Critique : Le Flic de Beverly Hills : Axel F.

30 ans après Le Flic de Beverly Hills 3 (1994), Netflix nous permet de retrouver Axel Foley pour un nouvel opus. Et ce n’était pas gagné, car le projet de donner une suite aux aventures du flic de Detroit en vacances à Beverly Hills (on nous ment sur le titre !) ne date pas d’hier. Depuis la fin des années 1990, on parlait déjà d’une suite, mais sans jamais réussir à trouver la formule. Le projet est même devenu un temps une série télé, qui n’a pas dépassé le stade de pilote. Dans cette série, Foley aurait été le commissaire et son fils, le flic agent du chaos.

Bref, après avoir permis à Eddie Murphy de ressusciter grâce au réussi Dolemite is my name (2019), Netflix lui permet de renouer avec son rôle le plus populaire.

Malheureusement, ce nouvel opus s’inscrit dans la lignée de l’autre suite d’un des succès d’Eddie Murphy : Un prince à New York 2 (2021). En moins pire, quand même. Mais pas tant que ça. En fait, je trouve tout simplement que le génie de la comédie des années 80 a perdu de sa verve. Il tente, mais n’y arrive jamais. Il a tout simplement vieilli. Il avait 23 ans sur le premier et en affiche désormais 63. Et comme son jeu comique est principalement physique, cela se remarque.

Papy fait de la résistance

Il ne faut pas non plus oublier que la saga s’inscrit dans le registre de l’action. On peut louer la volonté de vouloir éviter les effets spéciaux le plus possible – on a juste droit à une voiture(tte) numérique digne du dernier Fast & Furious, et ce n’est pas un compliment. Le tout manque sacrément de punch. Pourtant, il y a de l’idée, notamment un passage très amusant en hélicoptère ou l’intégration des gerbes de sang à chaque impact de balles. Mais rien à faire, je n’ai fait que regarder les scènes d’action sans vraiment m’emballer.

Au rayon de la comédie, c’est le calme plat. Eddie Murphy, je me répète, n’a plus sa vigueur d’antan. Il ne m’a jamais fait sourire. Autour de lui, c’est du même acabit, à l’exception notable de l’inoubliable Serge, même si la blague tient plus d’un running-gag à travers les épisodes qu’autre chose.

En fait, cette suite est surtout l’occasion de retrouvailles (comme avec Serge). Ça m’a fait plaisir de tous les revoir, même s’il est difficile de ne pas être effaré par les années qui ont passé. Dommage donc d’avoir axé l’intrigue autour du sempiternel duo père/enfant où le gamin reproche au père d’avoir été absent. Ce n’était déjà pas glorieux dans une autre tentative de ressusciter une saga culte, à savoir Die Hard : Belle journée pour mourir (2013). Mais là, la jeune Saunders est une insupportable tête à claques.

Quant à Joseph Gordon-Levitt, ça me fait toujours plaisir de le voir, mais il est transparent à l’exception d’un joli tacle sur Le Flic de Beverly Hills 3. Tandis que Kevin Bacon respecte la tradition de la saga des méchants arrogants qu’on oublie une fois le film terminé (pire, il m’arrive même de les oublier pendant le visionnage).

Du coup, je regrette que l’accent n’ait pas été davantage mis sur les anciens.