Le ciel n’est plus la limite
Fiche
Titre | En passant pécho : Les carottes sont cuites | Titre VO | – |
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Réalisateur | Julien Royal | ||
Acteurs | Hedi Bouchenafa, Nassim Lyes, Fred Testot, Julie Ferrier, Benjamin Tranié, Hugues Jourdain, Charlotte Gabris, Vincent Desagnat, Nina Kepekian, Hakim Jemili, Bun-hay Mean | ||
Date de sortie | 10 / 02 / 2021 (Netflix) | Durée | 1h 39 |
Genre | Action, Comédie, Crime | Budget | – |
À Paris, deux dealers en galère comptent sur les liens familiaux pour relancer leur affaire. Une comédie déjantée inspirée de la web-série culte. |
Critique
Fatal, nouvelle génération
Cloué au lit par une gastro, je fais comme à mes habitudes, je chercher une comédie à ras des pâquerettes avec zéro prise de tête pour rigoler un peu (faut bien se remonter le moral). En ouvrant Netflix, je tombe sur En passant pécho. Rien qu’à la bannière, ça ne me disait rien du tout. Ça a l’air tout pourri et pas drôle du tout. Mais pris par la maladie (et la folie de la fièvre), mon pouce a lancé la lecture. Ayant eu la flemme de le déplacer pour revenir au menu principal, je me suis laissé faire. Au pire, je m’endormirais. Pas de bol, je n’ai pas réussi tellement j’ai kiffé.
Je ne suis pas trop un spécialiste de comédies françaises, mais En passant pécho m’a fait penser au Fatal (2010) de Michaël Youn. On retrouve le même délire pour la parodie, l’auto-dérision, le sens de la formule et surtout le grand-guignolesque. Franchement, j’ai été totalement subjugué par le voyage aux côtés de Cokeman et Hedi. Je ne connaissais ni l’un, ni l’autre, mais je les ai adorés. Le second incarne un rôle classique, mais ultra indispensable pour permettre au premier d’exprimer toute sa folie. Quelle folie ! Mention spéciale au clin d’œil au move culte du Mask de Jim Carrey.
La forme la plus pure de l’auto-dérision
Les mecs vont loin, très loin. Mais le grand coup de génie, c’est l’utilisation constante de l’auto-dérision. Jamais ils ne s’affichent comme des génies. Ce sont des gros nazes, mais ils sont tellement nuls et débiles qu’ils en deviennent attachants. Cela commence d’ailleurs dès l’ouverture où j’ai très vite compris que je n’étais pas devant un long-métrage comme les autres. Autre coup magistral, l’équipe du film arrive, presque par miracle, j’ai envie de dire, à éviter que l’ensemble ne tombe dans l’abysse du ridicule le plus total. J’ai vraiment été impressionné, car la ligne est tellement fine que la majorité se casse la gueule à mi-parcours. Mais là, non, tels des funambules professionnels, ils tiennent jusqu’à l’arrivée.
Bref, l’ensemble est loin d’être une succession de sketches comme on a souvent droit avec ce genre de bobine. Il y a une intrigue globale plutôt cohérente avec un tas de seconds rôles fun. Néanmoins, là où En passant pécho m’a définitivement éclaté, c’est sur son final. Tout d’abord par un passage méta n’ayant rien à renier au superbe Le Magnifique de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo (d’ailleurs, également dispo sur Netflix, aucune raison de rater ce chef d’œuvre). Avant de se conclure avec un combat curieusement convaincant.
Tout d’un coup, j’ai un doute. Et si je n’avais pas vu le film, en fait ? Si pris par la fièvre, j’avais imaginé cette aventure totalement folle où, un moment, on a une Torture Ninja se trimballant avec un énorme gode noir comme arme ? Ça mériterait bien un second visionnage pour s’en assurer.
Par Christophe Menat n’en revenant toujours pas. Il a réussi à enchaîner deux bombes Netflix.
Conclusion
J’étais tellement persuadé que c’était une daube que je m’étais préparé à écourter la séance au plus vite. Impossible. Je me suis fait pécho et ait kiffé le délire. Attention, c’est un vrai gros bordel total où le ciel ne semble même plus être une limite acceptable. Un bon coup de cœur. Faut dire que c’est totalement rafraîchissant de regarder une comédie française osant sortir des sentiers battus. |
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8/10 |