Critique : Hercule

Il est le VRAI Hercule

Fiche

D’après le comic écrit par Steve Moore, dessiné par Cris Bolsin et edité par Radical Comics.
Titre Hercule
Réalisateur Brett Ratner
Scénariste Ryan Condal, Evan Spiliotopoulos
Acteurs Dwayne Johnson, Ian McShane, John Hurt, Rufus Sewell, Aksel Hennie, Ingrid Bolso Berdal, Joseph Fiennes, Irina Shayk, Peter Mullan
Titre original Hercules Date de sortie 27 août 2014
Pays États-Unis Budget 100 000 000 $
Genre Action, Aventure, Fantastique, Péplum Durée 1h 38

Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d’un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile qui sévit au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d’un dieu mais ressent aussi les peines et les souffrances d’un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l’épreuve par des forces obscures.

Photo du film Hercule avec Dwayne Johnson et un lion gigantesque
« Mais quelle belle bête, j’en ferais bien mon quatre-heures. » ou comment un lion et The Rock ont la même pensée au même moment.

Critique

Et voici le dernier comic movie de l’été, un truc qui parle d’un mec que personne ne connait : Hercule. Il y a bien eu un dessin animé Disney, un truc à New-York avec Arnold Schwarzenegger, sans oublier la série avec Kevin Sorbo, mais bon, personne ne connaît le vrai Hercule. Du moins, c’est que nous vend le nouveau film du détesté par la sphère geek, Brett Ratner.

On connait tous très bien ce mal du cinéma moderne : la bande-annonce spoiler. Qui spoile par exemple ¾ des blagues d’Albert à l’Ouest. Par contre, on oublie souvent sa cousine, la bande-annonce mensongère. Cette dernière est aussi vicieuse, car elle est capable de te vendre un film bien meilleur qui ne l’est en réalité. Non, mais j’avoue que revoir la bande-annonce (présente à la fin de la critique) après avoir vu le film, c’est juste magique tant on nous vend deux produits totalement différents (le summum, c’est à 1 mn 58, où une scène du film se voit rajouter des effets spéciaux – le fouet n’est pas en feu au cinéma). Voilà sans doute ce qui explique pourquoi le film s’est ramassé au box-office américain : à peine, 70 millions pour un budget de 100. Il s’est même fait bouffer par l’outsider Lucy sorti le même jour. Le public n’aime pas être pris pour un con et il le fait savoir.

Attention, la bande-annonce mensongère n’explique pas tout non plus. Certes, alors qu’on nous vend un produit avec un Hercules en mode super-héros moderne, à savoir avec des super pouvoirs, mais des problèmes d’homme, on se retrouve avec un truc à la Troie. À savoir, un produit mythologique… Sans Dieux, ni pouvoirs. Personnellement, je ne comprends pas trop l’attrait. Pourquoi enlever ce qui fait justement l’intérêt de ces aventures antiques ? Après tout, les héros mythologiques ne sont-ils pas les premiers super-héros ? Ce n’est pas pour rien si Stan Lee s’en est inspiré pour créer ses héros Marvel.

Bon admettons, Hercule n’est qu’un homme, super balèze, mais un homme qui saigne. Du coup, le long-métrage s’attache à raconter l’homme derrière la légende (une tagline déjà vue, je ne sais pas combien de fois). Un homme taraudé par son passé où Irina Shayk, petite amie du footballeur Cristiano Ronaldo dans la vie, fait office de femme. Petite parenthèse vite fait avant de continuer, c’est bien beau de vouloir recruter de jolies poupées (encore, tout est relatif, perso, je ne la trouve pas top – un comble pour un top model), mais si c’est pour qu’elles jouent comme des pieds… Non sérieusement, elle doit apparaitre cinq/dix minutes à tout casser, mais arrive à effrayer par son jeu d’acteur proche du néant. Revenons à nos moutons, Hercule est un homme brisé qui s’accroche au rêve d’une retraite paisible à l’écart de la civilisation dans le Sud de la France. Pour cela, il va tenter une dernière mission périlleuse.

La légende Hercule revue à la sauce Troie.

L’intrigue se révèle inintéressante dans sa première partie, la faute à un twist qu’on sent venir depuis des kilomètres et dont, on se demande bien comment les personnages ne peuvent pas s’en rendre compte. Le pire, c’est qu’une fois le twist éventé, tu as les victimes qui regardent Hercule avec des yeux d’âne sous un soleil de cinquante degrés. Mais bande de cons, pas un a pensé à le prévenir aussi, même avec des allusions ? Bien fait pour vos gueules.

La deuxième partie s’arrange un peu. J’insiste sur le un peu, car ça ne dépasse jamais le 5/10. Néanmoins, difficile de ne pas vibrer devant le passage où Dwayne Johnson, bien chauffé par Ian McShane, hurle « Je suis Hercule ! » tout en faisant un coup spécial n’ayant rien à renier au Fantôme de Sparte, Kratos. Une lecture des anecdotes du film m’apprend que l’acteur s’est évanoui huit fois durant cette scène. Il faut dire que par souci de réalisme, les chaines qui le retiennent sont vraies. Donc faut y aller un matin où on est en mode « raaaaaaaaaaaaaah, je vais tout caaaaaasser ! » pour les péter.

Niveau action, le film est plutôt sympa. Brett Ratner n’a jamais vraiment eu de soucis sur ce côté-là. Mais bon, on peut regretter que le film soit si peu violent au vu du sujet et des quelques images du comic vues sur le web. À noter un passage complètement « What’s the Fuck » où Ian McShane (encore lui) transforme son char en tondeuse à gazon pour découper des mecs verts, soit des herbes. J’étais mort de rire, mais le problème, c’est que je ne suis pas sûr que ça soit voulu… À sa décharge, il faut compter sur lui pour un des plus beaux plans du film où il attend, les bras écartés et paumes levées vers le ciel, un nuage de flèches enflammées. Style Jet Li dans le sublime Hero.

Après pas grand-chose à signaler au niveau des acteurs sinon John Hurt et Aksel Hennie, interprète du seul personnage réussissant à provoquer un peu d’empathie. Ah oui, j’oubliais les répliques absolument vomitives, même quand elles sont récitées par The Rock (c’est dire), et de vous informer que la barde d’Hercule est faite de poils de testicules de yak. Ça change tout, hein ? Avouez que vous ne voyez plus la photo suivante de la même façon.

Par Christophe Menat, le .

 
Photo du film Hercule réalisé par Brett Ratner avec Dwayne Johnson
« Mais où est donc passé ce satané lion ? »

Conclusion

Sans surprise, cette relecture de la légende Hercule n’est pas un bon film, malgré un rôle taillé pour le fils de John, Dwayne Johnson. Quel dommage. Ça rend les choses encore plus tristes.

+ – The Rock EST Hercule !
– Se regarde sans trop déplaisir
– L’homme plutôt que la légende
– Une intrigue prévisible
– Un mélange humour/drame pas forcément de bon goût
4/10
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