Critique : Carrie, la vengeance

Carrie au bal du Glee club‏

Fiche

D’après le roman de Stephen King
Titre
Carrie, la vengeance
Réalisateur Kimberly Peirce
Scénaristes Lawrence D. Cohen, Roberto Aguirre-Sacasa
Acteurs Chloë Grace Moretz, Julianne Moore, Gabriella Wilde, Portia Doubleday, Alex Russell, Ansel Elgort
Titre original Carrie Date de sortie 4 décembre 2013
Pays États-Unis Budget 30 000 000 $
Genre Drame, Horreur Durée 1h 40

Interdit aux moins de 12 ans

Timide et surprotégée par sa mère très pieuse, Carrie est une lycéenne rejetée par ses camarades. Le soir du bal de fin d’année, elle subit une sale blague de trop. Carrie déchaîne alors de terrifiants pouvoirs surnaturels auxquels personne n’échappera…

Critique

L’original de Brian de Palma ? Jamais vu. Par contre, j’avais bien lu le bouquin de Stephen King durant ma période King. Je n’en ai pas gardé beaucoup de souvenirs sinon LE passage de la vengeance de Carrie et la mama un peu tarée sur les bords (euphémisme). Ça tombe bien, on a un budget de 30 millions dont une bonne partie a dû partir dans la fameuse vengeance et les poches de Julianne Moore, la maman fanatique.

Sans surprise, Carrie (pourquoi le sous-titre « la vengeance » ?) ne se révèle pas mémorable, mais est suffisamment solide pour ne pas ennuyer. En clair, c’est un peu l’histoire d’une victime semblant sortir de la série Glee sauf qu’elle est dotée du pouvoir de télékinésie. Autant dire que c’est une arme puissante qui est mise à sa disposition. Une métaphore de ces lycéens qui débarque au collègue avec un fusil de chasse ? Sans doute.

C’est l’histoire d’une victime semblant sortir de la série Glee sauf qu’elle est dotée de pouvoir de télékinésie.

La première phase du film consiste à faire de Carrie, une victime parfaite. Rejetée par ses camarades de classe (Toutes des bombes, je ne me rappelle pas en avoir vu autant dans mon lycée, il faut vraiment chercher pour trouver des moches dans Carrie, la vengeance. Le pire ? Elles ont plus l’air d’être sorties de la fac que d’être encore au lycée), victime de moquerie (avec des smartphones, histoire de moderniser l’histoire), effrayée par sa mère, la pauvre fille provoque beaucoup de pitiés. Certaines scènes choquent un peu par leur sexualité. Il faut dire que les films d’horreur « hollywoodiens » lorgnent très peu sur le sujet malgré la présence de corps dénudés. Là, c’est complètement le contraire. Les corps sont très peu dénudés, mais la féminité plus présente.

Énorme bémol, j’ai un peu ricané durant la scène d’humiliation de Carry lors de sa première menstruation. Censée être une scène clé, elle n’a pas vraiment eu l’impact désiré car je n’ai pas cessé de penser à au sketch du navet My Movie Project où la même actrice (!) était choquée par la découverte de ses premières règles et où son entourage, uniquement masculin, ne savait pas comment réagir et commençait à faire n’importe quoi. À l’image du proviseur de Carry White.

Par la suite, le film demeure classique et ne se démarque pas d’un épisode lambda de Glee. D’où l’aspect téléfilm qui revient souvent dans les remarques des cinéphiles (on comprend mieux pourquoi Kimberly Peirce n’a jamais transformé le succès de son Boys Don’t Cry). Fort heureusement, les acteurs ne s’en sortent pas trop mal pour capter l’attention malgré leurs rôles clichés. Chloë, j’ai eu beaucoup de mal au début, il faut dire qu’un temps d’adaptation est nécessaire pour se mettre dans la tête qu’une telle actrice puisse devenir une tête de Turc, mais finalement, elle se démerde (et pour une fois qu’une actrice a l’âge de son personnage).

La scène de la vengeance permet au film de s’extirper du statut de simple téléfilm pour ados.

Son séquestreur, Portia Doubleday, est magnifiquement agaçant, au point de nous donner envie de rester jusqu’à la fin du film pour voir sa mort (superbement jouissif, en passant). Par contre, je suis plus dubitatif devant Julianne Moore. L’actrice est clairement sous-exploitée. Hormis les quelques trucs « tu vois comment je suis une fanatique » à base d’automutilation, la rousse n’arrive jamais à insuffler à son personnage, une folie inquiétante. Celle ayant fait d’elle un personnage mémorable dans le livre.

Heureusement, la scène de la vengeance permet à Carrie, la vengeance de s’extirper du statut de simple téléfilm pour ados. Elle était la scène pour laquelle je suis allé voir le film (autrement, le souvenir du bouquin aurait suffi) et je peux dire que j’ai été satisfait. Celle qui m’a épaté, c’est Chloë. Sa gestuelle est fascinante, je ne saurais pas dire pourquoi, mais j’étais captivé. Niveau spectaculaire, c’est plutôt pas mal. Bref, la scène qui m’a fait rajouter un point à la note finale.

Sinon pour le fun, afin de jouer au jeu des comparaisons, voici ci-dessous la scène du bal par de Palma. Mon avis ? J’ai trouvé ça moins spectaculaire, mais mille fois plus fascinant. Quelle puissance de regard de la part de Sissy Spacek ! J’ai eu envie de faire dans mon froc.

Conclusion

Nouvelle adaptation du roman de Stephen King, Carrie la vengeance ne se révèle pas être un grand film d’horreur (il fait davantage téléfilm), mais offre suffisamment pour mériter d’être vu… une fois.

+ – La scène de la vengeance fait du bien
– Histoire classique mais efficace
– Des acteurs moyens
– Réalisation « téléfilm »
6/10
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