On nous donne vraiment ce qu’on demande
Fiche
Titre | Godzilla vs Kong | Titre VO | – |
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Réalisateur | Adam Wingard | Scénaristes | Eric Pearson, Max Borenstein |
Acteurs | Alexander Skarsgard, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Shun Oguri, Eiza Gonzalez, Jessica Henwick, Julian Dennison, Kyle Chandler, Demian Bichir | ||
Date de sortie | 22 / 04 / 2021 (Video) | Durée | 1h 53 |
Genre | Action, Science fiction, Thriller | Budget | 200 000 000 $ |
À une époque où les monstres parcourent la Terre, et alors que l’humanité lutte pour son avenir, Godzilla et King Kong, les deux forces les plus puissantes de la nature, entrent en collision dans une bataille spectaculaire inédite. Alors que Monarch se lance dans une mission périlleuse en terrain inconnu, et qu’il découvre des indices sur les origines des Titans, un complot humain menace d’éradiquer ces créatures – qu’elles soient bonnes ou mauvaises – de la surface de la planète. |
Critique
En tant que fan de Kaijū, comment diable est-il possible de refuser une proposition aussi alléchante que celle du jour ? Il me paraît inconcevable de se balader sur le net, voir une affiche avec Godzilla prêt à se foutre des baffes dans la gueule avec King Kong et passer son tour. Au demeurant, j’avais une seule inquiétude : Adam Wingard. Certes, son You’re Next m’avait bien plu, mais je considère son Blair Witch comme un des pires films que j’ai jamais vu de ma vie. Surtout, avec un profil similaire, Michael Dougherty m’avait déçu avec Godzilla II : Roi des monstres.
Humanité mi-figue mi-raisin
Un des plus gros problèmes de ce dernier, c’est l’omniprésence des humains. Quand on va voir un film avec des Kaijū, c’est bien pour ces forces de la nature. Pas les humains. Ok, ils peuvent servir de chair à canon ou pour exposer quelques éléments nécessaires sur l’intrigue, mais en aucun cas, ils ne doivent pas parasiter le devant de la scène. C’est bien cet élément qui m’a rendu le deuxième opus du nouveau Godzilla insupportable. Pas de bol, sa figure de proue, Millie Bobby Brown, revient. Encore une fois, elle est au cœur d’une aventure sans crédibilité et phagocytée par des blagues nullissimes malgré l’excellent Brian Tyree Henry.
Heureusement, de l’autre côté du ring, chez Kong, les nouveaux venus Rebecca Hall, Alexander Skarsgård et surtout l’attachante Kaylee Hottle apportent de l’émotion. Plus sommaire et moins versée dans la parodie, cette partie a réussi à m’émouvoir. Ce n’est pas un secret. J’adore King Kong. C’est le premier Kaijū dont je suis tombé amoureux. J’ai vu le film de John Guillermin sorti en 1976 des dizaines de fois. J’ai donc une attache particulière. Alors quand je vois cette jeune gamine signante (l’actrice provient d’une famille entièrement sourde), cette attache s’intensifie au point de devenir pratiquement indestructible. Les scènes qu’elle partage avec le Roi de Skull Island sont parmi les meilleures du film. Il y a même un plan d’une beauté à tomber par terre.
Les Kaijū sont les stars
Ça, c’était pour la partie humaine. Maintenant, les monstres. On sent vraiment qu’Adam Wingard a tout fait pour qu’ils soient les stars. Ce sont eux, et personne d’autres, qui sont au centre de l’histoire. Les humains sont donc à leur place. Au second plan. En lisant des interviews du metteur en scène, on sent nettement cette volonté. Par exemple, quand on lui demande pourquoi son film dure moins de deux heures, il répond qu’il voulait se concentrer sur l’essentiel. Si on ajoutait une heure, ce ne serait pas une heure de combats en plus, mais une heure sur des gens en train de parler de monstres. Justement, pile-poil l’erreur de Godzilla II : Roi des monstres.
Ça se sent dès que les Kaijū sont à l’écran. La réalisation s’élève. La castagne est superbement fun. On en a pour son pognon. Quel régal. Je sens que je vais me refaire Godzilla vs Kong régulièrement pour ses scènes d’action. Pour l’anecdote, Godzilla mesure 120 mètres et King Kong, 102 mètres. Ce qui est bien foutu dans les combats, c’est qu’on sent vraiment la différence de style entre les deux.
Qui est le vainqueur ?
Attention, cette partie contient des spoilers.
Qui gagne le combat ? On a clairement un vainqueur désigné. Godzilla. Si King Kong a l’avantage de l’agilité, il ne peut malheureusement rien contre la puissance du lézard boosté aux champignons atomiques. Juste en passant, il y a une scène qui m’a beaucoup fait rire. Déjà, toute la construction de Godzilla vs Kong est proche de celle de Batman v Superman. Superman / Godzilla gagne le premier round sans trop sourciller. Tandis que Batman / King Kong gagne le second. Néanmoins, un troisième round s’intègre où le lézard lamine le singe. On a alors droit à un duel de regards avec Godzilla surplombant le gorille géant à la manière du film de Zack Snyder. King Kong semble vouloir dire quelque chose entre deux souffles. Je m’attendais à le voir crier désespérement « Save Martha » tant la similarité était troublante. Ça m’a un peu cassé le délire.
Les scénaristes ont été intelligents sur le coup en faisant en sorte que chacun des monstres ait son moment de gloire. Si King Kong perd, c’est quand même lui qui sauve Godzilla d’une mort certaine des mains de Méchagodzilla (très fun en passant – pendant un moment, je m’étais cru devant un crossover avec Pacific Rim). Bref, tout le monde est content et rentre à sa maison. Par contre, aucune scène post-générique au compteur. J’espère qu’ils n’ont pas prévu de s’arrêter là concernant le MonsterVerse…
Par Christophe Menat quand même déçu de pas l’avoir vu au cinéma.
Conclusion
Inévitablement, en regardant Godzilla vs Kong à la maison, on passe à côté de la puissance d’une séance cinéma. Car ce genre de films déploie toutes ses qualités dans une grande salle avec des déflagrations de basse qui te propulsent contre ton siège. Quoiqu’il en soit, ça reste un bon film de bagarre avec beaucoup de fun (les Kaijū sont les stars incontestées) et un personnage très attachant incarné par la jeune Kaylee Hottle. |
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7/10 |