Bannière de la première saison de la série Netflix, The Crown.

Critique : The Crown – Saison 1

La Couronne, comme si vous la portiez

Fiche

Titre The Crown Titre VO
Créateur Peter Morgan
Acteurs Claire Foy, Matt Smith, Vanessa Kirby, John Lithgow
Saison 1 Nombre d’épisodes 10
Date de sortie 04 / 11 / 2016 Format 55 mn
Genre Biopic, Drame, Histoire Chaîne Netflix

Alors que la Grande-Bretagne se relève de la guerre et que l’empire est sur le déclin, une jeune femme à peine sortie de l’adolescence monte sur le trône et accomplit son devoir. Découvrez un monde d’intrigues et de révélations dans The Crown.

Photo de la saison 1 de The Crown avec Claire Foy
Tiens, Zack Snyder vient de passer par là ?

Critique

Je peux dire que la famille royale n’a jamais été ma tasse de thé. Que ce soit celle de Monaco ou du Royaume-Uni. Je fais partie de ces personnes qui ne comprennent pas trop l’engouement de certains pour la monarchie moderne. J’estimais donc ne pas faire partie du public visé par The Crown. Mais cette magnifique affiche me faisait trop d’effet pour que je fasse l’impasse sur la nouvelle série Netflix.

Je fus happé par The Crown dès les premiers épisodes où j’ai lâché pas mal de larmes. Impossible pour moi de ne pas être ému par la transmission de la couronne entre le père (George VI) et sa fille (Élisabeth II). En effet, durant ces moments-là, j’avais en mémoire le fabuleux Le Discours d’un Roi. Je vivais The Crown comme si c’en était la suite (ce qu’il est dans un sens).

Cent millions de dollars pour deux saisons

Si l’impact émotionnel a été aussi puissant sur moi, c’est qu’on peut dire que Netflix n’a pas lésiné sur les moyens pour permettre à Peter Morgan, le créateur de la série, d’être à la hauteur de la dimension de ses personnages. Peter Morgan a parlé de 100 millions de dollars pour deux saisons. Ce n’est pas la série Netflix la plus chère (titre réservé à The Get Down où on parle de 120 millions), mais c’est sacrément ambitieux et ça se voit. Les décors sont à couper le souffle et digne d’une production cinématographique. Je l’ai déjà dit plusieurs fois, mais les temps ont changé. Les séries ne sont désormais plus les cousines appauvries des films. Bref, ça renforce la crédibilité du récit de Peter Morgan au point que je ne me questionnais plus de savoir si c’était réaliste ou pas. J’étais ployé sous le poids de la Couronne.

En plus de ça, la présence de Peter Morgan au scénario des dix épisodes de la série n’est sûrement pas étrangère à la narration exemplaire où le sentiment de répétition ne pointe jamais le bout de son nez grâce à une maîtrise totale de la galerie des personnages. Après tout, on parle tout de même du scénariste des géniaux Rush, The Damned United, The Queen et Le dernier roi d’Écosse. À la réalisation, on retrouve encore un poids lourd pour les deux premiers épisodes (sans hésiter, mes préférés) : Stephen Daldry, réalisateur de The Hours, The Reader et Extrêmement fort et incroyablement près qui m’avait fait chialer un max aussi.

Un casting… royal (oui, elle était facile)

Chez les acteurs, c’est aussi un sans-faute. Notamment, un superbe Jared Harris en George VI. Tandis que Claire Foy et Matt Smith m’ont agréablement surpris en jouant respectivement la Reine Élisabeth II et son mari Philip. Le Doctor Who, je le connaissais, mais l’actrice, non. Je l’ai trouvé vraiment très bonne. Elle n’en fait pas des caisses, mais réussit à captiver grâce à ses yeux solaires. Ces derniers lui permettent de montrer les fêlures de son personnage malgré un visage impassible. Le rôle d’une vie.

Dans le rôle de la sœur de la Reine, Margaret, la belle Vanessa Kirby. Sans doute, le personnage le moins poignant du lot à cause de certains clichés inhérents à l’âge de son personnage. Toutefois, l’actrice réussit à éviter à sa Margaret d’être horripilante. Ce qui veut dire beaucoup. On peut aussi compter sur le roi qui a abdiqué. Incarné par un impeccable Alex Jennings qui arrive à jouer sur les deux tableaux en jouant à la fois un personnage détestable et un personnage émouvant. De quoi devenir schizophrène.

Dernier personnage principal de la série, l’énorme John Lithgow naturellement monstrueux en Winston Churchill. Il était si cabossé que j’ai cru que le mec avait pris un sacré coup de vieux avant de me rendre compte que c’était un maquillage après l’avoir vu dans Mr Wolff. Quoiqu’il en soit, John Lithgow est énorme dans le rôle en réussissant à donner beaucoup d’épaisseur à Churchill. Mention spéciale à l’épisode Assassins où l’acteur est très émouvant.

Par Christophe Menat qui a beaucoup plus de respect pour la famille royale, le 8 novembre 2016.

Photo de la saison 1 de The Crown avec John Lithgow
– C’est qui, le vieux dans ce miroir ?
– Mais, c’est toi, John !
– No way !

Conclusion

À nouveau, Netflix livre une excellente série et un des sommets de la télévision de 2016. L’heure va être dure à la fin de l’année au moment où il faudra choisir le numéro 1 de cette année. Pourtant, pas intéressé par les affaires royales (des guignols bons pour le zoo), je pensais suivre la série d’un œil distrait, mais finalement, j’ai été si captivé que j’ai littéralement dévoré les dix épisodes en quelques jours. Il faut dire qu’elle a tout, cette série. Surtout, j’en suis sorti avec un profond respect pour la famille royale, la Reine plus particulièrement.

+

  • Narration à montrer dans toutes les écoles de cinéma
  • Casting royal
  • Jamais répétitif
  • Techniquement à couper le souffle dans tous les domaines
  • J’ai été très ému

Trophée10/10

Lire la suite

Bannière du film Mr Wolff réalisé par Gavin O’Connor sur un scénario de Bill Dubuque avec Ben Affleck.

Critique : Mr Wolff

La vie, c’est comme un chargeur de fusil d’assaut

Fiche

Titre Mr Wolff Titre VO The Accountant
Réalisateur Gavin O’Connor Scénariste Bill Dubuque
Acteurs Ben Affleck, Anna Kendrick, J.K. Simmons, Jon Bernthal, Jeffrey Tambor, John Lithgow
Date de sortie 02 / 11 / 2016 Durée 2h 08
Genre Action, Drame, Thriller Budget 44 000 000 $

Petit génie des mathématiques, Christian Wolff est plus à l’aise avec les chiffres qu’avec les gens. Expert-comptable dans le civil, il travaille en réalité pour plusieurs organisations mafieuses parmi les plus dangereuses au monde. Lorsque la brigade anti-criminalité du ministère des Finances s’intéresse d’un peu trop près à ses affaires, Christian cherche à faire diversion : il accepte de vérifier les comptes d’une entreprise de robotique ayant pignon sur rue. Problème : la comptable de la société a décelé un détournement de fonds de plusieurs millions de dollars. Tandis que Christian épluche les comptes et découvre les rouages de l’escroquerie, les cadavres s’accumulent…

Photo de Mr Wolff avec Ben Affleck et Anna Kendrick
« C’est le bordel dans le DCEU. Regarde-moi tous ces papiers dans tous les sens. Les mecs ne contrôlent que dalle. Pfff… Va falloir que je me retrousse les manches et que je m’y mette. »

Critique

Après m’avoir collé sur mon siège et fait frissonner comme jamais avec son Warrior, c’est peu dire que le prochain Gavin O’Connor m’intéressait. Bon ok, techniquement, il y avait eu Jane Got a Gun entre-temps, mais ça ne me disait franchement rien. Là, le combo Affleck/O’Connor, ça peut faire mal, voir même très mal.

Grâce à son pitch tout simple avec un héros atteint d’un fort autisme qui ne l’empêche pas d’être un équivalent de John Wick en comptable, Mr Wolff est déjà excitant. Évidemment, on sait tous que les pitchs les plus excitants ne donnent pas forcément des bons films, car ils sont beaucoup à ne pas savoir quoi en faire et à s’effondrer une fois la première partie bouclée.

Batman v Punisher

Heureusement, le scénariste Bill Dubuque (Le juge, l’inédit en France The Headhunter’s Calling) accouche d’un scénario tortueux, mais lisible, jouant à merveille sur le mystère autour des origines du fameux comptable du titre original (The Accountant). Si je regrette qu’il soit trop prévisible, cela ne l’empêche pas de livrer quelques moments forts, notamment sur un climax où Jon Bernthal est énorme. Qu’est-ce que je l’aime cet acteur !

Malgré tout, difficile de ne pas regretter de nombreux défauts comme des longueurs beaucoup trop courantes, des histoires intéressantes zappées comme l’histoire entre Christian (Ben Affleck) et Dana (Anna Kendrick) et une partie action bien loin d’être au niveau d’un John Wick. Le film avec Keanu Reeves avait pour mérite d’aller droit à l’essentiel et d’être un moment d’action intense et pur tout en se révélant très émouvant par moments. Tandis que Mr Wolff digresse beaucoup trop et se perd sur une intrigue à complot inintéressante.

Toutefois, il a beaucoup de qualités. Ses acteurs, déjà. Notamment un Ben Affleck dont les prestations sous Lexomil n’auraient pas pu aller mieux qu’à un tel personnage. Aussi, il offre beaucoup de bonnes idées, dont mon préféré est sans hésiter la révélation finale. J’ai aussi beaucoup aimé la partie qui revient sur la jeunesse de Mr Wolff.

Sous le prisme du comic movie

Une autre lecture intéressante du film est de le regarder sous le prisme du comic movie. Il devient très amusant sous ce point de vue. Car comment ne pas penser à la relation entre Batman et le commissaire James Gordon quand on observe celle entre le comptable incarné par Ben Affleck et le personnage de J.K. Simmons. On notera aussi le duel entre Batman et le Punisher (Jon Bernthal). D’autant plus délicieux que Ben Affleck avait auparavant incarné Daredevil… « You ever been tired, Red ? ».

Par Christophe Menat qui a envie de revoir Léon et John Wick, le 6 novembre 2016.

Photo de Mr Wolff avec J.K. Simmons
« Allo ? … Oui… C’est bien moi… Batman ? ». À suivre dans The Batman…

Conclusion

Entre John Wick et Forrest Gump (c’est à dire Léon ?), Mr Wolff est un bon film de Gavin O’Connor (Warrior) avec des acteurs impeccables et de nombreuses bonnes idées. Néanmoins, quelques longueurs et des scènes d’action pas forcément trépidantes en amoindrissent l’impact. Finalement pas assez pour m’empêcher de sortir de la salle avec un état d’esprit positif.

+

  • Pitch parfaitement exploité
  • Pas mal de bonnes idées
  • Tous les acteurs
  • Jeunesse de Mr Wolff

  • Scènes d’action pas au niveau d’un John Wick
  • Longueurs
7/10

Lire la suite