ce que le roi revienne et nous prouve qu’en fait, tout n’est que question de qualité.

Le roi est mort, vive le roi !

On avait laissé Matt mort à la fin de The Defenders (bon ok, pas vraiment vu la dernière scène, mais ta gueule) et il aura fallu un an et demi avant d’avoir droit à la suite de ses aventures qui adaptent librement le run culte écrit par Frank Miller : Born Again. C’était long, mais l’attente valait clairement le coup. Il s’agit tout simplement d’une nouvelle saison magistrale pour Daredevil. Elle permet de confirmer définitivement que le Démon de Hell’s Kitchen est largement au-dessus de ses confrères Defenders.

Le nouveau Dexter

Avant de parler de Matt Murdock ou du Caïd, je voulais commencer avec mon personnage coup de cœur de cette saison : Benjamin « Dex » Poindexter. Tout le monde savait qu’il s’agissait de Bullseye. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de me marquer (une cible sur le front). Sa première apparition est jouissive. Le genre qui m’a donné envie de sauter sur le canapé (avant que je me rappelle combien il a coûté). Ils ont aussi superbement réussi à donner vie au « pouvoir » de Bullseye. Néanmoins, là où j’ai totalement succombé, c’est sur l’excellent passage de ses origines. En plus d’être une réussite totale au niveau de la réalisation, il permet de découvrir la personnalité troublée du Joker de l’homme sans peur. Il n’y a pas à dire, les méchants sont excellents à Hell’s Kitchen.

Le come-back de l’année

Comme on parle des bad guys, et si on passait à celui dont on ne doit pas prononcer le vrai nom, mais appeler le Caïd ? Il avait fait une apparition fugace dans la deuxième saison. Mais elle avait suffi pour marquer. Cette fois-ci, il signe un vrai retour au premier plan et quel come-back ! C’est avec cette saison que les néophytes de Daredevil découvriront le Caïd dans toute sa splendeur. Son plan machiavélique était tel qu’il sera parvenu à me foutre du stress. Le genre où tu te dis « mais c’est pas possible, ils n’arriveront jamais à s’en sortir ». En bonus, quel kif de le voir dans son costume classique. L’observer manipuler Dex pour arriver à ses fins est un exercice tout simplement fascinant. Le voir manipuler la masse comme un certain Trump glace le sang. Le Caïd, CQFD.

Quel plaisir aussi de retrouver le trio Nelson, Murdock et Page. Il n’y a pas grand-chose à dire sinon que c’est un vrai bonheur d’avoir des personnages aussi forts. Surtout, quand on a soupé des personnages secondaires à l’intérêt discutable ou médiocre (non, je ne te vise pas Patsy, par contre, pour info, je t’ai envoyé Bullseye mais n’y vois aucun lien). En bonus, deux excellents petits nouveaux : Sœur Maggie et l’agent Nadeem à la coiffure toujours impeccable.

L’action, toujours au sommet ?

Quand j’ai découvert le nombre d’épisodes (soit 13), j’ai craint de subir l’essoufflement si caractéristique des séries Marvel de Netflix. Au final, pas du tout. Cette troisième saison souffre du même problème que The Haunting of Hill House. Un démarrage diesel. Mais dès l’épisode 4, ça décolle. L’épisode intitulé Angle mort contient LA scène d’action de la saison. Un improbable morceau de bravoure en un seul plan-séquence. Évidemment, il y a quelques petits ratés comme des coups pas vraiment puissants qui mettent à terre un solide gaillard ou dans le vide, mais dans l’ensemble, c’est la folie. À ranger à côté de celui de True Detective. Tout le reste de la saison, à partir de cet épisode, monte crescendo avec un vrai suspense. Impossible de s’arrêter avant la fin.

Un final décevant ?

Je ne sais pas toi, mais personnellement, j’ai été troublé par le final. Tout se termine pour le mieux dans le meilleur des mondes. Après tout, quoi de plus logique quand on se remémore le titre du run dont s’inspire la saison. Born Again. Né de nouveau. Cette saison était l’histoire d’une descente aux enfers (et quelle descente, encore meilleure que celle de Jessica Jones avec l’alcool). On avait retrouvé un Matt Murdock au fond du trou. Tous les éléments étaient réunis pour l’emmener sur la même pente que celle du Punisher : devenir un justicier meurtrier. Jusqu’au final où il ne franchit la ligne. Car Daredevil ne tue pas. Il renaît. Je trouve qu’au-delà de la légère déception d’une fin trop facile, c’est une excellente histoire. Un récit porteur d’espoir. De plus, la contrariété est atténuée pour ma part par cette dernière scène où Bullseye naît à son tour. Quel dernier plan mémorable.

Par Christophe Menat encore troublé par l’œil, le 31 octobre 2018.

Photo de la troisième saison de la série Daredevil dirigée par Erik Oleson avec Bullseye
Vivement son vrai costume

Conclusion

En adaptant la saga culte Born Again pour sa troisième saison, Daredevil prouve définitivement qu’il est au-dessus du game parmi ses confrères Defenders. Après un démarrage diesel, cette saison s’envole au-dessus d’un nid de suspense, d’action, d’émotion et de personnages mémorables que ce soit au niveau des méchants ou des gentils. Le roi renaît…

+

  • Une galerie de personnages au top, difficile de faire un choix mais je choisis Bullseye
  • La scène de la prison
  • Les origines de Dex
  • 13 épisodes, et c’est sans problème
  • Cette dernière scène

  • Final un peu facile
  • Démarrage diesel
10/10

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