Critique : Doctor Strange in the Multiverse of Madness (avec spoilers)

La folie est le mot-clé

Fiche

Titre Doctor Strange in the Multiverse of Madness Titre VO
Réalisateur Sam Raimi Scénariste Michael Waldron
Acteurs Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Chiwetel Ejiofor, Benedict Wong, Xochitl Gomez, Michael Stuhlbarg, Rachel McAdams
Date de sortie02 / 03 / 2022 Durée2h 06
GenreAction, Aventure, Fantastique, Horreur, Science fiction Budget200 000 000 $

Voyagez dans l’inconnu avec Doctor Strange, qui avec l’aide d’anciens et de nouveaux alliés mystiques, traverse les réalités hallucinantes et dangereuses du multivers pour affronter un nouvel adversaire mystérieux.

Critique

Après une critique sans spoilers, se focalisant principalement sur la partie « technique » de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, place désormais à celle où je peux me lâcher. Évidemment, je vais me focaliser sur l’histoire et les personnages. Attention, je te parle comme si tu avais vu le film.

Mais où est donc passé ma sorcière bien-aimée ?

Wanda… Bordel… Wanda… Quelle prestation d’Elizabeth Olsen. Je vais vous avouer que j’ai été sur le cul. Je m’attendais au démon Cauchemar comme méchant principal. Jamais je n’aurais pensé que ce rôle aurait été tenu par ma Wanda. Lors de son échange avec Stephen Strange, au milieu des pommiers fleuris, quand elle prononce le prénom America. J’ai eu la même réaction que le sorcier. Mon cerveau s’est arrêté de tourner pendant une seconde. Sous le choc de la révélation. Même si les images des bandes-annonces montraient une Wanda vilaine, je pensais que c’était un variant. Pas notre Wanda. Pas ma Wanda.

Le déni fonctionnait encore à ce moment-là. Non, mais si ça se trouve, elle avait juste suivi les événements de loin par curiosité. Puis survient la scène classique où le vilain dévoile ses motivations et son plan machiavélique. Qui tient superbement debout quand on a la mini-série WandaVision en tête. Ça commence avec un tour de passe-passe renvoyant aux événements de Westview. Ce champ de ruine au lieu du superbe champ d’arbres fleuris. Le Darkhold. Oh bordel, Wanda a sacrément mal tourné. Mais là, encore, j’y croyais toujours pas. Don’t worry, mon petit Marvelll. Stephen va tout arranger. Wanda va redevenir gentille après un coup de pied (magique, évidemment) au cul suivi de plusieurs séances chez le docteur.

Avengers Disassembled

Arrive à l’attaque de Kamar-Taj. La bande-annonce nous avait caché l’identité de l’agresseur. On découvre alors qu’il s’agit évidemment de Wanda. Ou devrais-je la Sorcière Rouge ? S’ensuit une séquence diablement excitante où celle dont les pouvoirs avaient fait pâlir d’envie Agatha Harkness tente de briser une barrière magique. L’utilisation de sa manipulation mentale pour susurrer « Cours » à l’oreille d’un des sorciers m’a fait vibrer d’excitation. La suite un peu moins.

En effet, le point de non-retour est atteint. La Sorcière Rouge massacre littéralement les défenseurs de Kamar-Taj. Chose rare dans un film du MCU, on peut voir les cadavres sur les champs de bataille. Pire, la caméra se met face à un soldat au sol, tentant de s’enfuir malgré ses blessures graves. Que fait Wanda ? Elle l’ignore ? Elle l’épargne ? Non, elle l’achève. Sans aucune pitié. Il ne peut y avoir de rédemption après ça. Notre Sorcière Rouge bien-aimée est bel et bien l’ultime vilaine de Doctor Strange in the Multiverse of Madness.

Fatalities à gogo

La suite de la prestation d’Elizabeth Olsen est la couronne de sa carrière dans le MCU. J’ai ADORÉ, mais d’une force. Sa réaction face au piège de Doctor Strange dans la dimension miroir jusqu’à un terrifiant final ou encore le passage où elle massacre les Illuminati (je vais en parler plus en détails après) après avoir possédé le corps de son variant. On était dans un truc purement horrifique. Rien que le passage où la Sorcière Rouge s’empare du corps du Wanda d’un autre univers. C’était du pur film d’épouvante.

En bref, la Sorcière Rouge est un des vilains les plus terrifiants, si ce n’est le plus terrifiant, de l’univers Marvel. Ça sonne comme si on avait ajouté un méchant de film d’horreur, celui invincible qui détruit tout le monde sur son passage, dans un film de super-héros.

J’ai kiffé la façon dont ils ont utilisé les Ultron pour mettre du « sang » sur Wanda. On sait que c’est « de l’huile », mais l’effet marche du tonnerre. Tout comme les Fatalities à toutes les saucessur les Illuminati. J’ai rugi de plaisir. Déjà rien que l’horrible mort de Flèche noire… Je ne m’en suis pas remis. Ça fait quelque chose de voir ces super-héros légendaires mourir de cette façon.

Les Illuminati

Je profite pour ouvrir un interlude sur la partie consacrée à Wanda pour parler des Illuminati, car c’est quand même un des plus gros événements du film. Malheureusement, je me suis fait spoiler Captain Carter et le professeur Xavier à cause de mèmes tirés d’un spot TV consacré aux Illuminati (quelle plaie, ces spots TV se sentant obligés d’en rajouter). Par contre, j’ai apprécié la découverte de Flèche noire dans son costume iconique avec le même acteur que la si honteuse série.

Surtout, j’ai poussé un « Oh ! » de surprise (première fois que ça m’arrive de ma vie, c’est vraiment sorti tout seul de ma bouche) en découvrant John Krasinski dans la peau de Red Richards. J’en ai des frissons rien qu’à écrire ces lignes. Je n’aurais pas pu rêver mieux pour découvrir le personnage dans le MCU (même si techniquement, ce n’est pas l’univers 616). C’était juste l’acteur parfait pour le personnage. Je ne voyais que lui dans le rôle. Il a la carrure et le style (cette barbe) pour le jouer. IL EST PARFAIT.

Quand Wanda demande s’il a une femme, j’espérais découvrir Emily Blunt, mais non. En passant, quelle noirceur dans la réponse de Wanda quand Red lui répond que oui. Ça m’a fait froid dans le dos. Maintenant, je n’attends plus qu’une chose vu que Jon Watts a quitté le projet : donnez les rênes à John Krasinski. Il a été parfait à ce poste sur la dilogie Sans un bruit.

Galerie de caméos

Passons à Flèche noire, le pauvre, il a été délaissé par ma déclaration d’amour envers Red/John. J’ai adoré voir Anson Mount dans le costume classique et surtout sa démonstration de pouvoir sur le trippant passage flash-back télépathique (Thanos, RIP) du Professeur X où il tue Doctor Strange.

Charles Xavier, quel plaisir de revoir Patrick Stewart. En plus, c’est dans le fauteuil iconique de la série animée X-Men (à retrouver prochainement avec X-Men ’97). On notera Lashana « Maria Rambeau«  Lynch dans la peau de Captain Marvel et surtout ma chouchou Hayley Atwell dans celle de Captain Carter. Que le costume lui va bien. Elle est géniale. Sa transposition de la série What If…? au live fonctionne du tonnerre. J’ai eu un gros pincement au cœur quand elle se fait découper en deux.

Avant de revenir à Wanda, je voulais parler des réalités alternatives. J’ai été surpris (et, en toute franchise, un peu déçu) à la fin de me rendre compte qu’on ait réellement vu que deux réalités alternatives. Le monde des Illuminati et celui de Sinister Strange. Ça fait peu pour un titre indiquant : dans le multivers de la folie. Même si en fait, la folie est le mot-clé. Paradoxalement, j’ai bien apprécié le fait que les « caméos surprises » ne soient pas aussi nombreux. On reste dans un film Doctor Strange et pas dans un défilé de caméos. En cela, on rejoint Spider-Man : No Way Home qui avait su rester raisonnable sur ce point également.

Adieu, Wanda

Revenons enfin à Wanda. Mince, je ne sais plus où j’en étais. Attends, je remonte quelques lignes et je reviens… Ah oui, Wanda massacre les Illuminati. Le passage est purement orgasmique surtout que ça permet des combats dantesques face aux deux Captains et Charles Xavier dans le monde de l’esprit. Bizarrement, j’ai préféré la course-poursuite dans les tunnels. L’effet était très réussi avec une Sorcière Rouge plus proche du croque-mitaine que de Wanda.

Je note également des moments émouvants avec ses fils. La chanson de la glace. La confrontation finale. Cette dernière m’a brisé le cœur. Le moment où une super-héroïne se rend compte qu’elle a complètement merdé. Arrive alors la scène où elle se sacrifie pour détruire les Darkhold de tous les univers. C’est là que j’ai été un peu déçu. Je voulais m’attarder plus. Pouvoir faire mes adieux au personnage. Quoiqu’il en soit, c’est un vrai choc. Je ne m’attendais pas à ce que la Sorcière Rouge signe sa révérence dans cet épisode.

J’étais pas prêt.

Here comes America

Si Elizabeth Olsen vole la vedette, le reste du casting n’est pas en reste. Wong et Mordo font dans le classique, donc rien de mémorable de ce côté mais du sympathique. Ah si, j’ai été touché par la relation entre Wong et la sorcière black dont le nom m’échappe, on sent subtilement que les deux partagaient une intrigue amoureuse. Le coup de sa mort en détruisant le Darkhold avec cette larme… Brrr…

Par contre, j’ai été agréablement surpris par la très jeune Xochitl Gomez dans le rôle d’America Chavez. Le personnage ne m’a pas marqué dans le comic. Toutefois, dans le MCU, je la trouve attachante (elle m’a ému durant le passage des souvenirs). De plus, son costume et ses pouvoirs sont représentés de manière badass. J’adore la réprésentation en étoile des portails.

Sa relation avec Doctor Strange fait également écho à celui avec Peter Parker. On voit l’ancien chirurgien mûrir. Alors qu’il enfoncait Peter Parker, cette fois-ci, il protège America. Ce Multiverse of Madness est également un palier supplémentaire pour mener le sorcier vers l’ultime voie héroïque. La découverte des doubles alternatifs ayant mal tourné est à chaque fois un grand moment entre Defender Strange (celui de la scène d’ouverture) prêt à sacrifier America Chavez, Sinister Strange (celui qui a suivi le Darkhold) qui a mené tout un monde à la ruine pour Christine et le Strange de l’univers des Illuminati perverti. Benedict Cumberbatch a livré un joli numéro et continue à faire de Doctor Strange, un super-héros complexe.

« Je t’aime dans tous les univers. »

Il faut aussi mentionner cette étonnante scène mid-générique où une nouvelle surprise m’a frappé à ma gueule pourtant pas mal tuméfiée. La découverte de Cléa avec… bordel… Charlize Theron dans le rôle. Parfaite transition après la conclusion de la touchante relation avec Christine Palmer (Rachel McAdams). Touchante, quand on a les souvenirs du génial épisode de What If…? sur la réplique : « Je t’aime dans tous les univers ». Le « Je t’aime 3000 » en plus puissant.

Pour boucler le tour au rayon des acteurs, il faut évidemment parler de l’acteur fétiche de Sam Raimi, Bruce Campbell. Son caméo m’a bien fait rire. Si le coup du « tape-toi dans la gueule » n’est pas nouveau (comment oublier l’effrayant passage avec Kilgrave dans la série Jessica Jones ?), c’est la scène post-générique qui est redoutable. La réplique parfaite au bon moment : « C’est enfin fini. ».

Oh, mince, ça fait déjà trois pages sur Word. Va peut-être falloir conclure sinon la critique risque de devenir indigeste. Allez Marvelll, on arrête de bavasser. Allons droit à l’essentiel. Ouais, mais le problème, c’est que j’ai tellement digressé alors qu’à la base, je voulais écrire un paragraphe sur Wanda avant d’enchaîner sur les autres. Là, c’est le bordel. Il n’y a plus de plan à suivre. Free style mode on. 

Evil Dead

Dans ma critique sans spoilers, j’avais parlé de l’ambiance horrifique. Je peux maintenant en parler plus en détail. Tout d’abord, les morts à l’écran sont étonnament nombreux. Surtout, Sam Raimi semble prendre un malin plaisir à les diversifier comme si on était devant un slasher. Le coup de Sinister Strange empalé façon La Malédiction (1976), fallait le faire. Tout comme l’utilisation du cadavre de Defender Strange avec les goules.

En parlant des goules, qu’est-ce que j’ai kiffé quand Christine utilise cette espèce de chaudron pour faire un super lance-flamme. Il y a tellement de bonnes idées dans ce film. Pour répondre à ma question dans la critique sans spoilers. Oui, la fameuse pause de Sam Raimi a été fructueuse tant le gars est revenu avec plein de bonnes idées.

Bon point pour les démons. Entre le premier, Gargantos (le truc qu’on a confondu avec Shuma-Gorath) et les démons protégeant le temple de Chthon sur le mont Wundagore, il y avait de quoi se régaler. En parlant de Gargantos, sa mort, c’est le moment où on se dit que oui, Sam Raimi a apporté sa touche. Quand même, ce n’est pas tous les jours qu’un œil géant sort de son orbite sur une technique digne de Simon Phoenix.

Au niveau des scènes d’action, seule la course-poursuite dans le tunnel m’a vraiment marqué. Néanmoins, elles ont le mérite d’être tous efficaces. Elles sont funs et surtout jamais répétitives. Mention spéciale tout de même au passage où Stephen et America traversent les univers. Bon, je crois que j’ai fait le tour. Je vais donc clôturer cette critique. Quatre pages, quand même. Ça fait beaucoup, mais ce Strange le méritait clairement.

Par qui sera de retour pour la critique des prochaines aventures de Doctor Strange.

Conclusion

Difficile de pondre une conclusion après avoir écrit une critique tenant sur quatre pages. Du coup, je dirais juste : lisez la critique, Elizabeth Olsen MVP et « C’est enfin fini. ». Fondu noir.

+

  • Elizabeth Olsen
  • Bordel, Elizabeth Olsen, c’est quand même quelque chose dans ce film
  • Évolution de Doctor Strange
  • Découvrir les deux univers alternatifs
  • America Chavez, une nouvelle super-héroïne attachante
  • Tout le passage avec les Illuminati
  • Visuellement splendide
  • Fermeture de la page Christine, ouverture de la page Cléa
  • John Krasinski est parfait en Red Richards, Hayley Atwell en Captain Carter aussi

  • Seulement deux univers alternatifs
9/10

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