La fin approche… mais toujours pas le bon sens
Fiche
| Titre | Stranger Things | Titre VO | – |
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| Créateur | Matt Duffer & Ross Duffer | ||
| Acteurs | Winona Ryder, David Harbour, Millie Bobby Brown, Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Noah Schnapp, Sadie Sink, Natalia Dyer, Charlie Heaton, Linda Hamilton | ||
| Saison | 5 | Nombre d’épisodes | 4 |
| Date de sortie | 27 / 11 / 2025 | Durée | 57 à 86 mn |
| Genre | Drame, Fantastique, Horreur, Mystère, Science-fiction, Thriller | Chaîne | Netflix |
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Novembre 1987. La bande berne les militaires pour entrer dans le monde à l’envers et chercher Vecna… sans s’apercevoir qu’un danger menace quelqu’un de proche. | |||
Critique
Comme disait l’Oracle : « Everything that has a beginning has an end ».
Et il était temps pour moi, après une saison 4 qui m’avait beaucoup déçu… Avant de commencer, faisons le plein de mouchoirs. Non pas pour moi, mais pour le nez d’Onze, qui va encore avoir des sacrées fuites.
Le traumatisme Indy
Le début de la fin débute avec une vision cauchemardesque : celle de Will enfant, en 1983. L’espace d’un instant, je me suis cru devant une origin story de Gollum. Heureusement qu’on a pris le temps d’indiquer l’année (même si ça ne m’a pas vraiment aidé, vu que je ne sais plus quand ça se passe), mais surtout de préciser qu’on était dans le château Byers. En vrai, ce qui m’a surtout aidé, c’est la dégueulasse coupe au bol. D’ailleurs, va falloir en parler des coupes… ou devrais-je dire des perruques ? Bref, j’ai revécu le traumatisme de l’ouverture d’Indiana Jones et le Cadran de la destinée (2023), mais au moins, on y reconnaissait le professeur Jones.
Malgré l’exceptionnel budget annoncé pour cette cinquième saison (on parle entre 50 et 60 millions de dollars par épisode), visuellement, ce n’est toujours pas ouf. Surtout dans le monde à l’envers où les fonds verts deviennent omniprésents. Après, c’est une série avec une galerie monstrueuse de personnages, donc d’acteurs à payer. On imagine bien que chacun a dû se goinfrer. Par exemple, Millie Bobby Brown toucherait environ 1,25 million de dollars par épisode (malgré son jeu catastrophique – bordel, le coup de la kryptonite…). Ils ont déconné : ils auraient dû buter plus de personnages en route.
Tuer davantage de personnages aurait aussi permis de resserrer l’intrigue. Certes, dans cette première partie, on ressent moins l’éclatement de la saison précédente puisque tout le monde est dans un Hawkins confiné (mais sans masque). Toutefois, il en résulte des tas de dialogues qui ne sont que des banalités. Comme il faut faire participer tout le monde, certains acteurs se retrouvent avec des répliques désespérément fades. Et je ne parle même pas des dynamiques entre personnages, oscillant entre déjà-vu et inintéressant.
Un final XXL, des perruques XXL, des idées XS
L’intrigue n’aide pas non plus, tant elle respire le déjà-vu, même si j’imagine qu’il y a une volonté de boucler la boucle en renvoyant aux origines. Pour couronner le tout, on se farcit encore le ridicule Vecna comme boss. Désolé, mais j’ai du mal à prendre au sérieux un mec qui s’est fait humilier par une gamine… Heureusement, lors de son arrivée en mode Dark Vador dans Rogue One, il s’est fait un summer body du plus bel effet qui renforce légèrement son charisme. Mais ça ne l’empêche pas de refaire ses conneries habituelles, à savoir ne pas tuer les héros alors qu’il en a la capacité. Bref : un débile en figure de boss final.
« Débile » convient aussi parfaitement aux militaires. Les mecs se permettent de claquer des gosses ou de les brusquer pour un oui ou pour un non. En même temps, il faut bien les rendre détestables pour justifier que les héros se mettent à les buter en masse. C’est clairement l’un des problèmes des dernières saisons : on est tellement dans la surenchère et la tuerie de masse que plus rien n’a de crédibilité. Et c’est connu, l’absence de crédibilité casse l’immersion, sauf quand il s’agit de se marrer.
Au final, tout devient tellement débile qu’on a l’impression d’assister à un épisode de Kaamelott… l’humour en moins (sauf pour le génial Derek Turnbow joué par Jake Connelly). Les clichés sont forcés à un point désespérant, et les twists se voient venir à des kilomètres tant tout est soigneusement préparé.
Le shonen qui sommeillait en Will
Heureusement, Stranger Things 5 se permet des moments forts. Évidemment, il faut citer le climax de l’épisode 4 où le jeune Will s’offre un morceau de bravoure digne d’un shonen. Efficace, donc. Sans oublier ce qui précède avec la bataille entre l’armée et les Démogorgons. Visuellement, c’était bien cool, surtout avec les nombreuses mises à mort (cette tête de militaire transpercée par Summer Vecna). Mais je reste bloqué sur le fait que les créateurs oscillent constamment la puissance du Démogorgon selon leurs besoins. M’enfin… les bestioles massacrent un bataillon armé jusqu’aux dents sans souci, alors qu’elles sont infoutues de tuer des gosses.
Encore une fois, c’est le Démogorgon qui brille lors de l’autre séquence marquante de la saison : l’attaque de la famille Wheeler, où les parents prennent délicieusement cher. Et au passage, le légendaire Frank Darabont (La Ligne verte, Les Évadés… excusez du peu) a réalisé l’épisode 3. Bonne surprise, même si je n’ai pas vu de différences.
Pour finir sur ce premier volume : parlons de l’âge des acteurs. Déjà qu’on doit se taper des perruques immondes, mais en plus, l’écart entre leur âge réel et celui de leurs personnages prend la même dérouillée que Dustin au cimetière. C’est du Mimi Geignarde (de la saga Harry Potter pour ceux qui n’ont pas la ref’) tout craché : un personnage de 14 ans joué par une actrice de 37. Bon, ici, ce n’est pas aussi violent, le plus gros écart étant Joe Keery, 33 ans, qui joue un Steve Harrington de 21 ans. Mais les ados sont censés avoir 16 ans alors que les acteurs ont tous dépassé la vingtaine. Très curieux de ne pas avoir adapté le scénario à leur âge.
Par Christophe Menat n’ayant plus grand espoir pour la deuxième partie.
Conclusion
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Stranger Things 5 continue de me faire lever les yeux au ciel aussi fort que Vecna lève des enfants. Mais malgré les perruques, les dialogues mous et les militaires débiles, j’avoue : ça se regarde. Je peste, je râle, mais je serai là pour la suite. Comme un masochiste qui espère encore qu’on lui serve enfin une fessée digne du nom. |
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| 6/10 | |