Critique : The Boys – Saison 2 (avec spoilers)

La saison de confirmation

Fiche

TitreThe Boys Titre VO
ShowrunnerEric Kripke
Acteurs Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr, Erin Moriarty, Dominique McElligott, Jessie T. Usher, Laz Alonso, Chace Crawford, Tomer Kapon, Karen Fukuhara, Colby Minifie, Aya Cash, Giancarlo Esposito, Shantel VanSanten
Saison2 Nombre d’épisodes8
Date de sortie04 / 09 / 2020 Durée54 à 68 mn
GenreAction, Comédie, Science fiction ChaîneAmazon

Dans la saison 2, la tension monte. Butcher, Hughie et le reste de l’équipe se remettent des évènements de la saison 1. En fuite, ils ont du mal à se défendre contre les Superhéros. Vought, la société qui gère les héros, profite de la panique provoquée par les Supervillains pour s’enrichir. Une nouvelle héroïne, Stormfront, débarque à Vought défiant Le Protecteur, déjà sur les nerfs.

Critique

Après nous avoir laissé sur un cliffhanger de malade, il était clair que cette deuxième saison de The Boys allait être très attendue. Les chiffres ne l’ont pas démenti. Elle pète des records d’audience sur Amazon Prime Video. Au point qu’une troisième et quatrième saison sont déjà commandées sans oublier une série spin-off à l’université Vought. Bref, la vague des garçons a déferlé sur le monde entier.

La série prend ses marques

Ce n’est que justice tant la série comic de Garth Ennis est un pur joyau. Néanmoins, avec cette saison, la série commence à prendre ses distances avec le matériau d’origine pour partir vers une nouvelle direction. C’était un peu obligé vu le final de la précédente où on a appris que la femme de Butcher était toujours en vie et que tout ce temps, elle a élevé son fils, fruit du viol par le Protecteur.

Le seul reproche que j’adresserai à cette excellente nouvelle saison demeure le fait de subir un peu le même contrecoup que celui d’une autre adaptation d’Ennis, Preacher. Le rythme est beaucoup moins efficace que celui du comic. Néanmoins, c’est moins gênant à mes yeux que sur Preacher, car The Boys a beaucoup, beaucoup de personnages. Ainsi, ce qu’on perd en rythme, on gagne en profondeur alors que Preacher s’alourdissait avec un inutile trio amoureux. Bon, j’avoue que de temps en temps, j’ai envie que les Boys arrêtent de tourner autour du pot et s’attaquent directement aux supes.

Féminazie au front

Pour cette saison, on aura vu Stormfront en antagoniste. Alors, autant dans le comic, il, car c’est un homme à la base, ne m’a pas spécialement marqué que la version de la série est marquante. C’est vraiment un personnage dans l’air du temps. En plus, l’actrice Aya Cash est extraordinaire.

J’ai adoré la révélation sur ses origines. De quoi faire fermer les bouches de la plus belle des façons ceux qui critiquaient la perte d’identité du personnage qui n’était alors plus un véritable nazi. C’est rassurant pour la suite, car ça prouve que le showrunner traite le matériau d’origine avec respect tout en l’amenant vers des nouvelles directions. Indispensable pour surprendre les lecteurs du comic. Une formule d’ailleurs pas inconnue, car c’est exactement celle qu’utilise Marvel Studios.

L’aube des Sept

D’ailleurs, en parlant de Marvel Studios et Warner/DC, impossible de ne pas rigoler comme un sale gosse en découvrant les parodies à la sauce Vought entre le film Dawn of the Seven (Batman v Superman : L’Aube de la justice / Dawn of Justice) et le logo de Vought Studios identique à celui de Marvel Studios. C’est pour ce genre de détails que j’adore cette série.

Dans le rayon hommage, on peut citer l’épisode 5 Quand Faut Y Aller, Faut Y Aller qui dispose du meilleur guest-star de tous les temps : Terror ! C’était le personnage qui me manquait le plus du comic. Certes, je comprends que ce soit compliqué de gérer un chien sur une série, mais qu’est-ce qu’il était drôle dans les comics. Au moins, Butcher boucle son apparition avec un exceptionnel : « Terror, fuck it ! ». Je suis désormais en paix.

On termine le tour d’horizon des nouveaux venus avec Shawn Ashmore, l’ex-Iceberg de la saga X-Men reconverti en la Torche. Joli pied de nez quand même de passer d’un glaçon à du feu. Pour couronner le tout, ils en font un obsédé du porno avec des parodies fun. Ça me fait penser que j’ai vraiment hâte qu’ils adaptent la parodie des X-Men du comic d’Ennis.

Intrigue explosive, littéralement

Concernant l’intrigue, j’ai beaucoup aimé, malgré la petite baisse de régime en milieu de saison. Je suis devenu tellement exigeant avec cette série que j’ai du mal à pardonner quand elle n’atteint pas l’excellence. J’ai été comme un dingue sur le rebondissement « explosif » de l’épisode 7 Le Fils Du Boulanger. Kingsman : Services secrets avait usé du même procédé mais sans oser aller aussi loin. Alors que je croyais qu’on allait ne pas savoir qui provoquait ces explosions, j’ai été sur le cul quand ils dévoilent son identité. Mâchoire littéralement décrochée.

Pour terminer, j’ai adoré la conclusion de l’intrigue Becca et son fils. Le final m’a bluffé et arraché des larmes. Surtout avec la perfection du jeu de Karl Urban. Bordel, l’expression sur son visage quand il rugit de colère avec les yeux embrumés par les larmes. C’est fort. Très fort. Tout comme l’état où se retrouve Stormfront (dédicace à Anakin ?). En passant, son combat final est génial. Carrément dans l’esprit de la série. Loin des acrobaties super-héroïques classiques et proche des combats de rue un peu honteux.

J’ai parlé un peu vite quand j’ai dit « pour terminer ». Car impossible de finir cette critique sans un mot pour le Protecteur. Antony Starr et Karl Urban font jeu égal pour voler la vedette au point que les deux poussent la série au top. Non, mais Antony Starr était assurément le choix parfait pour incarner le Protecteur. Le mec ne recule devant rien jusqu’à se sucer lui-même et parodier un plan de Zack Snyder en mode branlette.

Par satisfait de voir que le fantasme d’adaptation du comic de Garth Ennis prend son envol.

Conclusion

Pour sa deuxième saison, The Boys continue à livrer des épisodes d’excellente facture. Le plus rassurant est de voir que son succès ne l’a pas rendu moins acide. C’est toujours autant dans l’esprit « sale gosse » de Garth Ennis. À noter l’arrivée d’un excellent antagoniste en la personne de Stormfront. Vivement la saison 3. Et… Terror… Fuck it !

+

  • Toujours aussi virulent
  • Personnages approfondis par rapport au comic
  • Adaptation du comic à la Marvel Studios
  • Tellement d’excellentes idées
  • Nouveaux venus, notamment Stormfront
  • Meilleur guest-star de tous les temps

  • Baisse de régime au milieu de saison
  • On sent qu’ils veulent faire durer
9/10
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