Critique : Marvel’s Daredevil – Saison 2

The Rise of the Man Without Fear

Fiche

Intégré au Marvel Cinematic Universe
Titre
Daredevil
Créateur Drew Goddard
Acteurs Charlie Cox, Elden Henson, Deborah Ann Woll, Jon Bernthal, Elodie Yung
Titre original Marvel’s Daredevil Saison 2
Pays États-Unis Nombre d’épisodes 13
Genre Action, Drame, Science fiction, Thriller Format 50/60 mn
Diffusion d’origine 18 / 03 / 2016 Chaîne Netflix

Alors que Matt pensait avoir rétabli l’ordre dans la ville, de nouvelles forces destructrices apparaissent à Hell’s Kitchen. L’homme sans peur affronte désormais un nouvel adversaire, Frank Castle, et retrouve son amour de jeunesse, Elektra Natchios.

Photo de la saison 2 de Daredevil
Le Diable est de retour à Hell’s Kichen.

Critique

Excité… et déprimé. Voici les deux émotions contradictoires qui ont enserré mon cœur à la dernière image de cette deuxième saison. C’était trop court. C’était tellement jouissif qu’évidemment, on ne peut considérer treize épisodes que comme un nombre beaucoup trop restreint. Cette saison était si dense.

Dans la première saison, on avait Daredevil face au Caïd. Un duel dantesque, grâce à un immense (dans tous les sens du terme) Vincent D’Onofrio. Pour cette deuxième saison, le Punisher s’invite avec Elektra et la Main, toutes deux déjà entrevues dans la première saison. À eux trois, ils densifient l’intrigue de telle sorte qu’enfin, on peut dire qu’un arc du comic Daredevil a pris vie. C’est si dense qu’il devient humainement impossible de trouver en soi la capacité d’arrêter le visionnage. Chaque fin d’épisode était un véritable combat pour prendre une pause afin de s’abonner aux obligations de la vie comme se nourrir. C’était si facile de baisser les bras et laisser Netflix lancer le prochain épisode, car comment quinze secondes peuvent-elles suffire pour trouver la force d’arrêter le compte à rebours ? Évidemment, quand elles sont prises, ces pauses deviennent de plus en plus courtes au fur et à mesure qu’on progresse dans le show, car les bonshommes derrière cette saison n’avaient même plus de places au point qu’ils arrêtent l’épisode en pleine action (!?). Jamais la formule « film de treize heures » n’aura été aussi juste.

Avant d’aborder les nouveaux, revenons sur le trio Nelson, Murdock et Page. Dans la continuité de la première saison, le trio fait des merveilles, ensemble et séparément. Chacun des comparses de l’avocat aveugle s’émancipe de plus en plus et apporte une touche permettant d’enrichir la série et lui donner la capacité d’être davantage qu’un simple show de justicier. C’est d’autant plus vrai du côté de Karen Page qui permet de disposer d’un autre point de vue sur les agissements des justiciers. De ce côté-là, c’est un sans-faute.

Je trouvais que c’était important de leur rendre hommage avant d’attaquer les deux nouveaux venus, le Punisher et Elektra, car il est évident qu’ils volent la vedette. Il ne faut donc négliger Karen et Foggy car ils sont là pour apporter davantage d’humanité. C’est drôle de voir la parallèle avec Batman v Superman. Alors que DC va bientôt avoir sa trinité, les Marvel Knights l’ont désormais, et quelle trinité : Daredevil, le Punisher et Elektra.

Photo de la saison 2 de Daredevil
Je ne pensais pas qu’on pouvait faire un Punisher aussi dense que celui du comic. Puis j’ai vu ce regard.

One Batch, Two Batch. Penny and Dime.

Le Punisher. Le personnage a déjà été adapté trois fois au cinéma entre Dolph Lundgren, Thomas Jane et Ray Stevenson. Mais ils furent tous dupés car un autre Punisher fut forgé. Jon Bernthal.

Adorant l’acteur, je n’avais aucun doute quant à sa capacité à incarner Frank Castle. Le mec respire suffisamment la folie qui englobe l’ancien marine. Il n’y avait qu’à le voir dans le Fury de David Ayer. Sa prestation dans la série ne fait que le confirmer. Il est simplement monstrueux. Quand il est le Punisher, il vole la vedette à tout le monde. Tout le monde, même la star de la série qui l’accueille. Quand il est à l’écran, il le magnétise. Il le martyrise. Il le soumet. Il le torture. Quand il est au cœur d’un combat, il fait monter la tension et l’excitation d’un cran. La violence de ses gestes programmés non pas pour assommer, mais pour tuer, ajoute une nouvelle palette à la série. Si vous avez trouvé la première saison violente, attendez de voir celle-ci. Daredevil est un enfant de chœur aux côtés du Punisher.

Son introduction dans la série est un modèle du genre. Jamais un acteur n’aura été autant de fois vu de dos. Jamais l’arrière d’un crâne n’aurait été aussi attendu et craint. Le seul point que je redoutais, c’était d’avoir un Punisher, pas vraiment fidèle. La série pouvait le laisser craindre un moment, avant de retourner sa veste avec brio et nous offrir l’authentique.

Sa confrontation avec Daredevil est excellente. Batman et Superman auront fort à faire pour la faire oublier. C’est le choc entre deux méthodologies. Un choc illustré par une flopée de répliques fortes. Il y en a une qui restera sans doute gravé dans ma mémoire à vie : « Une fournée, deux fournées. Piécettes et petite monnaie. ». Des paroles si anodines, mais qui glacent. Elles annoncent le réveil du croque-mitaine.

Après une telle prestation, il ne reste plus qu’une chose à dire : offrez-moi une série Punisher à Jon Bernthal. Les mecs, sérieusement, ne déconnez pas, faites-le !

Photo de la saison 2 de Daredevil
Oubliez Jennifer, voici la véritable Elektra.

Hello, Matthew.

Je serais plus mesuré concernant Elektra. N’ayant vu aucun film/série avec Elodie Yung, mis à part G.I. Joe où elle ne peut rien montrer de son jeu, je ne savais pas à quoi m’attendre. Néanmoins, physiquement, elle collait parfaitement à l’anti-héroïne.

Après visionnage, elle campe une Elektra intéressante, bien supérieure à celle de sa prédécesseure, mais ce n’était vraiment pas compliqué tant celle de Jennifer Garner était catastrophique. Je vais avouer que le personnage ne m’intéresse pas des masses dans les comics. Elle est là pour foutre le boxon dans la vie de Matt, mais au-delà de ça… Ça semblait prendre la même voie dans la série avant que les derniers épisodes permettent d’en découvrir plus et enrichir un personnage finalement plus complexe qu’il n’y paraît. C’est là, la grande force de la série. Offrir des personnages plus profonds que leur simple représentation aux yeux du grand public.

Elektra permet d’accentuer la confrontation entre l’idéologie du Punisher et celle de Daredevil en ajoutant une composante plus insidieuse. Elle est comme le poison d’amour qui coule dans nos veines et qui arrête notre cœur sans qu’on s’en soit rendu compte. Une femme fatale.

Des combats montant crescendo

C’était l’un des points positifs de la première saison : ses combats. Marvel Television semble avoir retenu la leçon et a mis davantage le paquet. C’est simple, cette deuxième saison offre du lourd et surclasse la précédente. Chaque épisode a son combat mémorable. L’épisode 3, Le gratin de New York, offre la version 2.0 de celui inoubliable de l’épisode 2 de la première saison, L’homme blessé. Mais ma préférence va pour celui de Frank Castle dans Sept minutes au paradis (épisode 9). Un instant n’ayant rien à envier aux meilleures productions coréennes pour le mélange de violence et de superbes chorégraphies.

Néanmoins, je regrette que certains combats de Daredevil de la première moitié de la saison laissent trop transparaître les faux coups. Comme ceux que Chuck Norris dans Walker, Texas Ranger. Au début, j’étais parti pour démonter cette saison sur ce point, mais heureusement, ça s’améliore nettement dans la deuxième partie. La progression est juste folle.

Photo de la saison 2 de Daredevil
Hum, comment ne pas succomber à ces yeux torrides ?

Un point sur la réalisation et le costume

Là, j’étais partagé. J’ai envie de dire que la série est beaucoup trop sombre. Surtout en la regardant depuis mon vidéoprojecteur doté d’un taux de contraste bof, bof. Mais d’un autre côté, c’est tellement réaliste. On n’a pas ces éclairages qui sortent de nulles parts et qui donnent l’impression que la séquence se déroulant dans le noir a lieu en plein jour. Qui rendent d’ailleurs ridicule la prestation du personnage qui fait comme s’il était dans le noir. Donc je me suis rangé dans le camp de Marvel Television et me fais défenseur de ce noir si noir. En plus, ça permet de bénéficier de plans qui semblent sortir d’une case de comic.

Concernant le costume, après les nombreuses remarques plutôt négatives surtout pour le masque, j’attendais un changement. Celle-ci a lieu astucieusement grâce à l’intrigue pour une version, sans être parfaite, bien plus classe. Notamment dans la pénombre, quand la lumière fait luire les yeux de Daredevil. Et ce rouge ! Le seul vrai bémol est en fait dû à l’acteur Charlie Cox. Le mec n’a pas le visage suffisamment allongé pour amener de la classe.

Spoiler : à ne lire qu’après avoir vu la saison

Parmi mes moments préférés de la saison, en dehors de tout ce qui a trait au Punisher, je compte sur le procès du siècle et le retour de Wilson Fisk. C’était probablement à ce moment-là où j’étais comme un fou. Bravo à Marvel d’avoir su garder le secret du retour du Caïd jusqu’au bout. C’est drôle, car le retour a eu lieu pile-poil au moment où je m’étais dit : « Il me manque un peu Vincent D’Onofrio quand même. ». Et boum, il apparaît. Une apparition limitée, mais laissant entrevoir beaucoup d’espoir pour une hypothétique troisième saison. Après tout, sa promesse n’est pas négligeable : « Si vous craignez que Frank Castle sème le chaos dans Hell’s Kitchen… Attendez de voir. ».

Pour le procès du siècle, j’ai adoré, car non seulement, elle offre une confrontation acharnée avec Reyes, mais en plus, elle permet à Foggy d’obtenir son moment de gloire (excellent discours luminaire) et d’approfondir la psychologie de Frank Castle. C’est à ce moment-là que j’ai flippé qu’on réduise le Punisher à un simple barjo. Heureusement donc que le Caïd est intervenu avec son offre impossible à refuser. J’ai tout de même regretté que la multiplication d’intrigue ait empêché que le procès du siècle soit plus approfondi.

Naturellement, il y a encore beaucoup de moments que j’ai aimés, mais en faire une liste consisterait à raconter toute la saison… Car j’ai aimé toute la saison, sans concession, donc je préfère me concentrer sur ces deux moments.

Histoire de boucler la boucle, terminons cette critique avec l’excellent final. Ce fameux final qui m’a installé dans deux états opposés : j’étais à la fois excité et déprimé. Excité par toutes les promesses qu’il laisse, mais déprimé, car c’est déjà fini. Jamais une saison de treize épisodes ne m’avait paru aussi courte. Jamais je n’ai vu le temps passer. C’est passé à la vitesse de la lumière. C’était la saison 2 de Daredevil

Par Christophe Menat déjà prêt à enchaîner sur la saison 3, le .

Conclusion

C’était la saison de tous les dangers. Après avoir conquis la Terre avec une première saison dantesque, Matt Murdock devait désormais prouver qu’il pouvait capitaliser sur cette première conquête pour asseoir sa domination, non pas sur Hell’s Kitchen, ni New York, mais sur le monde entier. Pour cela, le Démon de Hell’s Kitchen invite deux amis, et pas des moindres, l’impitoyable Punisher et la femme fatale Elektra. Ensemble, ils livrent un des plus grands sommets de l’histoire de la télévision. Une aventure aussi dense qu’un comic. C’était donc la saison de toutes les confirmations. C’était… la saison 2 de Daredevil

+

  • Le Punisher démonte tout, il lui faut sa série
  • Si dense que ça en devient parfois suffoquant
  • L’extrême violence
  • Les combats surclassent ceux de la première saison
  • La scène post-générique

  • La frustration, une fois la saison finie
  • Les coups non portés trop visibles de certains combats
Trophée10/10

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