Critique : Elysium

La régression de Neill Blomkamp

Fiche

Titre
Elysium
Réalisateur Neill Blomkamp
Scénariste Neill Blomkamp
Acteurs Matt Damon, Jodie Foster, William Fichtner, Sharlto Copley, Alice Braga, Wagner Moura, Diego Luna
Titre original Date de sortie 14 août 2013
Pays États-Unis Budget 100 000 000 $
Genre Action, Drame, Science-Fiction, Thriller Durée 1h50

En 2159, alors que les gens riches vivent sur une station spatiale artificielle, le reste de la population tente de survivre sur la Terre dévastée. Un homme accepte une mission qui pourrait ramener l’égalité entre les deux mondes.

Elysium Photo
Oh. Quel beau blocage.

Critique

Comme Max Da Costa, le personnage de Matt Damon, je rêvais d’aller faire un tour sur Elysium afin de découvrir les merveilles du nouveau long-métrage de Neill Blomkamp, auteur du formidable District 9 qui a mis tout le monde sur le cul en commençant par un simple documentaire avant de finir sur un film de SF complètement débridé rappelant les origines du long-métrage qui aurait dû être Halo le film. On espérait pareil cocktail ou du moins que le réalisateur sud-africain-canadien réussisse à concrétiser les espoirs fondés sur lui. Elysium devait être le film de la confirmation.

Finalement, Elysium n’arrive jamais à atteindre le niveau de son prédécesseur, pourtant il a beaucoup de qualités mais malheureusement trop de défauts aussi. En fait, en regardant Elysium, on pense à Time Out car les deux films sont très proches autant dans ce qu’ils réussissent et ce qu’ils ratent. Toutefois, disons-le tout de suite Elysium est plus abouti que Time Out. Grâce notamment à un excellent Matt Damon et un bad guy incarné par Sharlto Copley, l’acteur qui tenait le premier rôle sur District 9, plus enthousiaste que Cillian Murphy.

En regardant Elysium, on pense à Time Out car les deux films sont très proches.

L’ouverture est une belle réussite ayant réussi à captiver mon attention en résumant tous les enjeux de l’univers d’Elysium. Un constat finalement très proche de celui de District 9/Time Out, les pauvres/extra-terrestres sont abandonnés dans des conditions inhumaines tandis que les riches/humains vivent dans des conditions luxueuses. L’originalité de cette exposition, c’est qu’elle n’est pas un résumé, il s’agit d’une scène revenant sur l’enfance de Max Da Costa, avec un style ressemblant beaucoup à celui employé par Zack Snyder sur Man of Steel sans toutefois arriver à toucher ne serait-ce la cheville, puis d’une scène d’action, sorte de voyage à travers la frontière, comme les Africains et les Mexicains (entre autres), pour arriver sur la terre promise. La chute est presque la même. Au final, les immigrés illégaux sont expulsés vers la Terre/pays d’origine.

Elysium Photo
Attention, qui dit femme frigide, dit emmerdes au tournant.

Par la suite, on suit le quotidien de Matt Damon, un quotidien très proche de celui du héros de Time Out, travail ingrat à la chaîne et bla-bla, avant qu’un événement exceptionnel ne bouleverse son destin. On espère alors que le film prenne son envol niveau action et c’est la déception totale. Les gunfights sont trop souvent filmés au ralenti au points qu’ils finissent par provoquer de la frustration, une fois ça va, deux fois bon, trois fois, non. Quant aux combats au corps à corps, ils sont tellement fouillis qu’ils ne ressemblent à rien (le combat final est une belle foirade). Ça part dans tous les sens, on n’a pas le temps de saisir l’enjeu (du style qui est en train de gagner). Alors qu’elles étaient le principal atout de District 9, les scènes d’action deviennent ici des passages ratés. Agaçant. La bande annonce m’a induit en erreur. J’ai cru que les personnages avaient des « pouvoirs » grâce à leurs améliorations cybernétiques (voir comment Kruger fait exploser la voiture en esquissant un geste vers le haut) mais pas du tout, ils sont juste plus forts…

Fort heureusement l’équipe du film a fait un travail extraordinaire sur l’ambiance SF du film. C’est avec régal qu’on découvre ce nouveau monde avec tous ces petits détails mineurs qui font le charme, à la Demolition Man. Niveau standing, les effets spéciaux s’en sortent haut la main. Très solides, ces derniers offrent des superbes robots et des vaisseaux stylés. Toutefois, la palme est remportée par Elysium, un monde atypique.

L’équipe du film a fait un travail extraordinaire sur l’ambiance SF d’Elysium.

L’histoire, comme sur Time Out, est d’un classique peu intéressant malgré un excellent départ laissant envisager des milliers de solutions, la suite revient sur les sentiers tout tracés du parfait manuel du blockbuster sans surprise. Une énorme déception quand on pense à District 9. Ah oui, je voulais parler aussi de la violence du film, certes ce n’est pas hardcore (j’ai vu Braindead la semaine dernière et ça, c’était hard) mais certains effets gores sont très sympathiques, une des seules surprises du film.

On va parler un peu des acteurs avant de terminer. Jodie Foster, mouais bof, on sait que l’actrice a du talent mais là, plouf dans l’eau. Elle est censée incarner le grand méchant du film mais bon, elle fait davantage petite peste gâtée pourrie. Par contre, Sharlto Copley est vraiment classe surtout son costume avec des éléments robotiques par-ci et par là. Surtout son personnage est un bel enculé comme on les aime. Il y a Alice « Predators » Braga qui incarne le grand amour de Matt Damon, pas terrible. En plus, elle foire la scène finale émouvante en affichant une tronche à la Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises qui casse tout. Par contre, j’ai beaucoup apprécié Wagner Moura que j’ai découvert dans l’excellent Troupe d’élite : l’ennemi intérieur et William « Hell Driver » Fichtner, impeccable comme d’habitude.

Elysium Photo
– Attends, ça ne marche pas, c’est pô juste !
– Life is unfair, little Matt.

Conclusion

Peut-être que j’en attendais trop, poussé par le souvenir d’un excellent District 9 et son final de folie, mais j’ai été déçu par Elysium. Même s’il n’est pas un mauvais film, c’est même plutôt un bon, il souffre de pas mal de défauts donnant l’impression que le réalisateur a régressé. Un comble, vous en conviendrez.

+ – Matt Damon
– L’univers
– Scènes d’action fouillies
– Histoire peu remarquable
– Le souvenir de District 9
6/10
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