Critique : Killzone : Shadow Fall

L’histoire d’une chute

Fiche

Titre
Killzone : Shadow Fall
Éditeur Sony
Développeur Guerrilla
Plate-forme PlayStation 4 Date de sortie 29 novembre 2013
Genre Action, Aventure, FPS Testé sur PlayStation 4

Critique

S’il y avait un jeu exclusif à retenir sur PS4, il semblerait qu’il s’agisse de Killzone : Shadow Fall, en même temps, vu la concurrence… Alors, bombe atomique ou bombe désamorcée ?

En toute franchise, la saga Killzone est loin d’avoir marqué ma mémoire. Pour tout vous dire, je ne me rappelle plus trop des précédents mis à part la mort du héros du premier dans le deux et la destruction d’Helgan dans le trois.

Dans ce nouvel épisode, on incarne un nouveau héros, nommé Lucas. Charismatique ? Je n’en sais rien puisque je n’ai jamais pu voir sa gueule hormis sur une petite photo. Par contre, j’ai pu admirer ses jambes et ses mains et je n’ai rien vu de transcendant (même si on peut faire des belles claquettes en bougeant vite tout en ayant la tête penchée vers le bas). Oh, oh, la petite blague moisie. Bref, le jeu prend le relais du troisième épisode et nous présente un nouveau contexte. Suite à la destruction d’Helgan, ses « pauvres » habitants déracinés ont été hébergés sur Vekta. Bien évidemment avec ces foutus Helgasts, il y a des merdes qui arrivent et la planète a été coupée en deux. Une partie Vektan et l’autre, Helgast. Nous, on est avec les Vekta et on est bien décidé à mettre la misère à ces foutus clones des soldats de Jin-Roh, la brigade des loups.

Cet épisode est faible scénaristiquement parlant (déjà que les précédents). On nous sort une resucée d’intrigue faussement manichéenne avec des méchants pas si « méchants » (j’insiste sur les guillemets, car mis à part, l’hybride, ce n’est pas super flagrant) et des gentils pas si « gentils » (un truc complètement foiré, avec un personnage important qui change de comportement en l’espace d’une seconde). La traversée de l’aventure ne m’a pas emballé pas comme sur Bioshock Infinite.

Purée, non franchement, oubliez ça tout de suite, ne comparez pas ces deux-là au niveau de l’histoire ! Les répliques sont fades, l’intrigue peu spectaculaire (merde, on est chez Killzone, on veut la guerre, de l’explosion, des soldats morts au combat !). Le pire, c’est que les personnages ne sont suffisamment charismatiques pour être intéressant. Il y en a même un qui m’a cassé les burnes pas possible, un docteur (j’ai zappé son nom), j’ai essayé de le buter plein de fois mais pas moyen (le sang gicle, mais il se tient là, immortel, à me narguer)… Grosso modo, j’ai traversé le solo comme une âme en peine, me contentant d’être satisfait par un gameplay solide et des beaux graphismes.

La traversée de l’aventure ne m’a pas emballé pas comme sur Bioshock Infinite.

Graphiquement parlant, je n’ai pas pris la même claque que sur NBA 2K14, mais le jeu est très beau (toutefois, rien de franchement extraordinaire quand on pense à Battlefield 4 ou Crysis 3 sur un PC suffisamment solide). Là, où le bât blesse, c’est plus au niveau du design où il n’y a pas grand-chose d’épatant. On est loin d’un Bioshock Infinite, toujours lui (en même temps, c’est le FPS de l’année). Certes, la ville est impressionnante, et on nous le rappelle suffisamment avec pas mal de cinématiques la mettant en valeur, histoire de dire, t’as vu notre modélisation de fou ? En gros, on se croirait un peu chez Elysium. Fort heureusement, le jeu se part d’un passage culte où nous sommes en chute libre et devons éviter des bâtiments en train de s’écrouler. Le genre de passage dont on se souvent tout une vie. Bémol, c’est très court, à peine cinq minutes.

Par contre, pour la durée de vie. 10h d’après certaines sources, j’ai du mal à comprendre, je l’ai bouclé en 7h en mode difficile (pas vraiment difficile hormis le combat final, seul passage à offrir du challenge) et en prenant mon temps. En vrai 8h, mais je suis tombé sur un bug qui m’a obligé à recommencer une séquence au moins cinq fois (c’était lors d’une phase dans l’espace, une porte blindée devait s’ouvrir après une séquence de shoot, sauf que non, la flemme, faut croire…). De plus, il ne faut pas oublier que les mecs de chez Guerrilla la prolongent artificiellement via des passages ultra-lents comme celui où on doit faire la queue pour entrer de l’autre côté du mur ou les différentes phases « ascenseurs ». Ils ont probablement dû gagner une heure avec ça.

Avant de finir, parlons un peu de gameplay. Avec cet épisode, Guerrilla a volontairement voulu s’inspirer de Crysis et Deus Ex : Human Revolution. On retrouve cette volonté de laisser de la liberté aux joueurs pour parcourir les maps. Mais franchement, je n’ai pas trouvé ça convaincant, la faute à un héros trop lourd à l’inverse de celui de Crysis. Par exemple, pour monter les échelles… Sans oublier que les maps ne laissent pas beaucoup de choix au bout du compte sauf quelques exceptions. En plus, vu la difficulté, c’est beaucoup plus simple d’être bourrin que furtif (j’avais essayé au début, mais c’est tellement mal foutu que j’ai laissé tomber, on n’a pas un Assassin, ni un Snake entre les mains, ça, c’est clair et net).

Le point le plus agaçant, c’est qu’on se paume très souvent, ne sachant pas où aller, l’indication étant à chier ! J’ai pensé à Deus Ex ci au niveau du design de la partie sur New Helgan et pour le boss (un seul de tout le jeu…). Ah oui, Killzone a tenté d’innover avec ce compagnon robot à la Metal Gear Solid 4. Ce dernier nous accompagne et est parfois bien pratique, mais après, ça reste limité (je préfère les pouvoirs du héros de Crysis, c’est plus fun).

Test

Graphisme : 9/10 – C’est très beau, les effets de lumière, la modélisation, les impacts de balle, les textures, la fumée. Néanmoins, il aurait fallu aussi innover un peu au niveau du design parce que bon là…

Gameplay : 7/10 – Améliorer le gameplay en voulant donner un peu plus de liberté au joueur au sein des maps, c’est une bonne idée, malheureusement le personnage super lourd passe mal. Au final, on joue bourrin et rien ne change…

Durée de vie : 6/10 – Sept à huit heures en difficile, c’est déjà mieux que la moyenne du genre. Mais au détriment du spectaculaire et avec des phases pause-pipi, je dis non ! C’est trop facile.

Histoire : 5/10 – Une vraie déception, l’intention est louable, mais le résultat est bâclé. Que dire aussi du final, si ce n’est : « à chier ! ».

Son : 9/10 – Le point fort du jeu, certaines musiques donnent des élans de patriotisme ! Par contre, au niveau des sous-titres, ils auraient pu sous-titrer les dialogues entre les ennemis…

Son point fort – Très beau !

Son point faible – La partie « guerre » avec plein de soldats partout a disparu.

Conclusion

Ce Killzone-là est davantage un spin-off qu’un véritable épisode à part entière. On sent que les délais n’ont pas permis à l’équipe de proposer une aventure plus ambitieuse. Il reste un jeu très beau malgré un design à désirer et sympa à parcourir, mais certainement pas un killer-app.

6/10
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